Ligue 2

La formation, un atout en or pour le RC Lens

Septième centre de formation en France en 2013, le RC Lens continue d’être l’un des meilleurs fournisseurs de talents dans l’Hexagone. Une formation qui s’exporte parfaitement en témoigne les exemples récents de Raphaël Varane et Goeffrey Kondogbia. Gros plan.

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Lens Geoffrey Kondogbia @Maxppp

Co-leader de la Ligue 2, le Racing Club de Lens ambitionne de remonter en élite cette saison. Pour atteindre cet objectif, Antoine Kombouaré s’appuie notamment sur plusieurs éléments formés à La Gaillette comme Jean-Philippe Gbamin ou Jérémie Bela. Une bonne nouvelle d’autant que l’un des objectifs de Gervais Martel était d’avoir au moins un quart de l’effectif professionnel issu de la formation lensoise. Le président sait à quel point cette ressource interne est importante notamment depuis la relégation en L2 en 2008 et le recrutement encadré par la DNCG. Dans le top 10 des meilleurs centres de formation tricolores, les pensionnaires du Stade Félix-Bollaert ont vu défiler bon nombre de joueurs à l’image d’Adel Taarabt, Nolan Roux, Adil Hermach, Kevin Monnet-Paquet ou encore Benoît Assou-Ekotto, transféré pour 5M€ à Tottenham en 2006.

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Les étoiles de la Génération 92-93

Mais le centre de formation des Sang-et-Or fait parler de lui grâce au succès de la fameuse génération 92-93. Une génération dorée où figure un certain Raphaël Varane. Le PSG et Manchester United avait un œil sur le Français. Mais c’est finalement le Real Madrid qui lui a mis le grappin dessus en 2011. Apprécié par Zinedine Zidane, celui que l’on compare à Laurent Blanc a signé pour 10 M€. Il s’agit de la plus grosse vente d’un joueur issu de La Gaillette. Si son choix a divisé en France à l’époque, ses performances au Real Madrid elles ont mis tout le monde d’accord à tel point qu’on le surnomme "Monsieur Propre". International A (2 sélections), sa valeur atteint 25 M€ aujourd’hui selon le site spécialisé transfermarkt.fr. La génération 93 est décidément une merveilleuse publicité pour La Gaillette. Outre Varane, on retrouve un certain Goeffrey Kondogbia. Lancé dans le grand bain en 2010 sous les couleurs de Lens, il a rejoint le FC Séville en 2012 pour 4 M€. En un an, le milieu de 20 ans a explosé et s’est fait un nom en Liga et en Europe. Si Arsenal et le Real Madrid se sont montrés intéressés, c’est Monaco qui a enrôlé le Français (1 cape).

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Un succès qui n’étonne pas le Toulousain Serge Aurier qui a côtoyé les deux pépites à La Gaillette : «Le centre de formation de Lens est l’un des meilleurs en France. Il y a des joueurs qui n’ont pas pu passer le cap pro pour différentes raisons. Je suis le premier à le regretter. Mais je suis content de voir que mes amis d’enfance comme Geoffrey Kondogbia et Raphaël Varane, avec qui on a passé des moments intenses, plein d’émotions, sont aujourd’hui dans le monde pro et bien placés pour devenir des grands dans ce milieu très difficile pour les jeunes joueurs qui débutent. (…) Je ne suis pas surpris de les voir aujourd’hui en équipe de France A. Je les connais par cœur. J’ai passé toute mon enfance avec eux surtout avec Geoffrey avec qui j’ai pratiquement tout partagé. Je suis très content de ce qui leur arrive et j’espère que cela continuera. Ce sont des gars bien qui on la tête sur les épaules et Dieu seul sait comme c’est important dans ce milieu».

Avec Varane, Kondogbia mais également Aurier, qui s’est imposé au TFC, la formation lensoise est en pleine lumière. Un club que porte dans son cœur Serge Aurier : «Aujourd’hui, ils ont choisi la France et moi la Côte d’Ivoire. Encore une chose importante pour le RC Lens qui dois être fier de nous. Cette récompense on la doit tous au président Gervais Martel qui a su nous faire confiance malgré notre jeune âge et à nos éducateurs comme Daniel Leclercq, Éric Sikora, Olivier Bijotat, Éric Assadourian et plein d’autres qui ont vraiment contribué à cette réussite. On leur doit d’être nous-mêmes et de ne pas changer. Je pense que c’est la meilleure récompense et la meilleure image qu’on puisse donner au RC Lens». Une génération qui a également vu dans ses rangs Alexandre Coeff, acheté par l’Udinese cet été et prêté dans la foulée à Grenade. Il y a aussi un certain Thorgan Hazard. S’il ne s’est pas vraiment imposé chez les Sang-et-Or, le Belge a profité du transfert de son frère Eden pour rejoindre Chelsea en 2012. Prêté à Zulte Waregem, il brille en Jupiler League en attendant peut-être d’avoir sa chance chez les Blues.

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Des talents qui s’exportent trop vite ?

La réputation de La Gaillette l’a même précédée dans certains cas. En effet, le RC Lens s’est aussi fait piquer des pépites avant même de pouvoir les lancer dans le giron professionnel comme Timothée Kolodziejzak passé par Lyon puis Nice. Mais l’exemple le plus parlant est celui de Gaël Kakuta. En 2007, le départ du Français pour Chelsea a défrayé la chronique. Formé dans le Nord, le milieu de 16 ans a préféré quitter les Sang-et-Or sans même avoir disputé la moindre minute avec le groupe professionnel. Un choix discuté et discutable surtout que l’aventure en Premier League n’a rien du conte de fée pour le natif de Lille. Celui que l’on surnommait le "Black Zidane" a dû se contenter de seize apparitions sous le maillot des Blues. Il a surtout enchaîné les prêts à Fulham, Bolton, Dijon et au Vitesse Arnhem où il évolue cette saison.

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Comme lui, d’autres n’ont peut-être pas fait le bon choix en quittant Lens. Dans cette veine-là, on peut citer Guillaume Plessis qui a rejoint Everton en janvier 2005. Un club où il est resté 6 mois avant de revenir en France et tomber dans l’anonymat. Mehdi Abeid aussi a tenté le pari de l’étranger en signant à Newcastle en 2011. Le Franco-Algérien a fait cinq apparitions sous le maillot des Magpies. Parti de Lens à l’âge de 19 ans, le joueur qui a rejoint le Panathinaïkos cette saison nous a confié : «Quand je suis parti j’étais jeune, et j’ai eu le temps de réfléchir à mon passage là-bas. Je n’ai que des bons souvenirs et je dois beaucoup au club et à toutes les personnes que j’ai côtoyé. Revenir à Lens un jour pourquoi pas, j’aimerais vraiment leur rendre ce qu’ils m’ont donné, mais pour le moment ma priorité c’est le Pana». Quoi qu’il en soit, le centre de formation des Ch’tis est une formidable publicité pour le RC Lens.

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