La presse belge se paie Thibaut Courtois
Hier, la star de la génération dorée des Diables Rouges a officialisé son retrait de la sélection. Une annonce qui n’a pas provoqué une vague de soutien dans les médias de son pays.
Pour Thibaut Courtois, le cinéma a assez duré. En froid avec le sélectionneur national belge Domenico Tedesco, le portier aux 102 sélections avec les Diables Rouges a annoncé hier qu’il ne rejouera plus avec la Belgique tant que l’Italien sera en poste. «Malheureusement, suite aux événements avec l’entraîneur et après mûre réflexion, j’ai décidé de ne pas revenir en équipe nationale sous sa direction. Dans ce dossier, j’accepte ma part de responsabilité. Cependant, en regardant vers l’avenir, mon manque de confiance en lui ne contribuerait pas à maintenir l’atmosphère nécessaire. La Fédération, avec laquelle j’ai eu plusieurs discussions, accepte ma position et les raisons qui m’ont conduit à cette décision douloureuse, mais cohérente.»
Quelques minutes plus tard, la fédération belge confirmait les dires de star et lui referait presque définitivement le chapitre international du jour à sa place. « La RBFA regrette, mais accepte la décision de Thibaut Courtois de ne plus jouer pour les Red Devils sous la direction sportive actuelle. Après le Championnat d’Europe, nous avons interrogé Courtois sur ses projets d’avenir avec les Diables Rouges. Ceux-ci sont désormais clairs et nous respectons sa décision. Nous tenons à remercier Thibaut pour les grands moments qu’il a vécus avec les Diables Rouges et lui souhaitons bonne chance pour l’avenir. »
Courtois ne fait pas l’unanimité
Courtois espérait-il un peu plus de soutien ? Si c’est le cas, la presse belge l’a fait redescendre sur Terre. L’un des médias les plus durs avec le joueur du Real Madrid a d’ailleurs été Le Soir. «Le capitaine a fini par quitter le navire parce qu’il n’en est plus le capitaine justement. Gageons que Courtois n’a pas tiré sa révérence par altruisme, après avoir vérifié, par exemple, que l’équipe nationale était en de bonnes mains avec Casteels. Comme il ne faut pas se voiler la face avec le brassard. Il a sans doute peu goûté aussi à la gestion plus égalitaire de Tedesco par rapport à la permissivité à la carte de son prédécesseur, Roberto Martinez, très soumis à ses cadres pour préserver une paix des ménages qui a débouché en une guerre larvée au Qatar.»
De son côté, le Het Laatste Nieuws n’épargne pas non plus le Madrilène, via son consultant Marc Degryse. « Même si tu es le meilleur du monde, tu ne fais pas ça. Nous l’avons tous constaté à des kilomètres de distance, mais la manière dont cela est fait est douloureuse, tant pour Tedesco que pour Courtois. Je ne vois que des perdants. » Enfin, le Nieuwsblad n’a pas voulu choisir son camp et s’en est pris aux deux protagonistes. «Naïfs comme nous le sommes, nous pensions que si les adultes voulaient que les choses s’arrangent, elles pourraient s’arranger. Mais ce n’est apparemment pas ce que voulaient ces messieurs.» Une triste affaire.