Entretien avec… Franck Tabanou : « Lyon ou Bordeaux peuvent te permettre de franchir des paliers »
Aujourd'hui titulaire indiscutable du côté de Toulouse, Franck Tabanou brille dans la Ville Rose. Le polyvalent gaucher s'impose progressivement dans le football français. Pour FootMercato, le joueur revient sur son bon début de saison, sur ses objectifs pour cette année, sans oublier de faire un point sur son plan de carrière et son rêve de rejoindre un jour les Bleus.
FootMercato : Tout d'abord Franck, comment allez-vous ?
Franck Tabanou : Ça va très bien. Malgré l'élimination en Coupe de la Ligue, on essaye d'avancer. Maintenant que c'est fait, il faut qu'on se focalise sur le championnat.
FM : Toulouse est troisième de Ligue 1. Un début de saison qui doit vous ravir...
FT : Oui, bien sûr. C'est vrai qu'on avait beaucoup à se faire pardonner, que ce soit au niveau des supporters, mais aussi de nous-mêmes. Pour l'instant, on travaille avec beaucoup d'humilité, beaucoup de simplicité. Il faut continuer dans ce sens-là.
FM : Comment jugez-vous votre début de saison à titre personnel ?
FT : J'ai ouvert mes compteurs, que ce soit au niveau des passes décisives ou au niveau des buts. Après, je pense que je suis assez solide, mais il faut que je sois encore plus entreprenant et que je prenne encore plus de responsabilités pour apporter encore plus offensivement. Je pense que c'est un début de saison correct.
FM : Que vous apporte l'entraîneur Alain Casanova ?
FT : Je n'avais pas la bonne méthode de travail auparavant, quand j'étais plus jeune. Maintenant, c'est vrai que je suis tombé sur un coach super rigoureux, super professionnel. Et c'est vrai que ça m'a aidé dans ce sens-là. Que ce soit sur le terrain ou en dehors du terrain, il faut être beaucoup plus professionnel, savoir se canaliser et faire les bons choix.
FM : Toulouse a perdu André-Pierre Gignac durant l'intersaison. Comment avez-vous vécu ce départ ?
FT : C'est sûr qu'André-Pierre, ce n'est pas un attaquant qu'on oublie comme ça. À son poste, c'est peut-être le meilleur de France. Maintenant, on savait très bien qu'il allait partir. Il a donc fallu apprendre à jouer sans lui, avoir un nouveau style de jeu. Aujourd'hui, ça paye ses fruits pour l'instant. On est troisièmes comme vous l'avez dit. Maintenant, c'est à nous de continuer, de faire confiance aux deux jeunes qui sont là et de les mettre en confiance pour qu'ils puissent prendre leurs marques rapidement.
FM : Que pensez-vous justement des deux recrues Santander et Tafer ?
FT : Ils ont deux styles de jeu différents, avec Tafer qui est beaucoup plus fin techniquement et Santander qui est beaucoup plus solide dans les duels, qui va plus servir de point d'appui. Maintenant, ce sont deux attaquants qui peuvent nous servir. Même s'ils sont tous les deux assez jeunes, ils ont tous les deux 19 ans, c'est à nous de les mettre dans de bonnes conditions pour qu'ils puissent exprimer leurs talents au maximum.
FM : Vous êtes un pur produit de la formation made in Toulouse. Pensez-vous que le centre de formation toulousain soit le meilleur de France ?
FT : Le meilleur de France, je ne sais pas parce qu'il y a d'autres centres de formation qui sortent quand même énormément de bons joueurs. Maintenant, c'est vrai qu'on reste sur une bonne série que ce soit avec Cheikh M'Bengue, Étienne Capoue, Moussa Sissoko et moi. Et même auparavant, il y a eu Daniel Congré, Mohamed Fofana et Xavier Pentecôte. Ça reste quand même des joueurs de très, très bonne qualité. Après, de là à dire que c'est le meilleur centre de formation de France je ne sais pas. Mais en tout cas, c'est un bon centre de formation.
FM : Vous parliez de Moussa Sissoko, qui a eu droit à trois sélections chez les Bleus...
FT : Moussa, c'est un joueur d'avenir. Tout le monde savait depuis le départ que ça allait devenir un grand joueur. Et il va le devenir. Par rapport à ce qu'il est en train de faire, il n'a que 21 ans et c'est déjà sa troisième saison. Je pense que c'est un joueur qui va monter en puissance et qui va faire très mal plus tard.
FM : Quelles sont vos ambitions pour cette saison, que ce soit à titre individuel ou collectif ?
FT : Sur le plan personnel, c'est d'essayer d'être le plus efficace possible, d'améliorer mes statistiques et d'aider l'équipe à briller. Collectivement, c'est d'essayer d'accrocher la première partie du tableau. Après, on est quand même dans une dynamique assez positive. Si au fil des journées on constate qu'on peut rester là-haut, on ne va pas se gêner et on va aller titiller les gros.
Son avenir en sélection et en club
FM : Vous êtes un pur gaucher, capable d'évoluer aussi bien en tant que latéral que comme milieu offensif. C'est un profil assez rare en France. Songez-vous donc aux Bleus ?
FT : L'équipe de France, je pense que c'est dans le coin de la tête de chaque footballeur. Ça reste quand même un objectif. Maintenant, je ne me prends pas la tête avec ça. Si ça doit venir, c'est que mes performances auront été bonnes. Mais je ne me focalise pas là-dessus. Je continue à travailler avec beaucoup d'humilité et si ça doit venir alors on verra.
FM : En parlant de votre polyvalence, à quel poste vous sentez-vous le plus à l'aise ?
FT : Je me sens plus à l'aise en tant que milieu gauche. Ma qualité première, ça reste la percussion. Maintenant, je joue derrière parce qu'il y a quelques blessés en ce moment. C'est pour aider l'équipe que je suis derrière. Mais je fais ça avec plaisir parce que c'est pour le bien de l'équipe. Mais mon poste préférentiel, ça reste milieu gauche.
FM : Vous êtes aujourd'hui incontournable à Toulouse. Avez-vous un plan de carrière déjà bien défini ?
FT : Un plan de carrière, non pas vraiment. Après, mon plan de carrière idéal c'est comme pour tout footballeur. C'est donc de gravir les échelons et d'aller de club en club pour monter en puissance. Passer par un grand club français puis un grand club européen ensuite, c'est le plan de chaque footballeur. C'est à moi de travailler pour faire en sorte que ça marche.
FM : Avez-vous une préférence pour certains clubs français ?
FT : Ça reste Lyon ou Bordeaux. Ce sont quand même deux grosses écuries françaises qui peuvent te permettre de franchir des paliers. Ça reste quand même des gros clubs français. Et Marseille aussi.
FM : Et avez-vous des championnats privilégiés à l'étranger ?
FT : C'est vrai que le championnat anglais m'attire énormément. Mais il y a le championnat allemand aussi. Le championnat allemand, j'adore ça avec la ferveur dans les stades. C'est un championnat qui monte en puissance.
FM : Il se murmure par ailleurs que le Aston Villa d'un certain Gérard Houllier vous suivrait de près. En avez-vous entendu parler ?
FT : Non, pas du tout. Si cette rumeur est vraie, ça reste une fierté parce que ça fait quelques années qu'Aston Villa fait partie des gros clubs anglais. Maintenant, je suis Toulousain donc je ne pense pas trop à ça. L'avenir nous dira ce qu'il en est. Ça serait mentir que de dire que ce club ne m'intéresserait pas. Mais je ne me prends pas trop la tête avec ça. Si le club est amené à faire une offre, alors on verra.
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