Jeux Olympiques 2024 : les explications dépitées de Thierry Henry
Le sélectionneur des Espoirs vient de dévoiler sa pré-liste de 25 noms pour les JO 2024. Mais son calvaire est loin d’être terminé…
Avant même de dévoiler sa pré-liste pour les Jeux Olympiques, Thierry Henry a pris le soin de répondre à tous ceux qui se demandaient si le boss des Espoirs allait convoquer des joueurs sûrs d’être présents au rendez-vous. « C’est la liste la moins virtuelle. Ça peut évoluer jusqu’au 3 juillet. Ce sont les clubs qui ont le pouvoir pour dire oui ou non. On a pris deux non il y a 25 minutes. C’est une pré-liste. Je remercie les clubs qui ont dit oui ». Vous l’aurez compris : cette pré-liste 25 noms cités par le champion du monde 1998 ne sera sans doute pas le groupe qui ira défendre les chances tricolores aux JO 2024. Tout d’abord parce qu’Henry a appelé plusieurs éléments d’un même club. Warren Zaïre-Emery et Bradley Barcola au PSG, Lucas Chevalier, Bafodé Diakité, Leni Yoro au LOSC ou encore Adrien Truffert, Désiré Doué et Arnaud Kalimuendo au Stade Rennais.
Henry n’a pas reçu de refus des clubs français
À l’heure où des rumeurs faisaient état du refus du PSG de libérer WZE et Barcola, on peut penser que le club de la capitale n’a pas forcément dû apprécier cette annonce. Idem chez les Dogues et les Bretons qui ne voudront sans doute pas laisser à disposition d’Henry trois titulaires. Mais de son côté, le sélectionneur des Bleuets assure ne pas avoir reçu de refus de la part des écuries françaises. « Il y aura forcément des discussions par rapport à la liste. On a rencontré en visio tous les présidents de L1 et de L2 le 15 décembre. On a présenté les JO. Il y avait un petit problème, c’était les fameuses trois semaines de vacances pour récupérer. On a retiré une semaine. On a discuté deux heures, il n’y a pas eu d’autres demandes. Je suis resté là-dessus. J’ai vu comme vous par certains journalistes qu’apparemment… on verra ce qu’il va se passer. Mais selon cette réunion, il n’y aura aucun problème », a-t-il déclaré, avant de revenir plus en détail sur le cas Zaïre-Emery.
«Le cas de Warren, c’est un cas à part. Il est en train de passer son BAC et pour quelqu’un de normal, c’est difficile, mais on essaye d’avoir la meilleure équipe possible. Il va falloir bien discuter parce qu’on parle de l’intégrité d’un joueur, je suis bien placé pour le savoir. Je suis bien conscient de la situation de Warren, de Barcola et d’autres aussi. On se donne une certaine chance d’avoir la meilleure équipe possible. (…) Pour l’instant, je n’ai pas encore pris de refus de clubs français. Pour l’instant, tout va bien… » Blasé face aux journalistes, Thierry Henry n’a pas caché son impuissance face au pouvoir décisionnaire inattaquable des clubs. Et s’il espère que les formations tricolores joueront le jeu, l’ancien attaquant a semblé dépité face aux réactions des clubs étrangers qui l’ont quasiment tous éconduit.
« Les deux non d’il y a 25 minutes, c’était pour des joueurs de plus de 23 ans. Il y aura trois joueurs de plus de 23 ans, mais je ne pouvais pas vous en dire plus au moment où je descendais. Ce n’est pas évident de se retrouver à demander à certains clubs étrangers quand en fait tu ne peux rien demander parce qu’ils sont dans leur droit. On essaie de trouver des moyens d’avoir certains joueurs et croyez-moi que ce n’est pas facile. (…) Je ne suis ni déçu, ni surpris. Les clubs sont dans leur droit. Mon discours n’a pas changé, on savait qu’on allait se confronter à « pas de discours ». On attend une réponse en espérant que… Si tu donnes la possibilité à un club, qui est dans son droit, de dire non… J’aurais été plus surpris dans l’autre sens. Les gens respectent les règles. » Cette pré-liste comporte toutefois quelques joueurs évoluant à l’étranger comme Mathys Tel (Bayern Munich) ou Lesley Ugochukwu (Chelsea). Mais là encore, Henry a dû se contenter des miettes.
Les clubs étrangers sans pitié
« Le Bayern a dit oui pour Tel, il y a aussi Chelsea qui m’a laissé Ugochukwu. Vous rigolez, amis c’est ça. Le club a le pouvoir. On m’a dit : « Tel peut venir », ça parait simple et froid mais c’est exactement ce qu’il s’est passé. (…) Je ne sais pas si vous êtes allé parler à quelqu’un sans pouvoir argumenter. À Chelsea, on m’a dit non (pour Malo Gusto, ndlr), c’est pas possible, vous pouvez avoir Ugochukwu. » Même réponse lapidaire concernant Moussa Diaby, joueur d’Aston Villa. « Les clubs à l’étranger. Pas eu de possibilité, malheureusement. » Et ce n’est pas tout. Un autre facteur vient rendre ce casse-tête encore plus compliqué : le mercato. Les futurs clubs de joueurs concernés par les JO vont-ils chambouler les plans d’henry ? « Je vais essayer d’être le plus honnête. Oui, j’ai essayé de parler à des joueurs pour savoir éventuellement où ils pourraient aller. Et donc s’ils changent de club, on fait comment, surtout s’ils vont à l’étranger ? Franchement, c’est un vrai débat. C’est pour ça que cette liste peut encore évoluer, c’est la moins virtuelle du moment. »
Dépité, Henry a tout de même donné quelques explications à certaines surprises de sa pré-liste. À commencer par la convocation du Lyonnais Alexandre Lacazette. « C’est un joueur de qualité, de niveau A. Ce sont des joueurs qu’on a ciblés, un joueur de qualité, un meilleur d’homme. Ç’a été notre choix. On ne m’a pas dit non, c’est comme ça que je fonctionne maintenant (rires). » En revanche, pour expliquer l’absence de Rayan Cherki, « Titi » a été plus bref. « Le milieu est fourni. Tout simplement. » Cependant, Henry a bien pris le soin de rappeler que tout pouvait encore changer. C’est ce qu’il a laissé entendre par exemple au moment de se justifier sur l’absence du buteur lensois Elye Wahi. « Je peux comprendre, mais vous voyez les joueurs qui sont sur la liste. Il fallait faire un choix. Le travail du staff n’est pas toujours évident, il y a toujours des déçus. Mais encore une fois, la liste n’est pas fermée. » Qu’on se le dise, cette pré-liste n’est clairement pas à l’abri de nouveaux rebondissements.
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