FC Barcelone-PSG : le spectre de la remontada
Depuis la remontada de l'année 2017, le Paris SG et le Barça ne se sont pas rencontrés en Ligue des Champions. Ce mardi, les Parisiens se déplacent en Catalogne pour le compte des huitièmes de finale de la C1 avec le spectre de 2017 au-dessus de la tête.
« Il faut arrêter de vendre la peur. Il faut que les gens arrêtent d'avoir peur ». Cette phrase de Kylian Mbappé après une victoire probante contre Manchester United (2-0) n'a pas vraiment surpris les suiveurs du Paris Saint-Germain. Pourtant tout le monde sait que, depuis quelques années, le Paris SG vend lui-même la peur. On se remémore bien entendu ce match retour au Parc des Princes contre les Red Devils perdu trois buts à un, éliminant donc les Franciliens, pourtant favoris.
Mais cette peur ne date pas de ce match. Non. Si Kylian Mbappé a évoqué cela, c'est pour autre chose. Une certaine malédiction planerait au-dessus du club aujourd'hui dirigé par Mauricio Pochettino. Si l'année passée, le PSG s'est hissé en finale de la Ligue des Champions, renversant la vapeur contre Dortmund notamment (défaite 1-2 à l'aller, victoire 2-0 au retour), le club parisien a été éliminé à chaque fois par un adversaire de haut niveau. Ce fut le cas contre Chelsea (victoire 3-1 à l'aller, défaite 0-2 au retour avec un but de Demba Ba à la fin du match) notamment, mais aussi, et surtout contre le FC Barcelone.
Souviens-toi février et mars 2017
Les Parisiens vont retrouver ce mardi les Blaugranas en huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions et cela va forcément réveiller de mauvais souvenirs. Petit flashback : le 14 février 2017, soir de la Saint-Valentin, le PSG l'emporte au Parc des Princes contre le Barça par quatre buts à zéro. Le président Nasser Al-Khelaïfi fait le tour du stade pour ce qui est probablement la prestation la plus aboutie sur le plan européen du Paris SG.
Mais, au match retour, les Parisiens vont craquer. À la 50e minute, les joueurs d'Unai Emery sont menés par trois buts à rien (Luis Suarez, Kurzawa contre son camp et Lionel Messi sur penalty), mais peu après l'heure de jeu, Edinson Cavani semble offrir une qualification définitive aux siens en marquant (62e). C'était sans compter sur une fin de match folle. À la 88e minute, Neymar envoie un coup franc dans la lucarne de Kevin Trapp (88e) et marque un penalty (91e). Le club français est toujours qualifié, jusqu'au but salvateur, pour les Espagnols, de Sergi Robert (90+5e). C'est la première fois dans l'histoire des coupes européennes qu'un club se qualifie après avoir perdu 4-0 à l'aller.
Le rôle de la presse
Le lendemain de la victoire de l'aller, la presse française fête ses héros quand les Espagnols descendent les leurs. Mais, au fur et à mesure que le 8 mars, date de la confrontation retour, approche, on observe un changement de braquet des deux côtés des Pyrénées. La Catalogne croit de plus en plus en une remontada tandis qu'on souligne en France que le Barça est remonté à bloc pour affronter l'équipe d'Edinson Cavani et d'Angel Di Maria, créant ainsi un gouffre entre les supporters du club et les médias.
Ce rôle a même été pointé du doigt par les supporters pendant que ces Unes étaient publiées, et ce encore de longues semaines et de longs mois après le match retour. Favoriser une équipe étrangère ? Descendre un club français ? Voilà les reproches faits aux médias, sans que cela soit toujours très justifié, avouons-le. Cette fois, selon le résultat de la rencontre aller, on observera avec attention les attitudes des deux clans.
L'eau a coulé sous les ponts
Même si cette cicatrice est encore ancrée profondément au Paris SG, le temps a fait son oeuvre. D'une part, parce qu'il ne reste que très peu de Parisiens dans l'effectif ayant connu cette épreuve (Marquinhos, Kurzawa, Verratti, Di Maria et Draxler, Kimpembe étant resté sur le banc après un match plein à l'aller), mais aussi parce que depuis, comme si le karma existait, le FC Barcelone n'a plus son lustre d'antan et que Neymar est passé de l'autre côté.
En effet, depuis cette probante remontée, le FC Barcelone a accumulé les humiliations en Ligue des Champions. La première, l'année suivante, contre l'AS Roma. Après avoir gagné 4-1 à l'aller, les Catalans se sont inclinés 3-0 au retour. Ensuite, l'année d'après contre Liverpool (victoire 3-0 à l'aller, défaite 4-0 au retour) et enfin l'année passée avec le 8-2 infligé par le futur vainqueur, le Bayern Munich. Si le spectre de la remontada de 2017 va encore planer au-dessus de cette rencontre, le PSG n'a plus à faire le petit poucet impressionné, cette fois.
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