Notes du match UEFA Nations League

France - Israël : les notes du match

La France n’a pas pu faire mieux qu’un 0-0 à la maison face à Israël. Un match soporifique, où les Bleus, décevants offensivement, ont en plus de ça buté sur le portier Daniel Peretz.

Par La Rédaction FM
11 min.
Randal Kolo Muani face à Israel @Maxppp

L’équipe de France faisait son grand retour à l’occasion des deux dernières journées de la phase de poules de la Ligue des Nations. Et pour avoir le droit de s’offrir une finale pour la tête du classement du groupe 2 face à l’Italie à San Siro dimanche prochain, les Bleus, qui comptent un point de moins que la Nazionale, devaient l’emporter au Stade de France face à Israël, qu’ils avaient battu 4-1 à l’aller. Cette rencontre se déroulait forcément dans un contexte géopolitique très tendu, notamment après les incidents survenus à Amsterdam entre hooligans israéliens et les pro-Palestiniens avant et après le match entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv. Dans une enceinte dyonisienne ultra-sécurisée où seulement une dizaine de milliers de spectateurs ont pu entrer, les hommes de Didier Deschamps espéraient ne pas trop subir ce contexte pesant pour l’emporter. Privé de Kylian Mbappé (préservé) et d’Aurélien Tchouaméni (blessé), DD alignait un onze de départ plutôt remanié notamment dans l’entrejeu (Zaïre-Emery, Kanté, Camavinga) et en attaque (Olise, Kolo Muani, Barcola). Comme à l’aller, les Bleus ont tout de suite mis leurs adversaires sous pression en faisant le siège de la moitié de terrain israélienne. Un pressing qui a permis aux Français de se créer la première grosse occasion de but sur un centre de Kolo Muani, mais le tir d’Olise était contré (3e). De quoi laisser entrevoir un festival pour la suite du match ? Pas vraiment. En première période tout du moins. La France dominait, mais elle se cassait systématiquement les dents sur le bloc défensif israélien très compact. Un mur face auquel le trio offensif tricolore manquait cruellement d’imagination. Et sans créateur derrière, le spectacle a rapidement été ennuyeux. Il y a bien eu la double occasion de Kolo Muani (20e) et de Kanté (21e), mais la teneur de ces 45 premières minutes a finalement été parfaitement résumée par le triple raté de RKM, Olise et Barcola à la 43e minute. À la mi-temps, la France recevait et il n’y avait vraiment pas grand-chose de positif à en tirer à part la suspension d’Eduardo Camavinga pour le choc face à l’Italie après un carton jaune reçu.

La suite après cette publicité

Pire, si Shlomo s’était montré plus adroit sur le coup franc d’Abu Fani, les visiteurs auraient pu mener au score. Au retour des vestiaires, on prend les mêmes et on recommence. Les Bleus ont eu les occasions comme ce centre d’Hernandez (50e), les tentatives lointaines cadrées de Camavinga (54e, 65e) et la tête de Konaté sur le corner qui a suivi (54e). Mais à chaque fois, le manque de précision technique des Bleus a été fatal. Plusieurs tricolores censés jouer les dynamiteurs tels qu’Olise ou Barcola ont d’ailleurs pas mal déçu. C’est d’ailleurs Camavinga qui a été l’élément le plus en vue offensivement. En face, les Israéliens ont souffert sur le plan physique, mais ils ont eu le mérite de ne jamais rien lâcher défensivement, comme ce retour de Shlomo sur un tir d’Olise (63e). À vingt minutes du terme, DD a tenté de faire la différence en faisant entrer Coman, Nkunku et Rabiot, dont le retour chez les Bleus a été accueilli par les sifflets nourris du Stade de France. Le coup de DD a failli être parfait puisque les deux premiers ont été impliqués sur l’énorme occasion de Zaïre-Emery formidablement repoussée par Peretz (76e). Tout heureux de tenir les Bleus en échec, les Israéliens la jouaient ensuite à l’expérience pour grappiller des minutes en fin de match sous le regard agacé de Didier Deschamps. Mais Israël a tenu bon malgré une dernière tête de Thuram (90e) et une frappe plein axe de Nkunku (90e). 0-0, les Bleus restent deuxièmes de leur groupe et comment désormais trois points de retard sur l’Italie. Les vice-champions du monde en titre sont condamnés à s’imposer très largement à San Siro pour espérer terminer premiers de leur poule.

Homme du match : Peretz (8) : le troisième gardien du Bayern Munich s’est montré attentif sur le peu d’occasions françaises en première mi-temps. Après avoir repoussé la tête de Randal Kolo Muani (19e), il se couche rapidement sur la frappe plat du pied de N’Golo Kanté (21e). Il peut ensuite remercier Barcola qui rate l’immanquable avant la mi-temps. En seconde période, il a eu davantage de travail. Il dévie le tir d’Eduardo Camavinga au-dessus de son but (54e). Par la suite, sa mésentente avec Schlomo n’a aucune conséquence puisque Kolo Muani se montre trop altruiste et Barcola ne tire pas (61e). Après un nouvel arrêt devant Camavinga (67e), il effectue une énorme parade sur la frappe de Warren Zaïre-Emery (76e), avant de capter le ballon sur la tête de Marcus Thuram (90e+4) et de sortir un nouvel bel arrêt sur la frappe axiale de Nkunku (90e+7). Si sa sélection remporte son premier point dans cette campagne de Ligue des nations, c’est grâce à lui.

La suite après cette publicité

France

- Maignan (5) : soirée relativement calme et tranquille pour le portier tricolore. Une frappe d’Abada bien attrapée (47e), et pas grand chose d’autre à signaler, si ce n’est qu’il a été assez propre à la relance aussi.

- Koundé (5,5) : le Barcelonais a livré une partition plus qu’honnête. Il est beaucoup monté prêter main forte aux attaquants, lui qui y prend énormément goût en club cette saison, mais forcément, jouer avec Kolo Muani ou Barcola, c’est autre chose que Lewandowski ou Lamine Yamal. Sur le plan défensif, il n’a jamais été pris à défaut par ses vis à vis.

La suite après cette publicité

- Konaté (5) : le joueur des Reds a remporté les 3 duels qu’il a eus. De quoi résumer sa prestation assez solide mais calme, dans une rencontre où il n’a pas dû s’employer énormément puisque ses adversaires ont peu attaqué. Comme ses coéquipiers de la défense, il a su jouer juste, bien lire la rencontre, et s’est même permis par séquences de jouer relativement haut.

- Upamecano (5) : le défenseur central français a, comme le reste de l’arrière-garde alignée par Didier Deschamps, vécu un match assez paisible. Peu d’offensives israéliennes, et donc peu d’interventions à réaliser. Il était globalement toujours bien positionné, et est resté concentré pendant tout le match ce qui n’est pas si évident que ça dans ce type de scénarios.

La suite après cette publicité

- T. Hernandez (4) : il y avait des doutes sur ce niveau en équipe de France dernièrement, et malheureusement pour lui, ce match n’aura pas servi à les écarter. Encore une fois, la différence entre le Theo de l’AC Milan et des Bleus dans le registre offensif est saisissante, tant au niveau de ses intentions que dans son efficacité avec le ballon. Un apport très maigre sur les attaques françaises donc. Rien à se reprocher défensivement en revanche.

- Kanté (5) : omniprésent dans l’entrejeu en début de match, il a été très participatif et a toujours cherché à se projeter vers l’avant. Il a même terminé une action dans la surface, mais Peretz l’a empêché de marquer avec une belle parade (21e). Mais il a disparu au fur et à mesure que la rencontre avançait, se contentant de jouer assez simple et étant un peu moins mobile entre les lignes. Pas spécialement bon en somme, mais loin d’être le pire Bleu ce soir.

- Camavinga (5) : le Madrilène n’a pas été très inspiré ce soir. Sans aller jusqu’à être mauvais, l’ancien du Stade Rennais n’était pas totalement à l’aise dans ce milieu, ne parvenant pas à faire ce qu’il sait faire habituellement. Il a pourtant tenté de chercher ses ailiers via des ballons en profondeur, ou de trouver directement RKM, mais il y avait toujours un pied israélien pour dévier le ballon. Sa frappe lointaine à la 54e a tout de même failli faire mouche, et il a tenté sa chance de loin plusieurs fois, sans réussite. Rabiot a pris sa place à la 70e et a été assez incisif et participatif.

- Zaïre-Emery (4) : dans la lignée de ce début de saison avec le PSG, à savoir moyen, sans foncièrement être mauvais. Peu d’influence dans le jeu de l’équipe, disparaissant par moments, et jouant de façon trop latérale. Une analyse qui aurait été totalement différente s’il avait réussi plusieurs actions comme ce joli rush dans la défense israélienne à la 68e minute. Il rate aussi une grosse occasion à bout portant (76e). Thuram a pris sa place (78e) mais a été auteur d’une entrée en jeu assez anecdotique malgré cette grosse occasion à la 90e+3.

- Olise (3) : mauvaise copie rendue par le Bavarois ce soir. Il a tenté de faire des différences dans la défense israélienne en permanence, mais a aussi réalisé un festival de mauvais choix aux abords de la surface rivale. Trop de déchet dans son jeu, avec des transmissions mal assurées et 16 pertes de ballon. Clairement, si nos voisins anglais ont vu ce match, ils n’auront pas de regret concernant le choix du numéro 7 tricolore… Remplacé par Coman (70e), dangereux par séquences sur son flanc gauche à l’image de son super centre pour Thuram (90e+3).

- Kolo Muani (3,5) : en pointe de l’attaque, le Parisien n’a pas eu énormément de situations intéressantes à se mettre sous la dent. Bien muselé par les défenseurs israéliens, et entouré de coéquipiers offensifs plutôt maladroits et imprécis, ses quelques appels intéressants dans la surface n’ont donc pas été suivis de ballons exploitables. Mais les rares fois où il a pu les avoir, il n’en a pas profité.

- Barcola (3) : volontaire sur son flanc droit, il a été trop maladroit dans les derniers mètres adverses. Un match similaire à ceux qu’il a pu livrer en Ligue des Champions avec le Paris Saint-Germain, étant incapable de se défaire de rivaux qui ne sont pourtant pas d’un niveau exceptionnel, et n’ayant pas fait la moindre différence avec le ballon. Décevant, très décevant. Deschamps l’a sorti pour faire entrer Nkunku (70e), qui n’a pas apporté grand chose.

Israël

- Peretz (8) : voir ci-dessus

- Yehezkel (5) : opposé à Bradley Barcola sur son couloir droit, le latéral droit du Maccabi Tel Aviv n’a pas beaucoup souffert face au joueur du Paris Saint-Germain. Au contraire, son vis-à-vis a eu du mal à passer contre lui, même si Barcola a réussi à le mystifier sur une série de dribbles (32e). Dans le second acte, Theo Hernandez est souvent monté, sans avoir suffisamment d’impact pour le gêner. Il aura également frustré en essayant de gagner du temps à plusieurs reprises. Remplacé par Anan Khalaili (84e).

- Nachmias (6,5) :  le plus à droite des centraux israéliens a réalisé une partie à l’image de ses coéquipiers. Solide défensivement, il a souvent eu un temps d’avance face à Kolo Muani, excepté lorsque ce dernier était lancé dans la profondeur (19e). Pour le reste, le défenseur de 27 ans a montré de la solidité dans les duels au sol, mais a perdu aussi plusieurs ballons dans sa moitié de terrain.

- Schlomo (6) : pas toujours le plus prompt dans ses interventions, le joueur de 25 ans a néanmoins quelques bonnes actions à retenir dans cette rencontre. Comme son face-à-face gagné contre Kolo Muani (35e), lorsqu’il fut tout proche de reprendre un ballon dévié de la tête par Turgeman sur coup franc et d’ouvrir le score (37e) ou ses différents blocages sur les tirs tricolores.

- Goldberg (5,5) : le joueur du Maccabi Haifa n’a pas beaucoup été mis en souffrance dans ce match. Il a ainsi eu peu de travail à réaliser et s’est surtout distingué pour ses récupérations dans la surface.

- Abada (6) : si offensivement, il a été inexistant, le latéral gauche de Charlotte a répondu présent pour contenir un Michael Olise encore passé à côté de sa rencontre, en remportant notamment quatre de ses six duels au sol. Bon dans la récupération (7 ballons récupérés), il s’est également permis une frappe en début de seconde période, captée sans problème par Mike Maignan (47e). Une fois Olise sorti, Coman ne l’a pas mis à mal. Remplacé par Dolev Haziza (84e).

- Salomon © (2,5) : généreux défensivement, le joueur de Leeds et capitaine de cette sélection aura été absent pour créer du danger devant, multipliant les pertes de balle (6). Il finit aussi la rencontre avec aucun duel remporté sur les huit qu’il a eus. Remplacé par Dia Saba (72e).

- Jaber (3,5) : beaucoup de combativité pour le milieu d’1,78m. Pas le meilleur techniquement, il aura eu au-moins le mérite de terminer la rencontre sans prendre de carton jaune pour ses multiples fautes comme ce gros tampon sur Kolo Muani (90e+2). C’est déjà ça.

- Abu Fani (5) : bon lors du match aller en Hongrie, en octobre dernier, le joueur de Ferencvaros a été actif à la récupération du ballon, moins dans son utilisation. À l’image de sa perte de balle près de la surface avant de bien se rattraper en interceptant la passe de Warren Zaïre-Emery (48e).

- Gloukh (3,5) : excepté ses gestes techniques sur N’Golo Kanté (14e, 34e) en première période, le joueur du RB Salzbourg aura été absent dans cette rencontre. Exilé sur le côté gauche, il aura tenté d’apporter sur le plan défensif, sans savoir réellement ce qu’il faisait. Remplacé par Dor Peretz (80e).

- Turgeman (1) : 18 ballons touchés et pas le moindre souvenir de l’avoir vu durant cette rencontre poussive et ennuyeuse. Sauf sur cette déviation de la tête qui est proche de se transformer en passe décisive pour Schlomo (37e). À part ça, son match a été plus qu’insuffisant. Remplacé par Dean David (73e).

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier