Les confidences de Lucas Tousart, la belle surprise de l'OL
Il a enfin pu enchaîner quelques matches. Après une saison dernière pour du beurre ou presque au sein de l'équipe une, Lucas Tousart a profité de la suspension de Maxime Gonalons pour obtenir des titularisations successives et démontrer qu'il avait sa place avec l'équipe première. Pour FM, le milieu défensif passé par Valenciennes fait le point sur sa situation.
D'une à cinq rencontres. D'une saison à l'autre, Lucas Tousart a déjà multiplié par cinq son nombre d'apparitions dans le championnat de France de Ligue 1. Apparu seulement une seule fois en équipe première la saison dernière, à l'occasion de la défaite concédée par l'Olympique Lyonnais face à Angers (0-2, 17e journée) lors du dernier match de championnat disputé dans l'antre de Gerland, le milieu défensif a connu un exercice précédent poussif pour sa première année entre Rhône et Saône. Mais cette saison, le numéro 29 revit. Profitant du carton rouge récolté par Maxime Gonalons contre Bordeaux le 10 septembre dernier, le récupérateur est entré en jeu face à ces mêmes Girondins avant d'enchaîner quatre titularisations de rang en L1 (Marseille, Montpellier, Lorient, Saint-Étienne) et une entrée en Ligue des Champions (Dinamo Zagreb).
« Je suis très, très content de cette période et de ce qui m'arrive en ce moment », savoure d'abord le jeune homme de 19 ans, partageant son bonheur si communicatif : « J'attendais depuis un moment de pouvoir me montrer, d'enchaîner les matches. Quand on enchaîne, ça fait toujours plaisir. C'est bien pour moi, je suis très satisfait en ce moment », nous confie l'intéressé, malgré un léger bémol : « Mes trois occasions de la tête contre l'ASSE ? Je dirais que j'ai été maladroit, si j'avais pu être plus adroit et marquer contre Saint-Étienne, ça aurait été pas mal (rires) », sourit l'intéressé, bien conscient de sa force dans le domaine aérien : « Je savais que j'étais à l'aise dans le jeu de tête. Je savais que j'avais la possibilité de jouer le coup de ce côté-là, en tant que numéro 6, c'est plus compliqué de faire des percées (sourire), mais sur le jeu de tête et les corners, c'est là qu'on peut marquer. Mais bon, j'ai été un peu malchanceux, même si j'espère que la prochaine sera la bonne », s'amuse-t-il.
L'Euro U19, un déclic pour Tousart
Malicieux et de bonne humeur, Tousart affiche un visage radieux, celui d'un jeune homme simplement heureux de pouvoir enfin montrer ses qualités à l'OL, loin d'une saison dernière bien difficile qui l'a poussé à avoir une sérieuse réflexion durant l'été : « Je ne suis pas allé jusqu'à me dire que je devais quitter l'OL, mais qu'il fallait peut-être, à un moment donné, que je redescende d'un échelon pour mieux revenir. Il était compliqué pour moi de me montrer à l'OL, je me disais donc "pourquoi pas envisager un prêt d'un an pour revenir à bloc", mais je me suis finalement dit "sois patient, beaucoup de joueurs voudraient être à ta place à Lyon, c'est un grand club, ton tour viendra". Ça s'avère payant, je suis heureux d'avoir fait ce choix. L'Euro m'avait mis en lumière, je ne pouvais pas retomber dans l'anonymat, jouer encore tous les matches avec la CFA et régresser, ou en tout cas ne pas progresser », analyse le natif d'Arras, que nous vous présentions déjà en mars 2015.
L'Euro, justement, a servi de véritable déclic pour celui qui fut capitaine d'une équipe de France U19 sacrée championne d'Europe en écrasant l'Italie en finale (4-0). Une compétition qui a permis au joueur de prendre définitivement confiance : « L'Euro a été un déclic », concède-t-il volontiers, avant de détailler en quoi l'épreuve lui a permis de s'épanouir : « Je suis rentré à Lyon gonflé à bloc, je pense que j'ai pris en tout durant ce tournoi et notamment en maturité. L'Euro m'a permis de mieux réfléchir sur ce dont j'avais besoin, à savoir travailler encore pour avoir ma chance. L'Euro, pour moi, a été un déclic sur toute la ligne ». Désormais pleinement intégré dans la rotation après avoir prouvé au fil des matches qu'il avait la carrure pour évoluer en équipe première à l'OL, le jeune homme sous contrat jusqu'en 2020 dans la cité rhodanienne doit cependant composer avec le retour de Maxime Gonalons, qui a purgé l'intégralité de sa suspension.
Lucas Tousart face à Maxime Gonalons
Un joueur qui, du haut de ses 27 ans, n'est pas qu'un simple élément parmi d'autres dans la capitale des Gaules, mais bien le ciment de l'équipe, brassard de capitaine vissé au bras. Un statut particulier dont Tousart a parfaitement conscience : « Ce n'est pas de la mauvaise concurrence. Max, c'est quand même le capitaine de l'OL, c'est un joueur-clé de l'effectif », avoue l'intéressé, qui apprécie les précieux conseils que lui donne régulièrement son aîné : « Avec Max, on s'entend vraiment bien. C'est un point fort, car la concurrence pourrait faire qu'on ne s'aime pas. Mais ce n'est pas du tout comme ça avec Max. Par exemple, mercredi matin, on discutait tactique sur notre poste de 6 à l'entraînement. On s'entend bien, lorsque j'allais commencer à jouer, j'ai même reçu des messages de lui pour m'encourager », affirme-t-il.
Entre les deux hommes, l'entente est plus que cordiale, et Tousart sait qu'il a encore quelques marches à gravir avant de pouvoir contester la supériorité de l'international tricolore. Les chiffres témoignent d'ailleurs de cet écart qui subsiste, puisque tous les compteurs sont en faveur de Gonalons, que ce soit en termes de passes réussies (90% contre 87%), de longueur moyenne de transmissions (18m contre 17m) ou de duels gagnés (61% contre 53%). Pourtant, le plus jeune des deux reste ambitieux : « C'est forcément une ambition de le concurrencer, on veut toujours jouer plus. Pour moi, c'est compliqué car Max est à mon poste et qu'il est le capitaine de l'équipe, quelqu'un de très important dans l'effectif. Si on enlève un joueur comme lui, ça devient compliqué. Mais il est normal de vouloir le concurrencer car il est à mon poste », conclut Tousart. À lui de s'en donner les moyens.
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