Après la désillusion de 2018, les États-Unis retrouvent la grand-messe du football mondial avec un groupe jeune déjà doté d'un certain vécu. Problème, les derniers résultats n'ont pas été rassurants.
Le parcours de qualification :
Absents en 2018 après 7 présences consécutives, les États-Unis font leur grand retour en Coupe du monde. Ce ne fut pas simple pourtant, malgré la concurrence relative de la zone CONCACAF où 3 équipes sur 8 sont qualifiées (le 4e passe par un barrage). Les Américains ont fini 3es, à égalité de points avec le Costa Rica, derrière le Canada, qui ne cesse de s'améliorer, et le Mexique, leur rival historique. La campagne ne fut pas brillante et les matchs qui ont suivi non plus. Le team USA a subi une lourde défaite en amical au Japon (3-0), sans avoir réussi le moindre tir cadré. Les deux matchs nuls contre le Salvador (1-1) en juin et l'Arabie saoudite en septembre (0-0) n'ont pas eu de quoi rassurer également. La victoire en Gold Cup en 2021 paraît déjà loin. Malgré une 14e place au classement FIFA, les États-Unis arrivent au Qatar avec un capital confiance amoindri, alors qu'ils sont tombés dans un groupe B assez ouvert avec l'Angleterre, le pays de Galles et l'Iran. Les hommes du plus en plus discuté Gregg Berhalter sont prévenus.
Les qualités et faiblesses
Les États-Unis font figure d'outsiders durant ce Mondial. Encore tendre sur le plan international, cette équipe dispose tout de même d'un certain vécu en tant que groupe. Le sélectionneur travaille avec plus ou moins le même vestiaire depuis 4 ans maintenant. Les jeunes d'hier comme Pulisic, McKennie, Adams ou encore Zimmerman sont les cadres d'aujourd'hui. Toutes les lignes disposent de joueurs de qualités et forment une assise défensive difficile à tromper. Dans l'animation offensive en revanche, les Stars and Stripes connaissent des problèmes. Malgré la qualité technique des milieux offensifs, la sélection peine à se montrer dangereuse dans la moitié de terrain adverse. Elle manque d'imagination et de créativité. C'est peut-être aussi dû à l'absence d'un attaquant de référence. Ricardo Pepi, Jordan Siebatcheu, Josh Sargant ou encore Jesus Ferreira ont tour à tour eu leur chance, mais aucun d'entre eux ne parvient à s'imposer véritablement.
Le sélectionneur : Gregg Berhalter
Ancien international américain (44 sélections) et participant à deux Coupes du monde comme joueur (2002 et 2006), Gregg Berhalter (49 ans) fait désormais partie des meubles. Sélectionneur depuis 2018, il avait pour mission de redresser les résultats, laver l'affront d'une non-qualification en Russie et mettre fin à la génération des Howard, Altidore, Bradley et autre Dempsey. Avec le recul, on peut dire qu'il a plutôt bien fait son travail jusqu'à l'an passé, entre une finale (2019) puis une victoire en Gold Cup (2021), le tout avec un groupe dont la moyenne d'âge est passée de 32 à 24 ans. L'ancien coach de Columbus Crew, critiqué à son arrivée par son manque d'expérience et d'aura à l'international, a su mettre à profit la nouvelle génération talentueuse de joueurs, dont la plupart ont déjà rejoint l'Europe. C'est sa réussite, comme celle de la MLS qui depuis une décennie a décidé de ne plus être seulement un championnat pour vieilles gloires, pour réaliser un gros travail sur la formation.
La star : Christian Pulisic
Rescapé de «la nuit de Couva» en 2017, nom donné à cette non-qualification pour la Coupe du monde en Russie à Trinité-et-Tobago, Pulisic n'avait alors que 19 ans. Les larmes ont eu le temps de sécher. Il a bien grandi depuis puisqu'il cumule 52 sélections pour 21 buts, en plus d'avoir fait l'objet d'un transfert entre le Borussia Dortmund et Chelsea pour 65 M€. Il est la star des États-Unis, le seul à avoir remporté la Ligue des Champions. Pas toujours titulaire chez les Blues (il a même été question d'un départ à Manchester United cet été), l'Américain de 24 ans maintenant est un peu dans le creux de la vague depuis un an. La faute à des blessures musculaires, une cheville récalcitrante, et une concurrence féroce en club mais lorsqu'il porte le maillot de la sélection, le capitaine redevient décisif. Pour ses adversaires, il sera le joueur à surveiller, étant à la baguette de la plupart des actions offensives.
L'attraction : Ricardo Pepi
C'est un peu la nouvelle star du football américain. Révélé il y a deux ans avec le FC Dallas, l'attaquant n'a pas attendu bien longtemps pour franchir l'Atlantique. Il faut dire que ses 15 buts en 55 apparitions de MLS à seulement 18 ans ont tapé dans l'œil des clubs européens. C'est Augsbourg qui remportera la mise en janvier 2022 au prix d'un transfert estimé à 16 M€. En Allemagne, les choses ne se passent pas très bien, il joue peu. Mais depuis le début de cette saison, l'Américano-mexicain reprend confiance au FC Groningue où il est prêté. Aux Pays-Bas, le joueur de 19 ans a déjà marqué à 4 reprises en seulement 5 matchs avec son nouveau club. Une nette amélioration qui arrive à point nommé, lui qui n'a qu'un an de vécu en sélection (11 sélections, 3 buts).
La liste de 26 joueurs :
Gardiens : Matt Turner (Arsenal), Sean Johnson (New York City) et Ethan Horvath (Luton)
Défenseurs : Walker Zimmerman (Nashville), Aaron Long (New York Red Bulls), Shaq Moore (Nashville), Cameron Carter-Vickers (Celtic), Antonee Robinson (Fulham), Tim Ream (Fulham), DeAndre Yedlin (Inter Miami), Joe Scally (Borussia Mönchengladbach) et Sergiño Dest (AC Milan)
Milieux : Tyler Adams (Leeds), Kellyn Acosta (Los Angeles FC), Weston McKennie (Juventus), Lucas de la Torre (Celta de Vigo), Giovanni Reyna (Borussia Dortmund), Yunus Musah (Valence), Cristian Roldan (Seattle Sunders) et Brenden Aaronson (Leeds)
Attaquants : Jordan Morris (Seattle Sounders), Christian Pulisic (Chelsea), Timothy Weah (Lille), Josh Sargent (Norwich City), Haji Weright (Antalyaspor) et Jesus Ferreira (FC Dallas)
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