Manchester City, bien supérieur au PSG ce soir, a obtenu son ticket pour la finale avec ce succès 2-0 (4-1 au cumulé). En bonne partie grâce à un grand Riyad Mahrez.
Un match pour l'histoire. Ce mardi, 6 jours après la demi-finale aller de Ligue des Champions remportée par Manchester City face au Paris Saint-Germain au Parc des Princes (2-1), les deux formations se retrouvaient à l'Etihad Stadium pour la seconde manche. Les Citizens, auteurs d'une seconde période de grande qualité à Paris, avaient l'opportunité d'atteindre la finale de C1 pour la première fois de leur histoire alors que le club de la capitale pouvait disputer une seconde finale de rang après celle de 2020 perdue contre le Bayern Munich à Lisbonne (0-1). Pour ce faire, Pep Guardiola alignait son traditionnel 4-3-3 avec la charnière centrale Stones-Dias, Zinchenko, Fernandinho ou encore la triplette Mahrez-De Bruyne-Foden en attaque. De son côté, Mauricio Pochettino, privé de Mbappé, remplaçant au coup d'envoi en raison d'une gêne au mollet, ou encore Gueye, suspendu après son carton rouge reçu au match aller, composait un 4-2-3-1 avec Marquinhos-Kimpembe en défense centrale, Diallo à gauche, alors qu'Herrera intégrait le milieu de terrain aux côtés de Paredes et que l'animation offensive était confiée à Neymar, Verratti, Di Maria et Icardi.
Sur une pelouse recouverte par la grêle et sous le vent de Manchester, les Parisiens manquaient de justesse dans leurs transmissions malgré de bonnes intentions, à l'image de Neymar (3e) alors que les locaux mettaient de l'intensité dans les duels afin de prendre l'avantage psychologique. Mais les joueurs du PSG entamaient mieux la rencontre. Ils avaient le contrôle du cuir et, à deux reprises, Neymar (5e) puis Di Maria (6e) voyaient leur frappe dans la surface contrée par un pied adverse, avant qu'un penalty dans un premier temps sifflé pour une main de Zinchenko ne soit finalement annulé après intervention de la VAR, le ballon ayant touché le dessus de l'épaule de l'Ukrainien (8e). Malgré tout, sur leur première occasion et contre le cours du jeu, les Cityzens assénaient un coup derrière la tête des Franciliens en ouvrant le score. Sur une sublime ouverture d'Ederson, Zinchenko débordait sur le couloir droit délaissé par Florenzi et envoyait un ballon en retrait pour De Bruyne, dont la frappe contrée par Florenzi revenait sur Mahrez, qui trompait Navas de près malgré le retour de Kimpembe (1-0, 11e).
Mahrez, létal face au but
Paris ne se laissait pas abattre mais manquait de chance, en témoigne cette tête de Marquinhos s'écrasant sur le dessus de la barre transversale d'Ederson (17e), alors que Di Maria manquait le cadre après une perte de balle dangereuse sur une relance rapide de Bernardo Silva (19e). Manchester City ne pliait pas sous la pression parisienne et étalait sa qualité de jeu balle au pied pour reprendre le contrôle de la partie, tout en imposant un pressing haut pour étouffer le PSG. Les hommes de Mauricio Pochettino peinaient à se montrer dangereux dans la fin d'un premier acte où ils manquaient de réussite, hormis sur cette frappe d'Herrera non cadrée (36e), là où Navas repoussait une tentative de Mahrez (45+2e). Au retour des vestiaires, les deux équipes se rendaient coup pour coup dans un rythme progressant au fil des minutes, à l'image de Foden mis en échec par Navas (54e) et de Neymar se heurtant à Zinchenko dans la foulée (55e). Finalement, Mahrez, encore lui, douchait les derniers espoirs du PSG en concluant à bout portant un joli mouvement collectif initié par De Bruyne et Foden, ce dernier se muant en passeur décisif (2-0, 63e). Les Parisiens perdaient totalement pied et laissaient exprimer leur frustration, à l'image de ce geste d'humeur de Di Maria sur Fernandinho lui valant d'être expulsé par Björn Kuipers (69e).
Navas était ensuite sauvé par son poteau gauche sur cette frappe de Foden après un numéro face à Kimpembe (78e) avant de sauver les meubles, toujours face à l'Anglais (80e), dans les derniers instants de la rencontre. Après cette nouvelle victoire (2-0), acquise notamment grâce au 3ème et 4ème buts de Riyad Mahrez cette saison dans la compétition, Manchester City met fin à l'aventure européenne 2020-2021 du PSG et disputera la première finale de C1 de son histoire le 29 mai prochain, à l'Atatürk Olimpiyat Stadı d'Istanbul, face à Chelsea ou au Real Madrid. 10 ans après, Pep Guardiola retrouvera lui la finale de la plus prestigieuse des compétitions alors qu'il peut encore rêver d'un incroyable triplé avec le club mancunien cette saison : la Premier League, où City peut être sacré dès ce week-end contre Chelsea, la League Cup, déjà remportée contre Tottenham, et donc la Ligue des Champions. Une compétition dans laquelle le PSG devra retenter sa chance en 2021-2022, après un parcours plus qu'honorable cette année. Mais la marche était vraisemblablement trop haute pour Paris face à cette équipe mancunienne, qui se qualifie logiquement à l'issue de ces deux confrontations (4-1 en score cumulé).
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L'homme du match : Mahrez (8) : buteur au match aller, double buteur au match retour. Le natif de Sarcelles aura fait très (trop) mal au PSG ce soir. Même si comme à l’aller, il n’a pas été forcément en feu, ses capacités à toujours jouer juste et à toujours bien servir ses partenaires font la différence. Dans le un contre un, il est toujours bluffant. C’est lui qui crucifiait Navas d’une frappe du droit (11e). Il ne passait pas loin non plus du deuxième but avec une excellente frappe (45e). Dans le repli défensif, il a été irréprochable également. Son deuxième but sur un service de Foden venait récompenser un match taille patron.
Manchester City
- Ederson (6,5): le gardien brésilien a prouvé une nouvelle fois que son jeu au pied n'était pas loin d’être exceptionnel. C’est sur une merveille de transversale qu’il trouvait Zinchenko qui allait amener l’ouverture du score (11e). Étrangement, il a aussi été capable de rater totalement ses relances (36e). Dans l’ensemble, Ederson n’aura pas été inquiété puisque le PSG n'a pas cadré une seule frappe.
- Walker (7) : le puissant latéral droit anglais a sans surprise surnagé physiquement. Les attaquants parisiens ont souvent dû le contourner pour se créer des occasions tant il a semblé infranchissable. Rapide et puissant, il a réalisé un nombre incalculable d’interventions et coupé plusieurs passes grâce à son placement. C’est lui qui a gagné le plus de duel dans cette rencontre (11). Neymar va en faire des cauchemars.
- Stones (6) : à l’image de son compère en défense, il a été très serein. L’international anglais a été utile grâce à son calme balle au pied et son bon placement défensif pour compenser les montées des latéraux. Si les Parisiens ont été aussi inoffensifs, c’est aussi grâce à lui.
- Dias (7) : on savait le Portugais très solide cette saison, mais il l’est encore plus que ce que l’on pensait. Au match aller déjà, il avait parfaitement cadenassé Mbappé et Neymar. Cette fois-ci, il a littéralement éteint Mauro Icardi. Jamais il n’aura semblé dépassé ou en difficulté en témoigne ses interventions toujours très propres (17e, 34e, 43e, 52e). Il repoussait merveilleusement une frappe de Herrera.
- Zinchenko (6,5) : préféré à Joao Cancelo pour cette demi-finale retour, l’Ukrainien a prouvé que Guardiola ne s’était pas trompé au moment de l’aligner ce soir dans le onze. Très performant sur son couloir gauche, il a multiplié les courses aussi bien offensivement que défensivement. C’est lui qui partait parfaitement en profondeur sur l’ouverture du score des Citizens (11e). Dans son duel avec Di Maria, il a largement dominé. C’est lui qui sortait sans trembler une frappe de Neymar (54e) Très belle prestation.
- Fernandinho (6) : c’était sans doute la plus grosse surprise de Pep Guardiola ce soir. Le Brésilien était aligné d’entrée à la place de Rodri sans doute pour mettre un peu plus d’impact physique et d’intensité au milieu, ce qui avait manqué au Parc la semaine dernière. L’expérimenté milieu de 36 ans a été très utile. S'il a commencé la rencontre avec deux fautes non-sanctionnées comme pour donner le ton du match, il s’est par la suite repris plutôt bien en coupant souvent les lignes de passes et en apportant sérénité et calme dans l'entrejeu. Il faisait également exclure Di Maria (70e) Choix payant de Guardiola.
- Gündogan (6,5) : sur un terrain qui n’a pas aidé à la pratique du football, l’international allemand s'en est plutôt bien sortie dans cette rencontre. Même s’il a parfois manqué de rigueur défensive, il a plus d’une fois su porter le ballon pour casser des lignes de passe. Toutes les offensives de City sont passées par ses pieds. Sa deuxième mi-temps, sur une pelouse de meilleure qualité, a été encore plus impressionnante. Une vraie plaque tournante.
- Mahrez (8) : buteur au match aller, double buteur au match retour. Le natif de Sarcelles aura fait très (trop) mal au PSG ce soir. Même si comme à l’aller, il n’a pas été forcément en feu, ses capacités à toujours jouer juste et à toujours bien servir ses partenaires font la différence. Dans le un contre un, il est toujours bluffant. C’est lui qui crucifiait Navas d’une frappe du droit (11e). Il ne passait pas loin non plus du deuxième but avec une excellente frappe (45e). Dans le repli défensif, il a été irréprochable également. Son deuxième but sur un service de Foden venait récompenser un match taille patron.
- Bernado Silva (5,5) : au match aller déjà, l’ancien joueur de l’AS Monaco n’avait pas semblé à son avantage, c’était une nouvelle fois le cas ce soir. Il n’était pas loin de pénaliser son équipe après une très grosse bourde (20e). Alors certes, sa qualité technique et sa justesse dans la passe lui permettent souvent de se sortir de situation difficile, mais offensivement, Bernardo Silva n’a pas pesé une seule fois. On attend beaucoup mieux de lui et il en est capable. Remplacé par Sterling à la 82e.
- De Bruyne (6) : comme au match aller, Kevin de Bruyne a joué dans un rôle de faux numéro 9. Il a eu du mal, logiquement, dans l’impact physique et quand il a fallu jouer de l’épaule face à Kimpembe et Marquinhos. Son positionnement a été intéressant. Comme au match aller, le Belge ne s’est pas vraiment crée d’occasion si ce n’est cette frappe qui passera assez loin des buts de Navas tout de même (30e). Mais grâce à ses passes, il réussit toujours à créer le danger Il a été sérieux sans être éblouissant. Remplacé par Gabriel Jesus à la 82e.
- Foden (6,5) : on l’avait senti un cran en dessous au match aller, son match retour aura été nettement meilleur. Disponible sur son couloir gauche, il a parfaitement combiné avec Zinchenko tout au long du match et a multiplié les courses. S’il manquait de lucidité sur son face-à-face raté face à Navas (53e) bien que signalé hors-jeu, il délivrait par contre un caviar pour Riyad Mahrez sur le second but (63e). Il n’était pas loin d’inscrire un magnifique but (77e). Un match plein de discipline pour le jeune joueur de 21 ans. Remplacé par Aguero à la 85e.
Paris Saint-Germain
- Keylor Navas (5) : il ne peut pas être tenu coupable sur l'ouverture du score, mais il peut mieux faire en couvrant mieux ce premier poteau (11e). Sur la deuxième réalisation des Anglais, il est battu à bout portant par Mahrez. Il n'a pas eu à intervenir tant que ça, si ce n'est sur quelques frappes sans trop de danger et/ou trop axiales, alors qu'il est sauvé par le poteau sur une tentative de Foden en fin de match. Moins décisif que sur les autres rencontres du parcours européen du PSG ceci dit, où il avait réussi à éviter des buts a priori moins évidents que ceux de ce soir.
- Florenzi (2) : mal positionné sur la longue relance d'Ederson, il laisse Zinchenko filer sur le côté droit de la défense parisienne sur l'action qui mène au but. Le début d'une soirée compliquée pour le joueur appartenant à la Roma, qui a souvent pris le feu sur son côté. Sur le deuxième but, il est aussi très mal positionné sur l'ensemble de l'action. Il n'a ensuite rien apporté sur le plan offensif. Physiquement, on l'a clairement senti à la ramasse par rapport à beaucoup des joueurs présents sur la pelouse ce soir. Dagba a pris sa place à la 75e.
- Marquinhos (6) : un des rares joueurs parisiens à avoir tenu la route ce mardi soir. Une attitude de capitaine, et une prestation de très grand défenseur central. Bien en place devant et dans sa surface, il a remporté de nombreux duels et été assez serein dans ses interventions. Mais surtout, il a été très propre balle au pied et a même créé du danger, avec une tête sur la barre (17e) par exemple.
- Kimpembe (4,5) : impérial ces derniers temps, et surtout sur la scène européenne, le titi parisien a eu un peu plus de mal sur la pelouse de l'Etihad Stadium. Sans être mauvais pour autant, on l'a senti moins à ses aises face à Manchester City. C'est surtout lorsqu'il a dû aller défendre loin de la surface qu'il a souvent été mis à mal. Il faut aussi signaler qu'il est bien en retard sur le deuxième but de Mahrez, et on l'a même senti très agacé avec un énorme tacle sur Gabriel Jesus en fin de match.
- Diallo (4) : sur le côté gauche de la défense, le joueur de 25 ans a tenu son rang. Un peu mis en difficulté par Riyad Mahrez par moments il est vrai, mais de façon globale, il n'a pas été pris à défaut trop souvent contrairement à son pendant à droite. Son apport offensif a été particulièrement moyen en revanche, n'apportant aucun véritable danger. Bakker a pris le relai sur son flanc à la 82e minute.
- Paredes (5) : dans l'entrejeu, l'Argentin a été assez intéressant balle au pied, du moins en première période. Il est parvenu à briser plusieurs lignes avec des ballons bien sentis. En revanche, sa réputation de pitbull, pour le bien et pour le mauvais, s'est encore justifiée, avec un jeu sans ballon assez hasardeux. Pas toujours bien placé et souvent trop agressif. Pochettino l'a sorti à la 75e pour faire entrer Danilo, qui n'a pas été plus influent que ça dans le jeu parisien.
- Herrera (4) : prestation assez insipide du milieu de terrain espagnol. Il a réussi à se positionner entre les lignes, offrant des solutions à ses partenaires, mais au final il aura bonifié très peu de ballons. Il a réussi à se retrouver en position de frapper dans la surface, mais c'était souvent sans danger. Draxler a pris sa place à la 62e, mais n'a pas apporté grand chose de plus.
- Di Maria (4,5) : un match auquel le Rosarino nous habitue régulièrement. Dangereux par moments, mais assez intermittent. Il peut avoir des inspirations folles, créant énormément de dégâts dans l'arrière-garde adverse, comme il peut disparaître pendant une bonne partie de la rencontre. Expulsé en deuxième période suite à un pétage de plomb et une agression sur Fernandinho.
- Verratti (6) : le milieu transalpin a montré qu'avec le ballon, il n'y a pas beaucoup de joueurs meilleurs que lui aujourd'hui. Il a énormément fluidifié le jeu, réussissant à s'en sortir même entouré de plusieurs Skyblues, balle au pied ou via des transmissions pour ses partenaires. Entre les lignes, il a régalé. On peut éventuellement rester sur notre fin à cause de ce manque de régularité sur toute une rencontre, mais l'ancien de Pescara n'a pas grand chose à se reprocher ce soir.
- Neymar (3) : la pelouse a peut-être joué, tout comme les rumeurs persistantes concernant son avenir et un retour à Barcelone. Quoi qu'il en soit, la star brésilienne a été assez loin du niveau auquel on est habitué, et surtout, de celui qu'on est en droit d'exiger d'un tel talent. Donnant l'impression d'être très esseulé, il a souvent foncé tête baissée pour s'empaler dans la (solide) défense mancunienne, terminant ses actions par une perte de balle ou une frappe dans les tibias d'un défenseur. Des mauvais choix à gogo et très peu de différences faites balle au pied. Son body language, avec une certaine nonchalance, a aussi été assez inquiétant et probablement agaçant pour les supporters parisiens.
- Icardi (2,5) : préféré à Moise Kean en pointe de l'attaque, l'Argentin a traversé la première période tel un fantôme. Sous ce temps mancunien qui ne se prête pas à ses chers asados, il n'a eu aucune influence dans le jeu de son équipe, même s'il faut aussi signaler que ses partenaires n'ont emmené que très peu de ballons dans les derniers mètres. Remplacé par Kean à la 62e, dont l'entrée en jeu aura finalement été assez anecdotique.
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