Corinthians : le retour très compliqué de Sylvinho sur un banc de touche
À nouveau nommé aux commandes d’un club après son expérience ratée à Lyon, Sylvinho vit des débuts difficiles à la tête du Corinthians.
La dernière fois que l’on avait vu Sylvinho sur un banc de touche, c’était lors du derby entre Saint-Étienne et l’Olympique Lyonnais le 6 octobre 2019. Les Gones s’étaient alors inclinés dans le Forez (0-1). Une défaite qui avait fait tomber le club rhodanien à la 14e place (2 victoires, 3 nuls et 4 défaites en 9 rencontres). Soit l’un des plus mauvais débuts de saison de l’histoire du club cher à Jean-Michel Aulas. Débarqué juste après le revers face au rival stéphanois, le Brésilien, qui occupait pour la première fois la place d’entraîneur principal, avait disparu des radars.
Il a retrouvé un banc de touche 19 mois après. Choisi par le Corinthians pour remplacer Vagner Mancini et démarrer la nouvelle saison de Série A brésilienne, Sylvinho est chargé de relancer un club ayant terminé le dernier exercice à une piètre 12e place. L’aventure pauliste a bien démarré pour l’ancien coach de l’OL avec un large succès en Copa Sudamericana face aux Paraguayens du Club River Plate (4-0). La suite a été moins glorieuse avec deux défaites de suite face à l’Atlético Goianiense en championnat (0-1) et en Coupe du Brésil (0-2).
Deux revers et un succès en trois matches, le bilan aurait pu être meilleur, mais il n’est pas (encore) catastrophique. Sauf qu’au Brésil, Sylvinho n’est pas épargné. « Sylvinho met à zéro (point en championnat) le Corinthians, qui s’effondrent encore à domicile à cause de ses propres erreurs », titre Globoboesporte au lendemain de la défaite en Coupe du Brésil (un match retour doit se jouer le 9 juin). Un tacle appuyé provoqué par deux choses : une défaite face à un adversaire bien plus modeste et le choix de Sylvinho de faire un « reset » et donc de partir de zéro, en zappant tout le travail effectué par son prédécesseur.
Des choix déjà contestés
Résultat : après trois matches seulement, la méthode Sylvinho prend déjà cher. Une possession de balle inoffensive, peu de mouvements, un pressing désorganisé, des centres trop imprécis et donc un jeu trop prévisible face à une équipe organisée. Des choix d’hommes lui sont aussi reprochés comme la mise en retrait du jeune défenseur João Victor (22 ans) au profit du vétéran Gil (33 ans). Ensuite, le refus affiché de Sylvinho de jouer avec 3 défenseurs. Or, c’est justement cette option qui avait permis aux Corinthians version Mancini de mieux jouer, notamment avec des latéraux pouvant se montrer plus offensifs.
« Vous pouvez maîtriser votre système, mais ceux qui l’appliquent ce sont les joueurs. Je vais revoir des choses, que ce soit le système ou les joueurs. Avoir une défense à trois, ce n’est pas plus offensif ou défensif. Nous devons chercher l’équilibre de l’équipe. Je ne vais pas me mêler de ce qui a été fait avant, tout le monde doit respecter ceux qui cherchent des solutions et nous cherchons la nôtre », a-t-il déclaré en conférence de presse ce mercredi. Des explications qui ne convainquent cependant pas grand monde.
« Je vais défendre le droit qu’a Sylvinho de mettre en pratique ce qu’il pense être le meilleur pour les Corinthians. Mais l’impression qu’il donne, c’est qu’il a tout ignoré de ce qu’il s’est passé depuis la saison dernière et qu’il veut tout recommencer à zéro. Il aurait dû prendre en considération les changements opérés par Mancini qui avaient eu un effet positif pour l’équipe. Je parle surtout du système à trois derrière et le remplacement de Victor par Gil. C’est dommage de le critiquer après seulement trois matches mais ses options sont incompréhensibles », a déclaré le célèbre journaliste brésilien Gian Oddi. Ce n’est que le début, mais Sylvinho décidément encore du pain sur la planche.
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