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Caen, Anthony Mandréa : « j’ai envie de retrouver du temps de jeu et du plaisir. Il faut que je quitte le club ! »

Ancien gardien d’Angers, titulaire à Caen depuis deux ans et avec l’Algérie lors de la CAN 2023, Anthony Mandréa (27 ans), a vu sa situation se compliquer avec les Normands. Dans un début de saison compliqué collectivement, il est devenu remplaçant au moment où les Caennais ont repris quelques couleurs au classement. Insatisfait par sa situation actuelle et souhaitant partir dès cet hiver, il est revenu au cours d’un entretien pour Foot Mercato sur sa situation.

Par Aurélien Macedo
6 min.
Anthony Mandréa dans les buts de Caen @Maxppp

Foot Mercato : tu es passé numéro deux dans la hiérarchie à Caen sur les dernières semaines, comment te sens-tu vis-à-vis de cette situation ?

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Anthony Mandréa : bien, je n’ai pas d’autre choix que de l’accepter et d’aller de l’avant, ce n’est pas moi qui prend les décisions. Je dois désormais aller de l’avant.

FM : désormais le titulaire c’est Yannis Clémentia, comment se passent les rapports entre vous ?

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AM : c’est normal, on a une relation saine de travail, on ne se met pas de bâtons dans les roues, on travaille correctement, la situation est cordiale entre nous.

«Je ne suis pas un gardien remplaçant, pas un gardien de banc !»

FM : ta situation à Caen a été bonne lors de tes deux premières saisons, comment expliques-tu cette dégradation de ton statut de titulaire ?

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AM : je ne pense pas que mes prestations ont été mauvaises. Forcément, il y a toujours mieux à faire, mais je me sentais bien, j’étais en confiance. Malheureusement, les résultats du club en début de saison n’étaient pas présents et le coach a voulu faire un électrochoc. C’est ce qu’il se passe souvent dans ce genre de situation et en premier, c’est souvent le gardien qui en paye les frais. Derrière, il y a eu des bons résultats contre Martigues et Bastia et la situation est restée. Je me sentais bien et j’essayais d’être le plus régulier et d’apporter au maximum à l’équipe, malheureusement, les résultats n’étaient pas présents et il fallait faire quelque chose pour le collectif.

FM : penses-tu que le début de saison compliqué de Caen peut s’expliquer par cet été agité avec l’arrivée de la famille Mbappé à la tête du club ? Un changement de propriétaire, ça met souvent du temps et est-ce que ça peut expliquer ce retard à l’allumage ?

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AM : je ne sais pas trop, peut-être, cela a peut-être joué inconsciemment d’un point de vue psychologique. Entre la vente, la non-vente, ça a peut-être eu un impact, mais après derrière, nous sommes de grands garçons et nous sommes armés pour faire abstraction de ce genre de choses, pour nous concentrer sur le football. Peut-être qu’au début ça nous a fait cogiter, mais derrière, on faisait la part des choses sur le terrain. Malheureusement aujourd’hui, il y a eu des mauvais résultats et il a manqué quelques détails qui font que nous sommes dans cette situation.

FM : redevenir remplaçant, c’est quelque chose d’assez nouveau pour toi. Tu avais connu ce rôle en début de carrière avant de t’affirmer avec Cholet puis Caen, cela ne doit pas être évident de gérer la fin d’une période ascendante dans une carrière …

AM : je me sentais bien, j’enchaînais, j’étais présent, je faisais des bons matches, je me sentais important au sein de l’équipe et j’avais une place importante en sélection avec des sélectionneurs qui me faisaient confiance. Désormais, cela a été remis en question et cette situation ne me convient pas. Je l’ai déjà dit précédemment, je ne suis pas un gardien remplaçant, pas un gardien de banc, en tout cas pas maintenant, peut-être plus tard. J’ai envie de retrouver du temps de jeu et du plaisir. Il faut que je quitte le club pour trouver un meilleur projet pour moi et retrouver cette place de titulaire afin de retourner en sélection, continuer à jouer et avoir un rôle important là-bas.

« Dans un an, il y a la CAN et il y a la Coupe du monde qui arrive derrière en 2026, ces matches de sélection, je peux leur dire adieu si je continue de rester sur le banc et ce n’est pas possible pour moi »

FM : tu ne penses pas que cela puisse arriver à Caen ? Est-ce que tu ne penses pas que ta situation peut changer sur les prochains mois ?

AM : non, non, non, en tout cas ce n’est pas ce qu’il risque de se passer. J’ai eu une discussion avec le coach (Nicolas Seube, ndlr) et aujourd’hui le mieux pour moi, c’est de trouver un autre projet qui me correspondra et me permettra d’avancer dans ma carrière. Dans un an, il y a une nouvelle Coupe d’Afrique au Maroc et il y a la Coupe du monde qui arrive derrière en 2026, il y a les matches de qualification qui vont arriver avant. Ces matches de sélection, je peux leur dire adieu si je continue de rester sur le banc et ce n’est pas possible pour moi. C’est inconcevable, je ne peux pas, j’ai travaillé très dur pour arriver où j’en suis et je ne peux pas baisser les bras aujourd’hui. C’est mon "kiff" aussi de jouer les matches le week-end, d’avoir cette adrénaline et cette pression. Ça a été mon quotidien pendant deux ans et demi, il faut que je le retrouve pour continuer de m’épanouir dans ma carrière et continuer de progresser.

FM : comment ce changement de statut a été reçu au sein de la sélection, que ce soit par le sélectionneur Vladimir Petkovic ou le staff ?

AM : j’ai eu une discussion avec le sélectionneur où il m’a dit que le mieux pour moi c’était que je joue. Forcément, même sans qu’il me le dise, je le savais très bien. Derrière, il y a de très bons gardiens qui poussent et qui sont prêts à jouer en sélection. Ils sont titulaires dans leur club et peuvent prétendre s’imposer en tant que numéro un. Avec les deux autres gardiens sélectionnés (Alexis Guendouz et Alexandre Oukidja, ndlr), on a une très bonne relation au sein de la sélection, cela n’empêche qu’on veut jouer tous les trois, être titulaire tous les trois et si je veux continuer à l’être, il faut que je joue. Je le sais très bien et le sélectionneur me l’a dit et cela me pousse davantage à faire ce choix de partir. J’avais trouvé des bases sur lesquelles m’appuyer, dans une carrière il y a des hauts et des bas, actuellement je dois trouver une solution pour retrouver cette ligne directrice, cette confiance au quotidien et cela passe par les matches.

FM : la suite se déroulera en France ou à l’étranger ?

AM : je suis ouvert à tout, aujourd’hui j’ai 27 ans, bientôt 28 ans et si je dois quitter la France pour le bien de ma carrière, je vais le faire. Si je dois rester en France, je le ferais aussi. En tout cas, le plus important pour moi est de faire le meilleur choix possible pour engranger des matches, retrouver du plaisir et surtout un projet qui me correspond pour franchir les étapes.

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