Gardiens de but : les doublures prennent le pouvoir en L1
Chaque saison de championnat recèle toujours son lot d'enseignements. Il y a eu celui de la valse des entraîneurs, l'éclosion de jeunes joueurs lancés dans le bain de la compétition avant leur majorité, ou encore celui qui veut que le meilleur joueur de la saison quitte l'hexagone pour s'engager dans un club étranger.
Parmi les révolutions perçues lors de l'édition 2007-2008, la plus frappante est celle qui veut que les doublures au poste de gardien de but, prennent les places des titulaires, mais surtout les confortent.
Si le remplacement de Simon Pouplin par Patrice Luzi à Rennes, ou encore celui d'Olivier Sorin par Rémy Riou n'a pas eu un impact retentissant parce que la notoriété des titulaires était relative, ceux de Cédric Carrasso par Steve Mandanda à Marseille, et Jérémie Janot par Jodi Viviani à Saint-Étienne (photo), attestent du nouvel état d'esprit des entraîneurs de L1, qui ont descendu les nº 1 de leur piédestal.
La jurisprudence Steve Mandanda
En football le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Cédric Carrasso, le titulaire du poste de gardien de but à l'OM en début de saison, mais qui a du déclaré forfait pendant 6 mois suite à une rupture du tendon d'Achille, l'a appris à ses dépens.
Arrivé du Havre pour jouer les doublures, Steve Mandanda du haut de ses 22 ans et sans expérience à ce niveau, a crevé l'écran en Ligue 1 au point d'éclipser le titulaire. Normalement, la pratique voulait que lorsque le nº 1 désigné reprend du service, qu'il retrouve son statut. Par le passé, Carrasso avait assuré avec succès l'intérim de Fabien Barthez, mais il était rentré dans les rangs dès le retour du patron. Avec Éric Gerets, il ne bénéficiera malheureusement pas de ce privilège.
Jérémie Janot le gardien titulaire des Verts vit actuellement la même histoire. Blessé plusieurs semaines avant d'être relégué sur le banc des remplaçants suite aux bonnes prestations de Jodi Viviani, celui qui était aux portes de l'équipe de France vit mal cette situation :
« Ceux qui m'enterrent aujourd'hui, ce sont peut-être ceux qui vont me lécher le cul (sic) dans quelques temps. Je laisse les gens fantasmer, mais tant que je serais là, je ne lâcherais pas », a -t-il expliqué hier sur RMC.
L'entraîneur stéphanois Laurent Roussey semble parti pour maintenir Viviani dans les buts au moins jusqu'à la fin de la saison, parce qu'il est auteur de prestations de premier plan et que l'équipe gagne.
Si Grégory Coupet n'avait pas été le gardien titulaire de l'équipe de France, le même lui aurait sans doute été réservé. En effet, en son absence Rémy Vercoutre avait été très bon, le nº 1 des Bleus étant obligé de monter au créneau pour revendiquer sa réintégration, alors qu'Alain Perrin ne semblait pas pressé de le voir revenir.
À Rennes Simon Pouplin évincé par Patrice Luzi, ou encore à Auxerre Olivier Sorin supplanté par Rémy Riou, ont vécu les mêmes drames.
Vers la sortie des titulaires
Le pire dans ces situations est que les intérims disposés à être déterminés ont pris des accents de bail sans durée.
Devenu doublure de Rémy Riou, Olivier Sorin qui a perdu tout espoir de récupérer sa place est annoncé sur le départ. Cédric Carrasso qui a la compassion de ses dirigeants a obtenu son bon de sortie. Des clubs comme Nantes ou Rennes lui manifestent leur intérêt. Quant à Janot qui semble avoir perdu la confiance de son entraîneur, il laisse la porte ouverte à un départ. « Est-ce que des gens ne voudraient pas me faire quitter le club également ? Il faut aussi voir la question sous cet angle là. Si on ne veut plus de moi, je ne vais pas essayer de m'imposer. Je sais lire entre les lignes. ».
Cela dit, au bord du précipice Mickaël Landreau aurait pu vivre la même situation au PSG en faveur de Jérôme Alonzo, mais il a bénéficié de la confiance sans limites de Paul Le Guen, qui a peut-être sauvé sa carrière.
Les relations entre titulaire et doublure au poste de gardien de but sont souvent cordiales, en tout cas c'est ce que laissent penser en majorité les intéressés. Mais, avec la nouvelle configuration des évènements, on risque de connaître du refroidissement entre les membres de cette corporation définie comme solidaire.
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