Bayern Munich, France : comment Dayot Upamecano est devenu un véritable patron
Devenu incontournable en équipe de France et au Bayern Munich avec une importance grandissante, Dayot Upamecano n’en finit plus d’impressionner. Une trajectoire fulgurante pour le défenseur de 24 ans qui est en train d’acquérir un nouveau statut.
Des débuts stratosphériques et une deuxième partie délicate, lors de la saison dernière, Dayot Upamecano était passé par tous les états lors de son début d’aventure au Bayern Munich. Débutant en taille patron avant de voir ses performances décliner et ses défauts ressortir, le défenseur français était de plus en plus contesté. Menacé cet été avec l’arrivée de Matthijs de Ligt en Bavière, Dayot Upamecano a réalisé une grande présaison et a enchaîné sur le début de l’exercice. Julian Nagelsmann était d’ailleurs bluffé : «les deux (Upamecano et Hernandez ndlr) sont très concentrés, ne font pas d’erreurs faciles. Ils ont gagné en patience avec le ballon et ont une meilleure qualité de passes. Avec Upa, c’est un énorme plus qu’il soit revenu de vacances très en forme. Il n’a aucun problème physique . Les deux sont actuellement capables de très, très bien performer.» Et cela s’est vu. Si le Bayern a fait preuve d’irrégularité en début de saison, la défense a été fiable à l’image de son défenseur international.
Ce dernier s’est d’ailleurs vu propulser comme titulaire lors de la Coupe du monde avec la France et se montrait performant d’emblée. «Dans tous les métiers, on est critiqué. J’essaie de me concentrer sur mes performances, pas trop écouter les critiques. J’aime bien qu’on me dise quand j’ai fait des fautes pour essayer de la corriger. Pour m’améliorer, je suis à l’écoute et j’en veux toujours plus. Je n’ai pas eu que des moments difficiles en Équipe de France. Ma première sélection, j’ai marqué un but et on a gagné. Le plus important, c’est de se remettre en question. […] J’ai beaucoup travaillé sur moi-même. Aujourd’hui, je me sens très bien, que ce soit en équipe de France ou au Bayern. Je me sens très bien dans l’équipe, le groupe vit bien. J’essaie de m’adapter le plus possible et on l’a vu hier, j’ai répondu présent» expliquait-il après la victoire inaugurale contre l’Australie (4-1). Portant l’équipe de France vers la finale de la compétition perdue contre l’Argentine (3-3/4-2 aux Tab), Dayot Upamecano a poursuivi sur cette lancée lors de ce début d’année 2023 pour le plus grand bonheur des fans du Bayern Munich et de l’équipe de France.
Un cap de franchi
Régulier dans ses performances, solide dans ses interventions, propre dans ses relances et diminuant ses quelques sautes de concentration qu’il pouvait commettre, Dayot Upamecano livre une saison de haut vol avec le Bayern Munich (35 matches disputés) où il a notamment crevé l’écran en Ligue des Champions. Face au Paris Saint-Germain en huitième de finale, il a été l’un des fers de lance de la qualification bavaroise en réduisant à néant l’influence de Kylian Mbappé. «On savait qu’ils voulaient jouer souvent avec Kylian (Mbappé) dans la profondeur, j’ai essayé de gérer ça même si c’était compliqué parce qu’il va très vite. C’était un travail d’équipe aujourd’hui. On savait que moi et Matthijs (De Ligt) devions fermer les espaces, et bien coulisser. La communication était aussi importante entre moi, Matthijs et Stanisic. Le coach nous avait surtout demandé de bien coulisser, c’est ce qu’on a bien fait. On a fait notre boulot» jugeait-il après la rencontre. Alors que la situation au Bayern Munich était délicate et a conduit au départ de Julian Nagelsmann, Dayot Upamecano a continué de maintenir son rôle de pièce maîtresse. Mais avant un match crucial contre le Borussia Dortmund il retrouvait les Bleus.
Suite à la retraite internationale de Raphaël Varane, il était associé à Ibrahima Konaté, un joueur avec qui il a régulièrement évolué au RB Leipzig, mais aussi dans les sélections de jeunes de l’équipe de France. Un duo performant face aux Pays-Bas (4-0) et à l’Irlande (1-0) comme l’a souligné le sélectionneur Didier Deschamps après la première rencontre : «la charnière ? Ils ont la capacité de pouvoir, par moment, rester en un contre un. Il y a de la vitesse, de la qualité technique pour sortir le ballon, une bonne complémentarité, ça donne un ensemble solide sur ce match là. Ça nous a permis de bien défendre et d’être aussi performant dans les attaques placées sur la profondeur, quand il y a de la vitesse devant, et il y en avait ce soir.» Une dynamique positive pour Dayot Upamecano qui n’a rien au hasard. Après une saison d’adaptation au Bayern Munich, le joueur de 24 ans a fait de gros efforts dans son travail pour ne rien laisser au hasard.
Beaucoup de travail fourni
Déjà en novembre dernier, Dayot Upamecano avait expliqué qu’il avait fait un travail par rapport à sa voix pour s’améliorer dans le domaine de la communication : «Quand j’étais jeune, j’avais des difficultés à communiquer. Donc ce n’est pas quelque chose de nouveau, mais là je ressentais le besoin de travailler ma voix pour davantage diriger ma défense. On a travaillé avec un monsieur qui faisait de l’opéra. Je ne peux plus vous les citer, mais c’étaient des mots un peu compliqués à répéter. L’idée, c’est de le répéter avec une voix forte pour qu’elle porte, pendant 90 minutes. On a chanté aussi. C’était intéressant.» De quoi le mettre rapidement en application aussi en équipe de France lors de la dernière Coupe du monde : «il (Didier Deschamps, ndlr) m’a dit que j’avais un rôle dans cette équipe et je devais mettre de la voix, j’ai commencé à l’entraînement. Je n’ai pas remis en place Kylian, je lui ai dit de fermer la passe dans l’axe, sinon il allait y avoir trop d’espaces. Il me donne aussi des conseils dans le match. Je vois sur le terrain, donc si un joueur est au mauvais endroit, je peux lui dire d’aller plus haut ou à sa gauche. C’est mon rôle, je le fais au Bayern, donc pourquoi pas ici ?»
Une progression qui lui vaut davantage de leadership et le statut de patron de la défense au Bayern Munich, mais aussi en équipe de France (même si le rôle est davantage partagé avec Ibrahima Konaté, ndlr). Contre le Borussia Dortmund (4-2) pour un match décisif dans la course au titre, il a encore été déterminant avec un amour d’ouverture qui s’est transformé en but à la suite de la boulette de Gregor Kobel. De quoi lancer son équipe sur de bons rails. Interrogé par Sport 1, le joueur savoure tout le travail qu’il a entrepris pour en arriver à ce stade : «je suis heureux que les choses se passent si bien pour moi. Après ma première saison ici, je me suis remis en question, j’ai beaucoup réfléchi à moi et à mes performances, et j’ai aussi parlé à ma famille de ce que je pouvais faire mieux. Je me suis ensuite entraîné dur pendant les vacances d’été en France et j’ai aussi beaucoup travaillé avec un préparateur physique. C’était important pour moi, car je veux jouer le plus possible et aider l’équipe.» Le travail paye et Dayot Upamecano est en train de le prouver.
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