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Domingo, FC Silmi : «la Kings League offre une belle lumière et une chance de vibrer pour certains joueurs»

Figure incontournable du streaming français, Domingo s’est lancé un nouveau défi en devenant président du FC Silmi dans la toute première édition de la Kings League France. Entre stratégie, passion du football et envie de bousculer les codes, il incarne parfaitement l’esprit de cette compétition hybride qui mêle sport et divertissement. À l’occasion du lancement du championnat, il revient avec nous sur son rôle de président, ses ambitions pour son équipe, et sa vision de cette nouvelle aventure qui entend révolutionner le divertissement sportif en France.

Par Valentin Feuillette
20 min.
Domingo Kings League @Maxppp

La Kings League France est la déclinaison française de la compétition créée en Espagne par Gerard Piqué, adaptée dans plusieurs pays du monde dont la France depuis mars 2025. Fidèle au concept original, elle propose un championnat de football à 7 totalement repensé, avec des règles uniques et spectaculaires, mais avec une forte identité française. Le tout se déroule dans une seule et même arène ultra-moderne au Parc des Expositions de Villepinte en région parisienne, dans un format condensé pour maximiser le rythme et le spectacle. Plus qu’une simple ligue de football, la Kings League France est pensée comme un show total mêlant sport, pop culture et humour, avec l’ambition de captiver une nouvelle génération de fans de football et de divertissement. Parmi les huit équipes dans cette première édition se trouve le FC Silmi, présidé par le streamer Domingo, l’un des poids lourds du Twitch français avec 1,9 millions d’abonnés sur la plate-forme et près d’un millions de followers sur Twitter.

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L’interview a été réalisée le dimanche 13 avril, quelques heures avant la rencontre perdue (4-9) par le FC Silmi contre l’équipe d’Unit3d des vidéastes Squeezie, Djilsi et Maxime Biaggi

«On vit vraiment la Kings League en mode aventure humaine»

Foot Mercato : Avant de rentrer dans le vif du sujet, comment se sont passées ces premières semaines avec l’équipe ?

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Domingo : Bah écoute plutôt bien, on a deux entraînements : le mardi et normalement le jeudi, mais là, c’était le vendredi (le 11 avril exceptionnellement, ndlr). On sent que les gars sont motivés, les gars sont à fond. C’est quand même une aventure de fou. C’est particulier parce qu’on a plutôt bien joué le premier match, et on a perdu sur le pénalty MLS. Du coup, tu es en mode défaite, mais tu marques quand même un point. Et on menait (4-1) donc c’est un mélange d’émotions. Le but était de pouvoir se reconcentrer rapidement, d’essayer de bosser aussi un peu de fond. Parce que c’est vrai que ça va tellement vite, c’est compliqué de vraiment mettre des tactiques en place. Mais ça s’est super bien passé, je n’ai pas pu être là à l’entraînement vendredi. J’ai pu parler aux joueurs. Les gars sont dans un bon état d’esprit, ils ont envie de tout donner ce soir. (depuis l’interview, le FC Silmi a perdu son deuxième match contre Unit3d, ndlr).

FM : C’est le cas de beaucoup d’équipes dans cette Kings League France mais l’ambiance qui règne au sein du FC Silmi et la cohésion de groupe semblent parfaites. Après 3-4 semaines de contact quasi quotidien avec ton groupe, comment ressens-tu de l’atmosphère dans le vestiaire ?

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D : On a fait le choix de se dire que nos 3 wild cards - nos 3 jokers - ça serait toujours les mêmes. On s’était dit que l’on partait avec un groupe de treize. Sauf s’il y a une blessure longue durée où le gars ne peut plus être là. Je pense que ça change un peu parce qu’il n’y a pas ce truc, qu’il y a dans certains groupes, où le mec se pointe le dimanche, il connaît personne, il ne s’est pas entraîné et d’un coup le gars démarre le match. Chez nous, le but était vraiment d’avoir un groupe soudé. Il y a des remplaçants qui jouent moins que les autres, ils peuvent apporter aussi à leur manière. Honnêtement, ça prend bien, les gars sont vraiment à fond et on vit vraiment ce truc en mode aventure humaine donc là-dessus, je suis content parce que c’est vraiment le cas. On s’attache aussi aux gens, c’est aussi une histoire de rencontres. Chacun a sa galère, chacun a sa personnalité. On sent qu’on a un vrai pack. Après, il y a un moment où il faut faire des résultats. On n’en est pas encore au stade où ça devient dangereux. Ils ont quand même montré de belles choses. Si on perd, ce n’est pas non plus catastrophique, mais ça ferait plaisir de prendre les trois points.

FM : Comment as-tu vécu toute cette période de préparation à la Kings League ? On te sait grand fan du jeu de simulation Football Manager. Tu as dû vivre un rêve éveillé

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D : On a beaucoup donné pour les try-out, pour la Draft. On a essayé de faire des choix, parce que c’est un format un peu hybride où il y a beaucoup de joueurs, les mecs qui jouent en national 2, en national 3. En fait, leur club se dit aussi «c’est bien cool tes conneries de la Kings League, mais il faut qu’on joue quand même». Il y a des équipes qui ont des joueurs bloqués. Nous, ce n’est pas le cas, parce qu’on s’est bien renseigné dessus, donc ça a fait partie du travail de scouting pour justement avoir cette cohésion. On s’est donné, honnêtement, on est hyper content. Après, tu découvres des trucs à la fois positifs, parfois un peu négatifs, sans que ça soit non plus une dinguerie, mais sur chacun, en tout cas, tout le monde est impliqué, tout le monde est là aux entraînements, tout le monde a faim, donc c’est l’état d’esprit qu’on veut.

FM : La première grosse étape était la Draft. Tu en as fait un vlog détaillé sur ta chaîne YouTube, mais de l’extérieur, cela semblait être une dose de travail importante, notamment en termes de recherches préalables, de prises de notes et de data. Comment as-tu réussi avec tes équipes à aussi bien anticiper les imprévus ?

D : Ce qui était dur, c’est que nous avions très peu d’infos sur les joueurs. Certains jouent en N2-N3, donc tu connais à peu près leur parcours, tu sais où ils étaient, mais tu ne sais pas forcément leur forme physique. Les joueurs ont fait des tests de deux heures, deux heures et demie. Il y a des joueurs qui ont peut-être joué à 120%. A l’inverse, certains étaient plutôt à 50%, parce qu’il y en a qui jouaient un match la veille. Il y en a d’autres qui avaient un match le lendemain. Il y a une grosse part de hasard aussi, c’est-à-dire que tu essayes de voir des choses. C’est dans l’état d’esprit qu’on a noté. Ensuite, d’un point de vue un peu ballon aussi, forcément, c’est quand même le cœur du truc. On s’est beaucoup basé sur l’état d’esprit, la disponibilité. Et ensuite sur le terrain, qu’est-ce que ça donne par rapport au format de la Kings League. On était dans un truc où on se disait que le futsal avait les dispositions de la Kings League, sauf que ça ne fait pas tout non plus. Par exemple, les latéraux qui ont l’habitude de prendre 40 mètres d’avance, de faire des allers-retours, ça ne va pas être la même chose, mais en même temps, certains profils peuvent servir. Tu es obligé de faire des paris. On savait qu’on allait faire des erreurs, qu’on allait un peu se planter. On est content parce qu’il n’y a pas de profils où on se dit que l’on s’est totalement planté, mais t’essayes de faire au mieux avec les data que tu as, et c’est pour ça qu’on a voulu en récupérer le plus possible.

FM : Le FC Silmi sonnait comme une évidence après ton incroyable épopée avec les copains sur FIFA en Clubs Pro. Mais pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, comment décrirais-tu le FC Silmi, la philosophie et les valeurs derrière cette équipe folle ?

D : On était une bande de potes en Club Pro qui était surtout là pour déconner, plus qu’autre chose, donc c’est difficile de vraiment le dire. On est des streamers. On ne se prend pas la tête. On voulait juste gagner et la moitié de temps, on perdait. Donc il n’y a pas vraiment de valeurs du FC Silmi. Il y a quand même ce côté d’envoyer des grosses frappes pour finir les actions (FC Silmi est le verlan de FC Missile, ndlr). Le but global est de faire vibrer les gens, de réussir à transmettre des émotions. C’est ça qui m’anime. Les gens le voient et certains ne m’ont peut-être jamais vu comme ça. Je vis le truc à fond, où je suis hyper stressé, hyper tendu, en même temps hyper heureux, dès qu’il y a un but. Je passe par tous les états et les gens aussi à travers moi. On voulait beaucoup des mecs qui en voulaient, des gars déterminés et hyper combattifs, qui ne vont jamais rien lâcher, peu importe ce qui se passe. Et qui vont venir avec la niaque et qui vont respecter l’écusson.

«Beaucoup de gens qui détestent vont finir par monter à bord dans deux mois»

FM : Comment avais-tu accueilli ce projet de Kings League, en tant que supporter de foot de longue date, lorsque tu as entendu parler, pour la toute première fois, de cette idée de compétition novatrice lancée par Gerard Piqué ?

D : Il y a eu la Coupe du Monde, mais j’avais déjà vu un peu avant. Mais au début, j’ai trouvé ça très cool. Quand j’ai vu la compétition en Espagne, je me suis demandé si ça allait être lancé en France. Je pense qu’il n’y a qu’Amine qui pouvait centraliser un peu tout le monde pour pouvoir lancer le projet. Et ça a été le cas. Un peu comme tout le monde, j’ai suivi aussi la coupe du monde où j’étais dégoûté. J’ai suivi un peu les discussions entre Amine et Piqué qui ont amené jusqu’à ce lancement, justement. Honnêtement, j’ai trouvé ça bien, ça fait du divertissement en plus pour les gens, un truc qui est cool.

FM : Il y a un bel engouement sur les réseaux sociaux et les différentes plates-formes pour cette Kings League, en France comme dans tous les pays où la compétition a posé ses valises. Mais comprends-tu les critiques ou les moqueries parfois injustes de certains suiveurs du football traditionnel ?

D : Tout le monde donne son avis sur les réseaux sociaux et le donne de manière très crue. Beaucoup de gens qui parfois détestent un truc et vont finir par monter à bord dans deux mois. Il y a des trucs qui vont trop loin. Il y a des gens qui sont déçus par rapport à la Coupe du monde. C’est individuel, donc je ne peux pas forcément le juger. Les fans du foot aiment bien parce qu’ils trouvent ça différents. Il y en a d’autres qui n’en ont à rien à foutre. C’est juste des propositions, donc tu n’es pas obligé d’aimer. Je pense qu’il n’y en a aussi qui n’aiment pas le foot de base, mais qui apprécient bien la Kings League, parce que l’histoire est différente. Ce que j’essaie de faire, c’est aussi de faire connaître les différents joueurs dans mon équipe, pour que les gens s’attachent aussi aux joueurs. Ce sont des gars qui ont tous des parcours, c’est aussi ça la réalité du foot, des mecs qui n’ont pas percé. Ce ne sont pas les 36 clubs de Ligue 1 et Ligue 2, avec leur réserve, où les mecs sont en place. Ce sont tous ces gars qui sont dans l’entre-deux : certains qui vont peut-être réussir à remonter la marche, d’autres où ça y est, c’est trop tard, c’est fini, donc ils ont une lumière qu’ils n’auraient jamais eu, ils se la donnent tous pour ça. Quoi qu’il arrive, ce sont des gars pour qui le foot, c’est toute leur vie. On en a tous rêvé de mettre une tête à la 92ème, un coup franc la Declan Rice. Et là, il y en a qui ont l’occasion de le faire, et de vibrer comme s’ils étaient des pros. J’ai des joueurs qui ont 18 ans, 19 ans, 20 ans. Il y en a qui galèrent. C’est aussi une réalité. J’ai un gars, Andre, c’est ma wildcard, il vient du Brésil et il est arrivé il y a 3-4 ans. Tu sens que la vie n’a pas été facile avec lui. Chaque chance comme ça, il remercie Dieu d’être en vie, d’être là et il en profite à fond, donc c’est aussi un exemple d’humilité.

FM : Et justement toi, comment analyses-tu cette Kings League en tant que fan de foot depuis longtemps ? Vois-tu cela comme une menace de l’écosystème footballistique ou un complément moderne et ludique ?

D : Je trouve que ce sont des formes de divertissement un peu nouvelles. Il y a toutes ces questions à chaque fois, est-ce que ça va remplacer le foot ou quoi. Pour moi, c’est à part. Lamine Yamal a son club de foot aussi maintenant, donc il y met du divertissement. C’est un truc qui est à côté, où t’écris aussi des histoires nouvelles, parce que ce n’est pas un nouveau sport non plus. On ne va pas se la jouer, la base reste le foot. On y met quelques ingrédients différents pour pousser le curseur de divertissement. Ce sont des curseurs de divertissement pour les gens, c’est cool parce que ça crée des rencontres un peu attendues. C’est vrai que quand on regarde la Ligue 1, le PSG est déjà champion de France avec une grosse bataille derrière. C’est ce qu’on aime. J’écoutais Sidney Govou chez Zack qui se rappelait du match contre Lens où l’OL les bat à la maison et ils deviennent champions de France (38e journée de Ligue 1 en 2002, ndlr).

FM : La Kings League possède différentes règles originales, mais aussi un fonctionnement unique. Cela n’a pas été trop difficile d’assimiler toutes ses particularités ?

D : Si, quand même. C’est beaucoup plus des questions de rôle, d’espace, de projection et de comprendre un peu comment ça va se refermer, de mécanique de jeu qui vont être différentes d’un format à 11, même d’un format futsal. C’est vraiment un truc hybride. Je me suis beaucoup buté dans tout ce qui est règlement pour justement essayer de comprendre, voir un peu tout ce qu’il se passe et ensuite retransmettre. Après, honnêtement, tu as des règles avec l’escalier sur le 5 premières minutes, le dé à la 18ème minute. Il y a une carte joker où tu as 5 cartes possibles, mais sinon, au bout d’un moment, tu comprends qu’il va y avoir 35 minutes de 7 vs 7 avec les cartons jaunes qui te font sortir 2 minutes au lieu de se prendre un avertissement, puis les cartons rouges qui excluent définitivement le joueur avant qu’il puisse être remplacé au bout de 5 minutes. Une fois que t’as compris ça, t’as quand même compris 90% du jeu et ensuite, c’est plus normal.

FM : Maintenant que tu es pleinement intégré au sein de la Kings League et son organisation, comment vois-tu l’évolution de cette compétition et de ce format qui ne cesse de plaire aux quatre coins du monde ?

D : Je pense que ça ira très crescendo, ça va être très excitant à suivre parce que là, c’est vraiment le début. On a une ligue à 8, les autres sont à 12. Il va y avoir quatre équipes dans notre ligue qui seront qualifiées pour la Coupe du Monde, donc on va avoir cinq semaines d’affrontement avec les matchs le dimanche et parfois le lundi. Tout va s’accélérer d’autant plus après avec les Playoffs. Il va y avoir des équipes qui vont être déçues. Il y aura des matchs où si tu perds, c’est fini. Pour le moment, on est encore au début, bien sûr que prendre les trois points, c’est génial et ça te rassure, mais en fait, tu peux finir 3ème, tu auras quand même un match à jouer contre le 6ème ou le 7ème. T’as beau avoir été à un point du 2ème si tu perds le match, c’est terminé. C’est hyper excitant, le moment où les gens auront suivi toute cette aventure, ils vont se retrouver en Playoffs, et leur équipe va affronter une autre équipe où, dans 40 minutes, il y en a une qui ira aux Worlds et l’autre verra leur aventure se terminer. Il faudra voir comme se passent les Worlds. Tu as Luca Toni et Francesco Totti en Italie. Tu as Neymar au Brésil. Donc ça va créer des gros matchs, où je pense qu’ensuite, on soutiendra aussi les équipes françaises. Je suis très curieux, et c’est un arc qui me hype beaucoup, parce que ce n’est que deux mois et demi. Début avril, ça a démarré, le 13 ou 14 juin, c’est la finale de la Coupe cu Monde, donc tu es sur un truc hyper intense qui va très vite.

«Le sport sur Twitch, c’est plus un support dont on sert pour divertir les gens»

FM : On voit que le football peut se réinventer avec des nouvelles idées en s’appuyant sur la forte communauté de créateurs sur Twitch et YouTube. Au-delà de la diffusion en ligne, quelles forces ta communauté et les communautés du Twitch français peuvent-elles apporter au football et aux sports de manière générale ?

D : Je pense que c’est difficile à calibrer, je pense que tu as différents trucs, c’est-à-dire que parfois, tu as des défis personnels. A l’époque, moi, j’avais couru un marathon. En ce moment, je pense à Zack, je pense à Kamel qui est en perte de poids. C’est aussi beaucoup de défis où la personne te ressemble, tu te projettes sur elle, tu peux aussi t’identifier. C’est l’exemple que je prenais beaucoup en 2021 quand je cours mon marathon. Je suis un mec normal qui a fait du sport, qui a arrêté le sport, mais qui a toujours aimé ça. Je me mets à faire un marathon donc je m’entraîne à la course, je me donne un objectif et il y a plein de gens qui se sont dit qu’ils étaient dans la même situation, qu’ils étaient capables aussi. Cinq ans après, je retrouve des gens qui me disent qu’ils ont fait un Ironman après s’être lancé en même temps que moi dans la course. C’est hyper fort parce que c’est plus dur de s’identifier à Eliud Kipchoge qui fait moins de deux heures au marathon. C’est déjà tout un pan qui est très cool qui fait beaucoup. L’exemple de Kamel par exemple, il entraîne beaucoup de gens dans sa motivation. C’est absolument génial, c’est important de se dépenser, c’est aussi du plaisir. Ensuite, il y a le côté divertissement. La Kings League ou même certains événements de sport sur Twitch ne changent pas la facette du monde, mais au JO par exemple, ça a fait découvrir des sportifs. C’est ce que j’ai essayé de faire, de mettre en lumière les sportifs qui ont parfois peu de reconnaissance et de lumière dans certains sports. Je trouve qu’il y a plein de petites briques. C’est plus qu’un support de divertissement. Le sport sur Twitch, c’est plus un support dont on sert pour divertir les gens tout comme le jeu vidéo l’a beaucoup été. J’ai énormément joué au jeu vidéo, j’ai été compétitif à un moment, mais je m’en suis plus servi comme un support pour justement faire passer des bons moments aux gens.

FM : De plus en plus de formats courts, intenses et rapides tirés de différents sports majeurs (padel, foot à 7, rugby à 7, basket 3x3) attirent et deviennent populaires. Comment expliques-tu ce changement soudain dans la consommation du sport et notamment du foot ?

D : Je pense qu’il y a ce côté générations de TikTok avec moins d’attention et de concentration. La réalité aussi, c’est qu’il y a moins de gens qui matent des matchs de foot. Elle s’explique aussi par le fait que ce soit payant. Je suis tombé dans le foot avec l’OL et Thierry Gilardi sur TF1, avec les soirées de Ligue des champions et c’était gratuit. Forcément, ça t’aidait à t’y intéresser sans prendre un IPTV ou se demander quels abonnements prendre, à quelles chaînes et combien de mettre par mois pour regarder. Les gens viennent consommer. Au basket, c’est particulier parce qu’il y a 82 matchs dans la saison en NBA. Les audiences des matchs chutent, mais les audiences des highlights sur Internet montent parce que, sauf si tu es fan d’une équipe, tu peux mater le dunk, le poster, le machin, le shoot à 3-points, sans tout regarder. Il y a beaucoup de propositions aussi. Eyrault proposait qu’un but du milieu de terrain compte double, mais c’est con de dénaturer le sport. Quand tu aimes le foot, le tennis et le sport, tu n’as pas envie que ça change non plus. C’est un peu tout ça qui pousse les gens à réfléchir. Tu sens que Piqué a bien réfléchi à se dire qu’il y avait un créneau à prendre autour du divertissement dans le foot, autour d’une autre offre qui ne va pas faire disparaître le foot traditionnel, parce que les gens veulent toujours voir les meilleurs joueurs, donc ça donne un panel encore plus large pour le spectateur, et c’est gratuit pour les gens.

FM : Sachant que la Kings League attire de nombreux acteurs et actrices du football traditionnel, penses-tu que la Kings League, qui reprend certains codes de l’écosystème de l’e-sport, peut aider à poursuivre cette démocratisation de l’e-sport ? A l’heure où il souffre encore parfois de certaines critiques et moqueries, supposant que l’e-sport ne serait pas une vraie discipline sportive ou une véritable pratique tactique et technique ?

D : La Kings League, tu sens qu’il y a un gros truc inspiré de l’e-sport et du jeu vidéo. C’est gamifié. Il y a des cartes, il y a des trucs, il y a des machins… Je pense que l’e-sport fait que de se développer avec la KCorp, les arènes. Après oui, tu sens que dans les commentaires, tu as encore des vieux cons qui te disent qu’ils jouent juste aux jeux vidéo, que c’est de la merde. Mais il faut accepter aussi qu’il y a des gens qui ne suivent pas l’e-sport car ils ne comprennent rien. Si tu ne connais pas League of Leagends par exemple, ça peut être compliqué d’expliquer que tu as 150 champions qui ont chacun 4 sorts, avec 5 rôles différents, avec des objectifs. C’est juste un peu limité. On l’a atteint le respect de l’e-sport, pas partout encore, mais ça viendra parce que c’est aussi une question de générations avec le temps qui passe. Tu as tellement d’équipes, de jeux avec Valorant aussi et tu te retrouves aussi avec les LEC, LFL, la Div 2, Valorant, Games Changers… Tu te retrouves avec des plannings qui sont de plus en plus intenses. Et c’est peut-être là aussi le parallèle avec le sport. La Kings League permet de rapprocher tous les ponts, et c’est génial de pas mettre de côté, mais je pense qu’on a déjà réussi à passer ce cap, et on va voir de quoi l’avenir sera fait.

FM : Le GP Explorer, le Paris-Roubaix à vélo en compagnie d’Inoxtag, le Marathon de Paris, la Wildcard Battle à Roland Garros, l’Échappée, le Basket 3v3 Contest au Palais des Sports de Marcel Cerdan, le Mont Ventoux en tandem avec Ponce, la Kings League, l’Alpe d’Huez aux côtés du coureur cycliste David Gaudu, le Padel Invitational, le Ping-Pong Contest… Mais quel sera le prochain arc sportif de Domingo sur Twitch ? Tu sembles t’imposer de plus en plus comme le streamer numéro 1 en matière contenus sportifs nouveaux

D : La Kings League avant tout, se concentrer sur mes joueurs plus que sur moi, et ça j’aime beaucoup. Honnêtement, je suis à fond. Je savais que je serais à fond, mais je ne pensais pas que j’allais être à fond à ce point. Je fais qu’en parler, je vis que pour ça en ce moment, donc c’est génial. Il y a un événement qui arrive en juillet, mais il faut réussir à trouver le financement aussi. C’est un peu de sport, mais pas que du sport.

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