En clôture de la 16e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille n’a pas forcé son talent pour étrillé Le Havre (5-1). Une victoire permettant aux hommes de Roberto De Zerbi de revenir à sept longueurs du PSG et de prendre trois points d’avance sur l’AS Monaco. Valentin Rongier a lui encore brillé dans cette soirée parfaite.
Ce dimanche soir, la 16e journée de Ligue 1 se clôturait avec la rencontre opposant l’Olympique de Marseille au Havre. Une rencontre déséquilibrée sur le papier entre des Phocéens invaincus depuis cinq rencontres et des Havrais qui n’ont plus gagné en Ligue 1 depuis le 24 novembre dernier et qui sortent d’une élimination humiliante en Coupe de France contre le Stade Briochin (0-1). En plein doute, les Hacmens se déplaçaient au Vélodrome avec un effectif décimé et avec une attaque inédite composée d’André Ayew et Ilyes Housni. En face, Roberto De Zerbi faisait du classique mais décidait de donner sa première titularisation de la saison à Bilal Nadir dans l’entrejeu. D’entrée, l’OM a pris l’ascendant sur le club normand.
Bien supérieurs dans tous les domaines du jeu, les Phocéens se sont procurés leur première occasion du match quand Adrien Rabiot a trop croisé sa frappe au quart d’heure de jeu (15e). Et après un sauvetage d’André Ayew sur sa ligne (16e), le verrou havrais a sauté assez facilement quelques minutes plus tard. Récupérant un mauvais dégagement de Yassine Kechta, Valentin Rongier a ouvert le score d’une frappe limpide et rasante depuis l’extérieur de la surface (1-0, 15e). Dès lors, le robinet était ouvert et Marseille a noyé Le Havre. Intéressant depuis le début de la rencontre, Bilal Nadir a offert le break à l’OM d’une belle frappe du gauche qui n’a laissé aucune chance à Arthur Desmas (2-0, 39e). Visiblement venus pour perdre et incapables de se créer la moindre occasion, les Havrais ont même concédé un troisième but avant la pause suite à une belle tête de Maupay (3-0, 43e).
L’OM se balade
Au retour des vestiaires, le festival marseillais s’est poursuivi. Largement supérieurs face à une équipe inexistante dans tous les domaines, les coéquipiers de Neal Maupay ont continué d’afficher une nette domination et l’ancien attaquant de Brighton aurait même pu s’offrir le doublé sans sa maladresse face à Desmas (48e). Ne se créant pas la moindre occasion, Le Havre est néanmoins parvenu à calmer les ardeurs offensives marseillaises pendant près de dix minutes avant que l’avalanche ne continue. Entré en jeu quelques minutes auparavant, Elye Wahi est celui qui a plombé davantage Le Havre. Muet depuis de nombreuses journées, l’ancien du MHSC et du RC Lens a profité d’un superbe service de Mason Greenwood pour finir dans le but vide (4-0, 68e).
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Totalement déconnectés, les hommes de Didier Digard ont continué de subir et leurs 28% de possession montrent clairement que les Normands n’étaient pas dans leur match ce dimanche. Absents, les Hacmens ont bu le calice jusqu’à la lie avec un cinquième but marseillais signé Ulisses Garcia qui, sur son premier ballon du match, s’est joint à la belle fête marseillaise. En fin de rencontre, André Ayew a réduit l’écart suite à un beau travail d’Antoine Joujou (5-1, 85e). Une manière pour l’ancien chouchou du Vélodrome de se joindre à cette fête alors qu’il a été ovationné par le stade olympien après s’être excusé suite à son but. Finalement, cette réalisation n’aura rien changé à l’excellent match de l’OM qui, grâce à ce succès fleuve, conforte sa deuxième place au classement en prenant trois points d’avance sur l’AS Monaco. De son côté, Le Havre s’enfonce et pointe à une inquiétante 17e place qui semble finalement être son classement naturel au regard de la prestation amorphe produite par les Normands ce dimanche soir.
L’homme du match : Valentin Rongier (7,5) : auteur d’une fin d’année 2024 remarquable, le numéro 21 débutait une nouvelle fois dans l’entrejeu marseillais. En l’absence d’Höjbjerg, malade, l’ex-joueur du FC Nantes a encore prouvé tout son talent. Autoritaire dans le duel et fort d’un bel apport offensif à l’image de cette frappe tendue à l’entrée de la surface (18e), il était logiquement récompensé en ouvrant le score d’une nouvelle tentative longue distance (25e) après un ballon mal dégagé par Kechta. En contrôle après la pause, il s’est appliqué dans les transmissions et n’a jamais baissé la garde. L’intransférable est de retour au premier plan. Remplacé par Rowe (74e).
Olympique de Marseille
- Rulli (6) : sensationnel depuis ses débuts à l’OM, le dernier rempart argentin a cette fois-ci vécu une soirée très tranquille. Profitant de l’ultra domination des siens, le portier marseillais s’est contenté d’assurer ses relances, tout en gérant avec sérénité les rares prises de profondeur havraises. Vigilant sur l’une des rares interventions à réaliser (68e), il a tenu son rang avec sérieux malgré la réduction du score d’Ayew où il est devancé dans sa sortie (85e).
- Merlin (7,5) : aligné dans un rôle de piston gauche, l’ancien Nantais a profité de la domination marseillaise pour apporter sur le plan offensif. Très présent aux abords de la surface havraise, il a constamment proposé un décalage, à l’instar de son centre menant finalement au but de Rongier. Polyvalent, il s’est également proposé au milieu pour apporter le surnombre. Encore présent sur le but de Maupay, il a livré une très belle rencontre, ponctuée de deux passes décisives. Remplacé par Garcia (73e), buteur quelques secondes après son entrée en jeu sur un service parfait de Murillo.
- Murillo (7) : une nouvelle fois titularisé dans la défense à trois marseillaise, le Panaméen n’a pas eu grand-chose à faire sur le plan défensif malgré un début de match chaotique techniquement. Face à l’apathie normande, il a donc tenté d’apporter offensivement. Auteur d’une tentative lointaine non cadrée (10e), il a souvent été aperçu dans une position haute pour créer le décalage. Impliqué sur le 3e but marseillais après un débordement décisif, il était encore à l’origine du 4e but olympien avant d’être passeur décisif sur le 5e. Un match globalement très intéressant.
- Balerdi (7,5) : souvent critiqué lors de cette saison 2024-2025, le capitaine olympien a profité de la réception du HAC pour se rassurer. Jamais inquiété défensivement, il n’a pas laissé un centimètre aux offensifs havrais (6 ballons récupérés, 7 duels remportés sur 11). Présent dans la surface pour apporter le danger (8e), l’Argentin a parfaitement communiqué avec ses partenaires. Une copie très sérieuse.
- Cornelius (6,5) : en l’absence de Geoffrey Kondogbia, blessé, le Canadien de 27 ans faisait son retour dans le onze marseillais. Aligné dans l’axe de la défense olympienne, le numéro 13 a parfaitement tenu son rang, bien aidé par le manque de tranchant des Hacmens. Difficile d’en dire plus au regard de l’adversité… Remplacé par Bakola (79e).
- Luis Henrique (6,5) : aussi précieux dans son abattage défensif que son impact offensif (7 buts et 6 passes décisives en 16 matches toutes compétitions confondues), le Brésilien débutait face au HAC dans un rôle de piston droit. Une rencontre où le natif de João Pessoa s’est encore montré à son aise en multipliant les déboulés dans son couloir. Parfait dans le duel, impliqué défensivement et intéressant dans les derniers mètres, il a encore prouvé toutes ses qualités. Un vrai joueur de collectif.
- Rongier (7,5) : voir ci-dessus
- Nadir (6,5) : pour sa première titularisation en Ligue 1 sous l’ère Roberto De Zerbi après une belle entrée en jeu contre Lens, le jeune crack marseillais de 21 ans débutait dans l’entrejeu aux côtés de Rongier. Très mobile et juste techniquement, le franco-marocain a profité de l’occasion pour se mettre en valeur et n’a pas tardé avant d’enflammer le Vélodrome. D’une belle frappe croisée du gauche, il faisait le break (39e) et s’offrait son premier but chez les professionnels. Averti pour un excès d’engagement (45+4e), il cédait finalement sa place à la pause, certainement touché. Remplacé par Koné (6,5), auteur d’une entrée très intéressante au milieu de terrain où il aura montré beaucoup d’assurance, tant dans ses interventions que dans ses prises d’initiative.
- Rabiot (7) : titularisé dans un rôle de milieu relayeur, l’international français a confirmé sa très belle dynamique sous le maillot marseillais. Auteur d’une première lourde frappe (14e), il voyait ensuite sa tête sauvée sur sa ligne par Ayew (16e). Entre les lignes, l’ex-joueur de la Juve a causé beaucoup de problèmes aux Ciel et Marine. Solide dans le duel et plus généralement souverain dans sa zone (9 ballons récupérés), il a rendu une nouvelle copie très sérieuse.
- Maupay (7) : une nouvelle fois préféré à Wahi pour débuter à la pointe de l’attaque marseillaise, le buteur de 28 ans a vécu un début de rencontre très compliqué. Très peu trouvé par ses coéquipiers, il s’est contenté de jouer son rôle de premier pressing avant de s’illustrer. Profitant d’un duel gagné par Merlin, il concluait au près d’une tête croisée (43e). Servi par Greenwood, il était tout proche du doublé au retour des vestiaires mais sa frappe croisée passait juste à côté du montant de Desmas (48e). Peu avant l’heure de jeu et sur une nouvelle merveille de Greenwood, il voyait son ballon lobé mourir sur la transversale normande (56e) avant de céder sa place. Remplacé par Wahi (59e), acclamé par le public marseillais et buteur quelques instants après son entrée sur un service parfait de Greenwood (66e).
- Greenwood (7,5) : deuxième meilleur buteur de Ligue 1 avec 10 réalisations, le numéro 10 phocéen a livré un premier acte assez intéressant. Alternant entre une position d’ailier droit et un rôle plus axial, l’Anglais s’est rendu disponible pour ses partenaires et les a fait briller. Tout proche de tromper Desmas sur une première tentative lointaine du gauche (23e), il était aussi à l’origine de l’ouverture du score olympienne. Quelques fois imprécis, l’ex-joueur de Manchester United était cependant encore tout proche d’offrir un caviar à Maupay sur une magnifique louche dans le dos de la défense havraise (56e) avant de tenter sa chance en armant une reprise du volée du gauche (63e). Passeur décisif sur le but de Wahi (66e) et globalement altruiste, il a encore largement participé au succès des siens.
Le Havre
- Desmas (3) : le portier havrais a vécu une soirée cauchemardesque. Si l’imprécision des attaquants marseillais l’a préservé durant vingt minutes, Rongier est d’abord parvenu à le tromper d’une frappe au ras du poteau difficilement maîtrisable (25e). Sur le but de Nadir, l’ex-Clermontois est une nouvelle fois impuissant. Dans une soirée déjà difficile, Maupay est venu continuer à le plonger dans les ténèbres du Vélodrome, le battant d’une tête dans les cinq mètres cinquante. Face à Wahi, il est une nouvelle fois littéralement sans défense, voyant l’ancien Montpelliérain libre de tout marquage à bout portant (66e). Le cinquième but qu’il encaisse est presque un copié-collé : Ulisses le fusille à bout portant (75e). Il est tout de même parvenu à s’illustrer face à l’avant-centre au cours des quarante-cinq dernières minutes, envoyant un lob de Maupay sur sa barre transversale (56e).
- Nego (3) : le Hongrois a d’abord paru à l’aise face au défi Merlin, n’hésitant pas à venir le harceler hors de sa zone. Après l’ouverture du score marseillaise, il a tenté d’apporter son soutien en attaque, sans le moindre succès. La suite est un véritable calvaire, puisque les trois premiers buts inscrits par les Marseillais en première mi-temps viennent de son côté.
- Pembélé (2,5) : issu du centre de formation du PSG, le joueur de 22 ans a brillé en début de rencontre par son sens de l’anticipation. Mais après le premier but des Phocéens, il est apparu beaucoup plus fébrile. Sur le second but de l’OM, le joueur prêté par Sunderland est pris de vitesse par Nadir (39e), avant d’être battu au duel par Merlin, qui remet à Maupay sur le troisième pion olympien (43e). En seconde période, il est une nouvelle fois trop passif sur le but de Wahi (66e).
- Youté Kinkoué (2,5) : le défenseur central a paru en place durant l’entame du match mais, comme ses partenaires, a été transparent par la suite. Malgré le système à cinq défenseurs concocté par Didier Digard, le roc d’1m96 est apparu très fragile. C’est simple : il n’a pas récupéré le moindre ballon jusqu’au coup de sifflet final. Un match à oublier.
- Lloris (3) : le joueur formé à l’OGC Nice a, comme le reste de son équipe, vécu un véritable enfer au Vélodrome. Apparu en difficulté sur ses premières relances, se retrouvant forcé à allonger à la va-vite, l’ancien Auxerrois n’a pas pesé bien lourd face aux vagues marseillaises. Sur le but de Wahi, il est trop attentiste et totalement en retard pour intercepter le centre à ras de terre de Greenwood (66e).
- Zouaoui (3) : sur son côté gauche, le latéral a souffert durant l’ensemble de la rencontre. Dès l’entame, il a souvent été obligé de balancer loin devant face au pressing marseillais. Un problème qui ne s’est ensuite plus présenté, tant le HAC a peu touché le cuir après l’ouverture du score des locaux. Sur les buts de Wahi (66e) et Ulisses (75e), il est aux abonnés absents.
- Kuzyaev (2,5) : le milieu de terrain est apparu invisible ce dimanche soir. Lorsque le score était encore vierge, le Russe n’a que peu touché le cuir, et a totalement plongé une fois le premier but encaissé. Défensivement, il n’a jamais gêné les Olympiens et ne les a jamais mis en danger à la relance. Remplacé par Ndiaye (53e), qui n’aura guère fait mieux.
- Touré © (3,5) : dans un rôle de sentinelle, le capitaine havrais n’a que peu influé sur le résultat du soir. Timide avec le ballon dans les pieds, le Guinéen a souffert sur chacune des actions marseillaises. Sur les trois buts de l’équipe de De Zerbi, il est spectateur du jeu, en particulier sur celui de Rongier (25e). Face au milieu de terrain marseillais, il ne sort pas sur son adversaire et le laisse placer sa frappe. Sur ses tentatives de relance, il a été trop imprécis, à l’image de cette passe mettant en difficulté Pembélé au niveau de sa propre surface de réparation (62e).
- Kechta (2,5) : le Marocain s’est d’emblée illustré dans le harcèlement du porteur de balle. Mais malgré ses efforts sans ballon, il est coupable sur le premier but marseillais, renvoyant directement le ballon sur Rongier (25e). La suite de son match est à l’image de la performance de son équipe : catastrophique. Remplacé par Logbo (63e), qui aura eu le mérite de tenter de se projeter.
- Ayew (3,5) : l’ancien attaquant de l’OM n’a pas brillé dans ce Vélodrome qu’il connaît si bien. Sur le front de l’attaque, il a été très esseulé et n’a pas eu la moindre occasion à se mettre sous la dent. Le gaucher s’est davantage illustré dans ses tâches défensives, à l’image de cette tête de Rabiot dégagée sur la ligne (17e), ou ce tacle devant sa propre surface face à Greenwood (30e). Même lorsque le score s’est alourdi, il a continué à venir prêter main-forte à ses coéquipiers. Lors du deuxième acte, il est le seul Havrais à être resté plus haut sur le terrain, parvenant à inscrire un but en fin de match (85e). Remplacé par Confais (89e).
- Housni (2,5) : pour sa cinquième apparition sous le maillot du HAC, le joueur prêté par le PSG semblait en jambes en début de rencontre, faisant preuve de dynamisme sur ses prises de balle. Mais alors que son équipe prenait l’eau, le Marocain a disparu des radars, ne parvenant pas à faire ressentir le moindre frisson à l’arrière-garde phocéenne. Remplacé par Joujou (53e), qui sera parvenu à distribuer une passe décisive à Ayew (85e).