Lille - OM : les notes du match
A l’issue d’une rencontre maussade qui s’est animée en deuxième période, Lille a renversé Marseille grâce à un très bon André Gomes. De l’autre côté, Under a été contrôlé par les défenseurs nordistes.
La fin de la saison approche à grands pas et les derniers points à aller chercher sont particulièrement précieux en haut comme en bas du classement. A l’occasion de la 36ème journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille se déplaçait justement à Lille pour affronter le LOSC. Les joueurs d’Igor Tudor comptaient deux points de retard sur le RC Lens, dauphin du Paris Saint-Germain, avant le coup d’envoi. Les Phocéens pouvaient donc repasser devant les Nordistes en cas de victoire sachant que la deuxième place du championnat français est directement qualificative pour la Ligue des champions, à l’inverse de la dernière marche du podium. Les Dogues de leur côté restaient sous pression dans la course à l’Europe après la victoire de l’Olympique Lyonnais ce vendredi.
Alors que la rencontre commençait sur un rythme relativement calme, les blessures prenaient la place des occasions et Samuel Gigot puis Ismaily devaient céder leur place sur le pré. Seulement quelques minutes plus tard, les Olympiens trouvaient le chemin des filets par l’intermédiaire de Jonathan Clauss. Après une récupération marseillaise à hauteur de la ligne médiane côté, Ruslan Malinovskyi pouvait lancer son piston en profondeur qui allait battre Lucas Chevalier d’un piqué subtil malgré l’intervention du portier lensois et celle de Bafodé Diakité sur sa ligne (29e, 0-1). Malgré une toute petite inquiétude dans la surface de Pau Lopez (35e), les coéquipiers de Valentin Rongier continuaient de tenir en laisse des Dogues inoffensifs. Juste avant la pause, le polyvalent piston marseillais passait à deux doigts de réaliser un doublé mais sa frappe s’envolait dans les tribunes (45e).
Lille renverse Marseille
Les deux équipes revenaient sur la pelouse avec les mêmes joueurs mais la rencontre prenait une toute autre tournure après la pause. Christophe Baleba profitait d’une incompréhension entre Chancel Mbemba et Pau Lopez pour obtenir un pénalty que Jonathan David venait transformer avec sérieux (50e, 1-1). Cette égalisation lilloise enflammait l’enceinte du club nordiste et les joueurs de Paulo Fonseca prenaient enfin confiance. Malgré deux belles situations olympiennes avec un but refusé à Alexis Sanchez pour une position de hors-jeu du Chilien sur la dernière passe (61e), ce sont bien les Lillois qui terminaient de la meilleure des manières. Après une belle récupération, Rémy Cabella délivrait un centre précis pour Jonathan Bamba qui crucifiait de la tête les Olympiens (72e, 2-1).
La rencontre s’enflammait complètement après cette nouvelle réalisation. Jonathan David puis Jonathan Bamba tentaient de sceller la victoire du LOSC mais Pau Lopez s’interposait (77e). En fin de match, Alexis Sanchez faisait briller à son tour Lucas Chevalier (80e). A l’aube du temps additionnel, Lille faisait passer un dernier frisson par l’intermédiaire de son numéro 7 (90e). Après une nouvelle bataille au milieu de terrain, l’arbitre libérait les 22 acteurs de la partie. Grâce à cette victoire, les Lillois conforte leur 5ème place en Ligue 1 synonyme d’Europe. L’Olympique de Marseille de son côté laisse le champ libre au RC Lens.
L’homme du match : - André Gomes (7) : parfois en difficulté lors du premier acte, il n’a pas semblé forcément à l’aise dans ce milieu en losange. Pourtant, il est monté en température au fil des minutes et a été central dans la montée en puissance des Lillois. Raffiné techniquement, le Portugais a été l’âme créatrice de son équipe dans l’entrejeu et a réussi presque toutes ses passes, dont de nombreuses projections vers l’avant. Capable de gratter certains ballons et de remonter balle au pied, l’ancien du Barça a été très propre sur ses nombreuses transmissions et il a été appliqué jusqu’à sa sortie sur blessure à la 67e minute.
LOSC
- Chevalier (5,5): match paradoxal pour le jeune portier du LOSC. Peu mis à contribution, il a pourtant concédé l’ouverture du score sur la frappe en bout de course de Jonathan Clauss qu’il touche. Il aurait sûrement du faire mieux en sortant plus vite au devant de l’ancien Lensois. Alors que son équipe a renversé les Phocéens, il a veillé à ce que les siens ne concèdent pas d’autre but en étant prompt devant Alexis Sanchez, au péril de son corps (88e). Rassurant, il a livré une bonne prestation globalement.
- Weah (6): il a tenu son rang défensivement dans les premières minutes de la rencontre, mais son manque d’animation dans le couloir droit a handicapé le LOSC offensivement. Ailier de métier, il a été fautif sur le premier but, laissant filer Clauss dans son dos. Plus intéressant offensivement, il a été libéré par l’égalisation des Dogues. Même s’il a trop perdu le ballon par moment en raison d’une qualité de percussion parfois mal utilisée, il a été utile par sa qualité d’interception. Combatif à souhait, il a remporté pas mal de ses duels.
- Diakité (5,5) : à l’instar de son compère de charnière défensive, il est l’un des seuls à ne pas avoir manqué sa première période côté lillois. Trop court pour faire un sauvetage sur sa ligne sur le but de Clauss, il n’a pas à rougir de son premier acte tant il a répondu à l’impact physique dicté par l’OM. Pris de court sur le but hors-jeu d’Alexis Sanchez, il a pourtant été bon en couverture de Lény Yoro. La complémentarité entre les deux jeunes défenseurs centraux du LOSC a permis aux Dogues de s’octroyer une belle victoire sans avoir franchement tremblé défensivement.
- Yoro (6) : auteur de trois bonnes interventions en début de rencontre, le jeune défenseur est bien rentré dans son match duel avec Alexis Sanchez. Propre sur ses sorties balle au pied et ses relances, il est néanmoins encore trop sujet à des sautes de concentration dangereuses pour son équipe à l’image de cette erreur qui aurait pu coûter cher dans le temps additionnel du premier acte. Parti sur les mêmes bases en seconde période, il a moins été mis en difficulté.
- Ismaily (non-noté) : toujours aussi prépondérant dans le jeu de Paulo Fonseca grâce à ses projections offensives, le défenseur gauche est sorti sur blessure au bout de 26 minutes et a été remplacé par Gudmundsson (6). Le jeune suédois s’est directement mis en évidence grâce à un joli centre en rupture (36e). Solide, il n’a que très peu été mis en difficulté sur son côté gauche et a souvent posé des problèmes à Issa Kaboré. L’un des visages de la réponse nordiste en début de seconde période.
- André (6): face à l’intensité mise par Valentin Rongier et Jordan Veretout en première période, il a été le seul à essayer de réagir par le combat physique mais les imperfections techniques qu’il n’arrive pas à gommer ont pollué son jeu. C’est d’ailleurs sur l’une de ses pertes de balle que l’OM a ouvert le score. Capitaine du LOSC, il n’a pas réalisé un grand match mais a semblé galvanisé par l’égalisation des siens. Averti pour une faute sur Malinovsky (57e), il a réalisé certains retours défensifs intéressants et a semblé partout en fin de match, là où ses vis-à-vis ont flanché physiquement.
- Gomes (7) : voir ci-dessus.
- Martin (5,5) : choix surprenant dans le onze de Paulo Fonseca, Jonas Martin a parfois semblé introuvable dans le milieu de terrain des Dogues lors du premier acte. Visiblement en manque de rythme alors que sa dernière titularisation date d’octobre, l’ancien Montpelliérain a souffert dans l’entrejeu et n’a pas été au niveau dans une première mi-temps synonyme de calvaire pour lui. Bien plus inspiré au retour des vestiaires, il a beaucoup couru mais n’a pas su faire la différence balle au pied pour autant. Pourtant, dans la combativité et les efforts, il a été irréprochable et a beaucoup pesé dans la victoire lilloise en milieu de seconde période. Remplacé par Adam Ounas (81e).
- Baleba (5,5) : auteur d’une frappe trop croisée en début de rencontre (6e), lui aussi s’est bien mis dans le bain. Il a ensuite été fantomatique, placé trop haut sur le terrain dans un rôle qui ne lui sied vraiment pas. Combatif, il a souvent été trop engagé et c’est lui qui est à l’origine de la sortie de Samuel Gigot (19e). Imprécis techniquement, il n’a pas pu apporter en phase offensive. Pourtant, irréprochable dans les efforts, c’est lui qui a été fauché par Pau Lopez au retour des vestiaires, offrant ainsi le penalty de l’égalisation à David. Dans une position inhabituelle, il n’a pas à rougir de son match au moment de sa sortie à la 67e minute quand il a été remplacé par Rémy Cabella qui a littéralement fait la différence dès son entrée avec une superbe passe décisive vers Jonathan Bamba.
- David (6): son premier acte a été compliqué avec des défenseurs marseillais qui l’ont muselé. Fantomatique, il n’a pas su trouver son rythme et n’a que trop peu été mis en évidence lors des 45 premières minutes. En difficulté, l’attaquant canadien n’a pas su faire parler son jeu dos au but non plus. Alors qu’il passait une soirée compliquée, c’est lui qui inscrit le but de l’égalisation au retour des vestiaires (1-1, 50e). N’hésitant pas à venir décrocher pour orienter le jeu. C’est d’ailleurs comme ça qu’il a trouvé Rémy Cabella sur le deuxième but des Dogues. Remplacé par Mohamed Bayo (81e), averti quelques minutes plus tard (85e).
- Bamba (6): dans cette attaque à deux, difficile de savoir qui a été le plus en proie au doute dans ce premier acte. Ailier de métier, Bamba n’avait pas le poids pour lutter face à Chancel Mbemba qui s’est amusé dans leur duel. Parfois trouvé dans la profondeur, il n’a pas su faire parler sa vitesse mais il a été transfiguré par l’égalisation de David. Aidé par l’entrée de Rémy Cabella, il a été exonéré de sa mission à la création. Et c’est sur l’un des ballons de l’ancien Marseillais qu’il a inscrit le but de la victoire qui est venu récompenser sa bonne deuxième période. Averti à la 73e pour avoir enlevé son maillot.
OM
- Lopez (4) : au chômage technique pendant toute la première période où il a uniquement dû se contenter de jeu au pied, le portier espagnol a ensuite concédé un penalty pour une sortie non-maîtrisée devant Baneba (48e). Il n’a pas toujours incarné l’assurance tous risques avec ses défenseurs où les moments de flottement se sont accumulés au retour des vestiaires (55e, 64e). Il n’est clairement pas assez souverain dans sa zone sur le but de Bamba (72e).
- Clauss (5) : titularisé comme piston droit, l’international français a rapidement dû se transposer de l’autre côté après la sortie sur blessure de Gigot. Pour autant, il n’a pas semblé être perturbé et s’est même offert son deuxième but de la saison après une longue course échevelée (29e). Il aurait également pu inscrire un doublé à la suite d’un beau mouvement avec Sanchez, mais a manqué de lucidité (45e). En seconde période, il pensait rendre la pareille au Chilien, avant que Jérôme Brisard ne siffle hors-jeu (63e). Défensivement en revanche, il a sombré après l’heure de jeu. Sur le but de Bamba, il est bien trop loin de Cabella (72e).
- Mbemba (3,5) : l’international congolais a livré une prestation assez contrastée ce soir. Intraitable en première période où il a constamment régné en maître dans les airs (12e, 40e, 47e), il a ensuite fini dans les cordes lors du second acte. Sur le penalty lillois, il est d’ailleurs sur la photo de famille où son manque d’implication est criant (49e). Même son de cloche sur celui de Bamba, qu’il laisse complètement seul au deuxième poteau (72e).
- Gigot (non-noté) : impactant d’entrée, à l’image de cette situation où il met la tête là où certains n’auraient pas mis le pied (4e), le natif d’Avignon a finalement dû céder sa place sur blessure prématurément (19e). Remplacé par Kaboré (3), actif dans son couloir mais souvent rattrapé par ses maladresses avec le ballon. Il est coupable sur le penalty lillois, où sa passe pour Lopez installe un moment de flottement dans la défense marseillaise (48e). Remplacé par Vitinha (71e).
- Balerdi (4) : souvent à la limite et en retard sur ses interventions, l’Argentin n’a pas non plus toujours inspiré confiance sur ses relances. Trop aspiré par David, il a laissé des espaces béants dans son dos. Auteur de plusieurs fautes inutiles, il a été averti à la 37e minute de jeu et a terminé la rencontre sous la menace d’une expulsion. Il a coulé au retour des vestiaires, à l’image de sa défense. Un bon positionnement sur certaines séquences (34e, 53e, 60e)
- Kolašinac (3) : le Bosnien est apparu emprunté ce soir. Dans son rôle de piston gauche en début de match, il a manqué d’influence et de réussite sur ses centres. Repositionné comme défenseur central gauche après la sortie de Gigot (20e), il n’a pas réussi à redresser la barre et a plus mis son équipe en danger qu’autre chose. Défensivement, il a rendu une copie mièvre et s’est souvent fait transpercer par les incursions lilloises. La fébrilité a également rejailli sur ses passes.
- Rongier (3,5) : le capitaine de navire marseillais a grandement participé au naufrage de son équipe au retour des vestiaires. Déjà en difficulté en début de rencontre sur certaines séquences face à Baneba et André Gomes, il a ensuite plongé face à l’intensité du Portugais. Souvent en retard sur ses interventions, il a même été averti (55e). Un apport famélique sur le plan offensif.
- Veretout (4) : l’international tricolore a rendu une copie assez neutre ce soir. Englué dans la densité de l’entrejeu, il s’est rarement positionné comme un relais fiable pour ses coéquipiers. En termes de créativité, sa doublette avec Rongier n’a pas montré grand chose, encore une fois, même s’il s’est montré plus entreprenant que son capitaine. En revanche, il a lui aussi traversé de nombreux trous d’air au retour des vestiaires.
- Ünder (3) : l’international turc n’était pas en verve ce soir, et c’est un euphémisme. Pas dans le ton de la rencontre, il a souvent servi du réchauffé et s’est montré trop lisible en tentant de rentrer constamment sur son pied gauche. S’il a parfois tenté d’électriser la rencontre par ses dribbles, il s’est montré trop maladroit dans le dernier geste. Gudmundsson l’a mis hors d’état de nuire. En fin de rencontre, il a complètement disparu des radars.
- Sánchez (5) : comme à l’accoutumée, le Chilien a eu de l’énergie à revendre ce soir. Très actif, il a souvent gêné les défenseurs lillois par ses déplacements, et a fait office de véritable masque à oxygène lors des temps faibles de son équipe. Faute de services étoilés, il n’a pas eu de véritable occasion pendant la première heure. Il est à l’origine et à la conclusion d’un autre joli mouvement avec Clauss, mais s’est finalement vu refuser son but pour hors-jeu (62e). Dans une fin de rencontre décousue, il a eu davantage d’espace pour s’exprimer mais n’a pas su se montrer décisif, à l’image de sa tête trop piquée (80e).
- Malinovskyi (5,5) : du mieux par rapport aux dernières semaines. En soutien de Sanchez, l’Ukrainien s’est montré très mobile et très remuant. Constamment placé entre les lignes, il a été l’auteur de plusieurs belles inspirations, que ce soit par le dribble ou la passe. Il a d’ailleurs délivré sa première passe décisive de la saison pour Clauss à la suite d’une belle ouverture dans la profondeur. En seconde période, il a tiré son épingle du jeu par plusieurs percées intéressantes mais a cruellement manqué de relais à ses côtés.