Belgique : mais jusqu'où ira l'Union Saint-Gilloise ?
Leader du championnat de Belgique aux dépens de toutes les grosses cylindrées, l'Union Saint-Gilloise n'en finit plus de surprendre.
Au bout d'un moment, ce n'est plus vraiment une surprise. Et pourtant. Après 20 matches de Jupiler League, pas de Club Bruges, Anderlecht ou La Gantoise en tête, non les cadors du championnat ont laissé le fauteuil de leader à l'Union Saint-Gilloise. Mieux que ça, ce club de la commune limitrophe de Bruxelles a pris six points d'avance tout en signant la meilleure attaque (50 buts marqués) et la meilleure défense (20 réalisations encaissées). Des statistiques impressionnantes d'autant que la Royale Union est promu !
Après avoir remporté le championnat de Division 1B en mai dernier, le club belge retrouvait enfin l'élite national pour la première fois depuis 1973. Et pour fêter ce retour, quoi de mieux qu'une victoire sur la pelouse du voisin Anderlecht (1-0). La suite sera couronnée de succès car jusqu'à Noël et malgré 4 défaites, dont 3 à domicile, les Apaches ont réalisé quelques coups comme des victoires 4-0 sur le Standard et Charleroi, et surtout un succès historique 7-1 à Ostende. Ils ont également fait montre d'un gros caractère, en témoigne ce match contre le Cercles Bruges (le 18 décembre) où ils ont fini par l'emporter 3-2 après avoir été menés 0-2.
Promu et large leader
Il n'y a pas encore de quoi s'enflammer mais tout de même. L'Union, qui visait logiquement le maintien en début de saison, peut légitimement penser aux play-offs. «Tout est possible. Après, on a des gestions d’émotion, de tout ce qui nous entoure. Notre objectif principal c’était le maintien et il est quasiment acquis donc on va se refixer un nouvel objectif, peut-être à partir du mois de janvier. C’est ce top 8, ce serait déjà quelque chose d’extraordinaire. Le futur, on ne sait pas le prédire. On a des souhaits, des rêves et puis il y a ce qui se réalise objectivement et concrètement. Donc aujourd’hui, avançons match par match comme on l’a toujours fait», tempère l'entraîneur Felice Mazzu à la RTBF.
Celui qui a reçu ce lundi pour la deuxième fois de sa carrière le Trophée Raymond Goethals en 2021, récompensant le meilleur technicien belge de l'année, garde un certain calme malgré une situation sportive qui s'annonce particulièrement excitante pour la suite de la saison. «Il n’y a pas une touche Mazzu. J’essaye d’avoir beaucoup d’humilité, de respecter les gens avec qui je travaille et pour le moment ils me le rendent bien et ça, je pense que c’est une clé importante.» Dans cet effectif international (16 nationalités différentes), Mazzu peut déjà se féliciter d'avoir trouvé un duo d'attaque hors norme avec Dante Vanzeir (23 ans) et Deniz Undav (25 ans).
Vanzeir-Undav, duo d'attaquants explosif
Arrivés tous les deux à l'été 2020, ils ont très rapidement trouvé leurs marques, signant respectivement 19 et 17 buts en 2e division. L'échelon supérieur ne leur fait pas peur. En pleine confiance, les deux hommes marchent encore sur le plat pays. En plus de 9 passes décisives chacun, le Belge et l'Allemand ont inscrit 11 et 16 réalisations. Le premier a même été appelé chez les Diables Rouges lors des matches de novembre (première sélection contre le Pays de galles), quand le second est l'actuel meilleur buteur du championnat. Forcément de telles prestations attirent les autres clubs...
Le mercato risque inévitablement de casser la dynamique du promu. En difficultés pour boucler un budget de 16 M€ environ l'été dernier (3e plus petit budget du championnat), le club pourrait profiter de sa situation actuelle pour réaliser quelques ventes et regonfler ses finances. «C’est une certitude qu'il y aura des offres. Après il faut savoir ce que l’on veut dans la vie. C’est gagner beaucoup d’argent très très vite et peut-être à un moment se brûler les ailes ou se construire un plan de carrière et le construire sur le long terme», reprend Mazzu dont l’avenir s'inscrit à Saint-Gilles.
Le mercato comme grain de sable ?
«Tous les joueurs sont importants pour moi donc il n’y a pas de joueur préférentiel. J’ai toujours tout basé sur le collectif donc je ne veux en perdre aucun», poursuit l'entraîneur. Pour lui, il s'agit surtout de conclure cette belle histoire. «Je pense simplement que partir trop vite et partir sur une période positive, courte parce que finalement ça fait six mois qu’on est en division 1, peut engendrer de l’énergie négative derrière. Je pense tout simplement que c’est bien de terminer un projet dans lequel on s’est lancé. Et que ces joueurs-là pourront avoir un avenir beaucoup plus positif dans quelques mois et pas dans l’immédiat.»
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