Bundesliga

La menace RB Leipzig affole la Bundesliga

A égalité de points avec le Bayern Munich, distancé seulement à la différence de buts, le RB Leipzig affole déjà la Bundesliga, avec son équipe de jeunes joueurs et les moyens financiers de Red Bull.

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
RB Leipzig Naby Deco Keïta @Maxppp

Un doublé de Timo Werner, un but d’Emil Forsberg face à Mayence (3-1), et voilà le Bayern Munich rattrapé au classement, suite au nul concédé par les Bavarois à domicile face à Hoffenheim. Ce week-end, le promu RB Leipzig a recollé au géant de Bavière, quadruple champion d’Allemagne en titre. Alors, comment un promu est capable de faire jeu égal avec une telle équipe et surtout d’être invaincu après 10 journées (7 victoires, 3 nuls) ? D’abord parce que le RB Leipzig n’est pas un promu comme les autres.

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En mai dernier, nous vous racontions l’histoire de l’ascension de ce club crée de toutes pièces et détesté par l’Allemagne. De l’autre côté du Rhin, on n’aime pas trop les clubs dénués de tradition, et surtout construits à la gloire de la marque Red Bull. Avec l’appui de la firme autrichienne, le club a franchi les échelons avec une rapidité déconcertante et des budgets souvent énormes par rapport à la division concernée, à l’instar de ce qui avait pu se passer avec Monaco, en Ligue 2 au moment de son rachat par Dimitri Rybolovlev. Les critiques ont donc fusé en Allemagne, mais les résultats obtenus jusqu’aujourd’hui forcent le respect.

Un mercato réussi, des jeunes qui brillent

Bien sûr, le RB (pour RasenBallsport) Leipzig s’est considérablement renforcé l’été dernier, notamment en se servant dans la « filiale » originelle, au Red Bull Salzbourg. Naby Keita (pour 15 M€), l’homme fort du milieu de terrain, les défenseurs Bernardo et Benno Schmitz sont passés de l’un à l’autre, puis le club entraîné par Ralph Hasenhüttl (pris à Ingolstadt) a claqué 10 M€ pour récupérer le grand espoir Timo Werner au relégué Stuttgart. Cela n’assure pas le succès, direz-vous justement. Derrière des finances illimitées et une ambition démesurée, on trouve un club qui sait se structurer sportivement. « Ralf Rangnick est le directeur sportif et le grand manitou du club. Il organise tout, gère tout, des transferts à la philosophie de jeu. Toutes les équipes du club jouent dans le même système », nous éclaire Tobias Feldhoff, notre confrère du site Fussball Transfers. Soit un système en 4-4-2, qui, jusqu’à présent a fait ses preuves.

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« Au début de la saison, ils ont essentiellement joué en contre-attaque. Mais désormais, les équipes adverses se méfient davantage et jouent plus défensifs contre eux. Mais même dans ces matches-là, ils arrivent à l’emporter. Ils ont parfois eu un soupçon de chance, mais leurs victoires sont globalement méritées », poursuit Tobias Feldhoff, qui en mai dernier, voyait aisément le RB Leipzig dans le top 5 de la Bundesliga. L’apprentissage se fait visiblement en mode accéléré et aujourd’hui, le club de l’est apparaît comme un candidat crédible au podium. Voire plus ? « Il y a quelques années (saison 2008-2009), Hoffenheim avait été sacré champion d’automne avant de s’écrouler et de rater la qualification pour la Ligue Europa », rappelle Feldhoff.

Pas vraiment souhaitée par les observateurs et les fans, la montée en puissance du RB Leipzig reste rafraîchissante, car elle met en avant de jeunes joueurs. Seuls 2 éléments ont plus de 30 ans : le gardien remplaçant suisse Coltorti (35 ans) et le défenseur central titulaire Marvin Compper (31 ans). Pour le reste, l’équipe est articulée autour de jeunes hommes prometteurs comme Yussuf Poulsen (22 ans, 1 but), David Selke (21 ans, 2 buts) et Timo Werner (20 ans, 5 buts) en attaque, Naby Keita (21 ans) et Diego Demme (25 ans) au milieu ou encore Willi Orban (24 ans) en défense. Ajoutez à cela le milieu gauche Emil Forsberg (25 ans, 4 passes décisives), au club depuis 3 ans, ou encore l’attaquant droit Marcel Sabitzer (22 ans) et vous obtenez une bande de jeunes loups prêts à tout dévorer sur son passage. « Ils ont un nouveau directeur marketing qui tente de rendre le club plus sympathique mais ils ne sont toujours pas aimés…», précise toutefois Tobias Feldhoff. Alors tant pis pour le reste de la Bundesliga !

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