Beşiktaş : rien ne va plus pour Dele Alli
Prêté à Beşiktaş cette saison par Everton, Dele Alli semble déjà à la croisée des chemins. Le joueur de 26 ans, longtemps considéré comme l’une des plus belles promesses du football anglais, ne joue plus et pourrait même être écarté du groupe stambouliote jusqu’à la fin de saison.
Qu’elle est loin l’époque où les grosses pointures européennes se bousculaient au portillon de Dele Alli, alors fraîchement élu meilleur espoir de Premier League avec Tottenham, d’abord en 2016 puis en 2017. Aujourd’hui âgé de 26 ans, le longiligne milieu offensif n’est plus que l’ombre de lui-même et paye un lourd tribut du manque de discipline qu’il a traîné ces dernières années. Car visiblement, les propos itératifs de son ancien entraîneur José Mourinho à son sujet n’ont pas trouvé écho chez l’intéressé.
Prêté par Everton au club stambouliote de Beşiktaş cette saison, dans le but de relancer une carrière au point mort depuis plus de quatre ans, le natif de Milton Keynes avait débuté l’exercice en tant que titulaire. Avant de voir la confiance de son entraîneur Senol Günes s’étioler au fil des mois. «Le statut actuel de Dele Alli dans l’équipe ne répond pas à nos attentes. Il ne mérite pas de jouer», avait sciemment pointé du doigt l’entraîneur turc en janvier dernier, après l’élimination des Aigles Noirs face à Ankaragücü en Coupe de Turquie (1-1, 4-3 t.a.b), rencontre à laquelle l’Anglais n’avait pas pris part.
Il devrait finir la saison au placard à Beşiktaş
D’abord relégué à un rôle de second couteau, l’international anglais est devenu lors des dernières semaines un ustensile en manque d’affûtage, livrant des entrées quelconques et faisant même parfois simplement acte de présence sur le banc de touche. Si un départ prématuré du joueur avait été évoqué dans la presse turque cet hiver, Alli est bien toujours là, du moins physiquement, mais jusqu’à quand ? Estimée à environ 11 M€, son option d’achat ne sera assurément pas levée à l’issue de la saison par le club turc, d’après The Athletic
Plusieurs bruits de couloir circulent d’ailleurs quant à la mise à l’écart du joueur jusqu’à la fin de la saison. Écarté du groupe lors des deux dernières rencontres de Beşiktaş, face à Ankaragücü (2-1), puis face au rival stambouliote Başakşehir (0-2), l’ancien joueur de Tottenham a vu son équipe triompher en son absence. En décembre dernier déjà, Alli avait été remplacé après 30 minutes de jeu lors d’une rencontre de Coupe de Turquie où Beşiktaş était mené 2-0… Les Aigles Noirs l’avaient finalement emporté 4-2. Des performances en berne, donc, et qui auraient poussé Senol Günes à se séparer du joueur. Cette semaine, le média turc Takvim avance que l’ancien sélectionneur de la Turquie aurait tranché et pris la décision de laisser le joueur en tribunes jusqu’à la fin de la saison, et donc de son prêt.
Des dernières saisons émaillées de polémiques et d’écarts de conduite
Une nouvelle expérience infructueuse en Turquie, mais qui traduit la longue traversée du désert du joueur depuis plusieurs saisons, également ponctuée de polémiques. En février 2020, Alli avait été suspendu un match après avoir publié une vidéo jugée raciste envers la population chinoise, se moquant du COVID-19 en pleine pandémie. Sur cette même période, il avait également été rattrapé par son manque de discipline en se rendant dans une boîte de nuit et en enchaînant les shots et les cocktails, alors que son club avait fortement recommandé à ses joueurs de rester chez eux, confinés.
Un cruel manque d’investissement qui avait rejailli sur ses performances et qui avait été pointé du doigt par José Mourinho. Dans la série "Tottenham : All or Nothing" diffusée sur Prime Video en 2020, on y voyait le technicien portugais s’échiner à bousculer l’Anglais dès son arrivée. «Ptain de paresseux. Je vais t’emmerder», avait d’ailleurs lancé le Special One à l’attention de sa cible, avant que le président du club, Daniel Levy, ne confirme ses propos : «Il ne s’entraîne pas bien. Je ne dis pas que c’est une catastrophe, mais ce n’est pas Harry Kane non plus, qui lui, s’entraîne sérieusement.»* Aujourd’hui le constat est clair : comparer Dele Alli à Harry Kane serait synonyme d’injure envers l’attaquant des Spurs.