Ligue 1

OM-OL : les notes du match

Pour le match en retard de la 10e journée de Ligue 1 au stade Vélodrome, l’Olympique de Marseille a corrigé un OL toujours aussi malade en championnat. Voici les notes du match.

Par La Rédaction FM
12 min.
Amine Harit face à Rayan Cherki @Maxppp

Cette fois, le match a pu se jouer. Après le report de la honte du 29 octobre dernier suite au caillassage du car lyonnais, Marseillais et Lyonnais, 9es et 1!es du classement de Ligue 1, ont enfin pu s’affronter dans un Orange Vélodrome bien garni. Depuis, les Gones se sont séparés de Fabio Grosso (qui avait d’ailleurs été la principale victime des incidents du 29 octobre) et Pierre Sage choisissait de démarrer la rencontre en maintenant sa confiance à Rayan Cherki et Diego Moreira.

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En face, Gennaro Gattuso se montrait plutôt frileux avec un système à trois défenseurs (Mbemba, Balerdi, Gigot), une première sous Gattuso, et le décrié Vitinha en pointe, aux côtés de Pierre-Emerick Aubameyang. Une première qui a fait mouche. Dès l’entame du match, les partenaires de Pau Lopez ont dicté leur loi aux Lyonnais. Avec ce 3-5-2, les Olympiens avaient une meilleure assise défensive, les pistons Lodi et Murillo ont fait des ravages et la doublette Vitinha-PEA, alignée ensemble pour la première fois en L1, s’est montrée performante. Après une première alerte signée Jordan Veretout (7e), l’OM a logiquement ouvert le score. Sur un pressing de Renan Lodi sur Rayan Cherki, Aubameyang a parfaitement été lancé en profondeur. Revenu sur le devant de la scène, le Gabonais a ensuite offert un caviar à Vitinha pour le 1-0 (21e).

Le duo Vitinha-Aubameyang tue l’OL

Les Gones protestaient et réclamaient en vain une faute sur Cherki. Quatre minutes plus tard, on retrouvait PEA sur son côté gauche et cette fois, c’est une offrande pour Amir Murillo qui a fait mouche de la tête, seul au deuxième poteau (2-0, 25e). L’addition aurait pu être bien plus salée dans cette première période si Anthony Lopes n’avait pas sorti le grand jeu sur une frappe de Veretout (35e). Au retour des vestiaires, on attendait de savoir comment les hommes de Pierre Sage allaient réagir. La réponse a failli être très positive lorsqu’Ernest Nuamah a failli réduire le score, mais sa tentative a filé au ras du poteau gauche de Pau Lopez. Plus entreprenants, les Lyonnais donnaient clairement l’impression de vouloir rectifier le tir.

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Mais ce soir, le duo Vitinha-Aubameyang était inarrêtable. Après une action chaude de PEA (52e), Vitinha a rendu la pareille à son partenaire d’attaque en lui offrant le but du 3-0 (55e). L’OL est coulé et ça aurait pu être pire. À la 67e minute, Vitinha pensait inscrire un doublé, mais son but a été refusé pour une main très litigieuse malgré la VAR. Enfin, Lopes a été sauvé par son poteau sur une frappe de Nadir en toute fin de match (89e). Ça n’a pas fondamentalement changé grand-chose pour la lanterne rouge du championnat. À vingt minutes du terme, les Rhodaniens n’avaient toujours pas cadré un seul tir. Comment espérer mieux ? L’OM s’est donc logiquement imposé et Gennaro Gattuso peut se féliciter d’avoir été inspiré tactiquement. Un succès qui permet aux Olympiens de grappiller une petite place et de remonter à la huitième place du classement. Pour l’OL, rien ne change : les Gones restent bons derniers, à trois points de Clermont et cinq de Lorient.

- l’homme du match : - Aubameyang (8,5) : souvent critiqué, le Gabonais a mis tout le monde d’accord ce soir. Lancé par Harit, il sent bien le jeu et sert parfaitement Vitinha sur l’ouverture du score (1-0, 21e). Dans la foulée, il déborde et fait la différence sur l’aile gauche avant de régaler Murillo sur un délice de centre (2-0, 25e). Deux actions de grande classe conclues par deux passes décisives. Au retour des vestiaires, il met au fond de manière clinique le caviar de Vitinha sur une frappe limpide, sans contrôle (3-0, 55e). Une performance XXL et une entente avec le Portugais qui a régalé le Vélodrome. Il est ovationné, et remplacé par Sarr (71e).

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OM

- Lopez (6) : pas grand-chose à raconter sur le portier marseillais. Il a passé une drôle de soirée et a dû se sentir seul, loin de ses coéquipiers, trop occupés à attaquer dans le camp adverse. Il a été serein sur les corners et dans ses relances. Sinon, Lopez n’a jamais été mis à l’épreuve par l’OL. Il sera parfaitement frais dimanche face à Lorient.

- Lodi (6) : très actif sur son côté gauche en début de rencontre, il a apporté une présence offensive supplémentaire à l’OM et a gratté plusieurs corners. Si Nuamah l’a mis en difficulté grâce à sa vivacité, l’ancien de l’Atlético a veillé, tout en jouant les contres à fond. Il a focalisé l’attention de la défense lyonnaise grâce à son positionnement, ce qui a profité à Aubameyang, libre pour prendre la profondeur. À bout physiquement, il laisse sa place à Clauss (79e).

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- Balerdi (5) : à gauche d’une défense à trois, l’Argentin a eu les clés de la relance. Il a su trouver quelques bons angles de passes pour casser le bloc, friable, de l’OL. Il a parfois pris un peu trop de risques (31e). Balerdi est sorti fort sur ses interventions, pour chasser Cherki notamment (73e). Pas le match le plus difficile à gérer de sa carrière sans doute.

- Gigot (6) : le capitaine de l’OM a montré l’exemple. Malgré la faible adversité, le défenseur central a fait régner l’ordre. Il a été agressif pour ressortir le danger (36e, 45e). À tel point qu’il est parfois monté très haut sur la pelouse pour venir contrarier les efforts lyonnais (59e). Même quand il s’est raté dans son intervention, il s’est rattrapé (90+2e). Solide.

- Mbemba (5) : souvent opposé à Lacazette, Mbemba n’a pas eu besoin de défendre la profondeur. Il est mal sorti sur Henrique (45e), mais n’a globalement pas été mis à rude épreuve. Une soirée tranquille, surtout face à la pauvreté offensive lyonnaise. Difficile de le juger sur ce genre de prestation où il n’a rien à faire ou presque.

- Murillo (6) : peu en vue en début de rencontre, il surgit dans la surface adverse pour inscrire son premier but de la saison de la tête sur un centre signé Aubameyang (2-0, 25e). La récompense d’une activité non négligeable sur son aile droite. Il a apporté le surnombre, sans avoir été souvent trouvé. Il revient bien sur Henrique (78e) et est resté sérieux jusqu’à la fin du match, pourtant plié à l’heure de jeu. Il a gagné des points.

- Ounahi (6) : titularisé en tant que pointe basse afin qu’il puisse, grâce à sa qualité de passe et son audace, créer des brèches, Ounahi a réalisé un match honnête, mais pas non plus flamboyant. Il a eu trop de déchets techniques et s’est montré gourmand, à de nombreuses reprises, ce qui a eu le don d’agacer Aubameyang qui réclamait le ballon plus vite, suite au sombrero réussi du Marocain (40e). Ounahi a tout de même été vital dans la construction des attaques olympiennes et a obligé les attaquants lyonnais à défendre, car sa technique, au-dessus de la moyenne, lui permet de se balader sur la pelouse.

- Veretout (6) : très juste techniquement, le milieu de terrain de 30 ans a permis à ses coéquipiers de briller. Il a équilibré le jeu de Marseille par son placement et sa patience, en calmant le tempo quand il le fallait. Mais il s’est aussi projeté, jusqu’à rater un face-à-face tout fait, finalement remporté par Lopes (35e). Il avait d’ailleurs apporté la première frayeur du match sur sa demi-volée, hors cadre (7e). Une performance aboutie.

- Harit (7) : au four et au moulin. Le Marocain a fait un peu de tout, et ça a marché. Dans un système assez offensif utilisé par Gattuso, Harit a été libre de se placer où il voulait. Il est impliqué sur le premier but de son équipe, en réalisant l’avant-dernière passe pour Aubameyang (21e). Il a également récupéré beaucoup de ballons et harangué la foule (24e). Une activité appréciable et une envie de mettre du rythme à souligner. Il s’affirme au fil des semaines. Gueye le remplace en fin de match, pour son grand retour (84e).

- Vitinha (8) : toujours aussi combatif dans ses efforts, l’attaquant olympien aura cela dit fait bien plus que mouiller le maillot. C’est lui qui a ouvert la marque, bien servi par Aubameyang, lorsqu’il a repris le centre de son compère (1-0, 21e). Il a même frôlé le doublé sur sa tentative trop enroulée (23e). Il a été très généreux, à l’instar de sa combativité sur un duel pourtant anodin face à O’Brien (45e). Encore mieux après la pause, lorsqu’il prend le meilleur sur Lovren avant d’offrir un caviar à Aubameyang, buteur (3-0, 55e). Son duo avec l’ancien des Blues a donné raison à Gattuso. Il sort sous les applaudissements, remplacé par Nadir (83e). Ce dernier trouve le poteau (90e).

- Aubameyang (8,5) : voir ci-dessous.

OL

- Lopes (3,5) : le portier lyonnais a encore vécu une sale soirée. C’est simple, à part son arrêt devant Veretout, il n’a pu que concéder des buts. Il ne peut rien sur le premier but de Vitinha, il est trop court sur le second de Murillo et il se fait fusiller sur le troisième d’Aubameyang. Mais de manière générale, on a le sentiment qu’il ne dégage pas une grande sérénité. Il a été sauvé par son poteau en fin de rencontre.

- Mata (3,5) : le latéral droit lyonnais, comme son équipe, a été en difficulté sur le plan défensif. Il a eu beaucoup de mal à gérer les espaces dans son dos et surtout le surnombre quand Renan Lodi prenait le couloir. S’il a été aidé par Nuamah, il a manqué d’impact physique. Cependant, avec le ballon, il a été l’un des meilleurs Lyonnais du soir avec de belles sorties de balle. Mais c’est trop peu.

- Lovren (2,5) : le défenseur croate a livré une prestation dans la continuité de sa saison. Il est plus nerveux sur le terrain qu’autre chose. S’il n’hésite pas à lever la voix, il n’est clairement pas irréprochable sur le terrain. Mauvais positionnement, en retard dans les duels, manque de lucidité dans les gestes défensifs, l’ancien de Liverpool n’aide clairement pas une équipe en manque de confiance. Il se fait manger par Vitinha sur le 3e but marseillais. Remplacé par Caleta-Car à la 82e.

- O’Brien (3) : auteur d’un doublé face à Lens, le roc irlandais débutait encore dans la peau d’un titulaire. Mais cette fois, il a beaucoup souffert face à la vitesse d’Aubameyang et la combativité de Vitinha. Dans le duel, il s’est fait bousculer et a galéré pour gérer la profondeur. Il n’a pas été aidé par son compère de la charnière centrale, c’est vrai, mais il a montré ses limites notamment dans la gestion des appels adverses. Aubameyang s’est régalé face à sa lenteur.

- Henrique (3,5) : titulaire à la place de Tagliafico, le latéral brésilien avait bien commencé sa rencontre avec une belle activité sur son couloir gauche. C’est lui qui s’était procuré la première occasion lyonnaise après un beau numéro technique. Mais après, il a été dépassé défensivement face à Murillo. Il a laissé beaucoup trop d’espaces dans son dos et a donc mis en difficulté ses partenaires. Trop faible pour ne pas couter cher à son équipe ce soir.

- Akouokou (2,5) : l’international ivoirien ne voit vraiment rien pour le coup. Aligné dans le double pivot proposé par Pierre Sage, l’ancien du Betis a été totalement perdu. Incapable de gratter des ballons, de répondre dans l’impact physique ou de marquer ses adversaires directs, il a en plus été très maladroit avec le ballon. Il n’a jamais su jouer juste ou faire avancer son équipe. Remplacé par Diawara à la 56e. Le jeune milieu n’a pas du tout pesé après son entrée en jeu.

- Caqueret (3) : le milieu français devait assumer son statut de cadre dans cette équipe qui avait proposé mieux face à Lens. Mais encore une fois, il a été débordé, à l’image de son équipe finalement. Il a été coupable de plusieurs erreurs techniques qui ont donné des occasions franches à Marseille. Quand son équipe est dans le dur, il est incapable d’élever son niveau. Un cadre à la dérive.

- Moreira (3) : une nouvelle fois titulaire à gauche, le joueur prêté par Chelsea devait se montrer dangereux tout en s’occupant des tâches défensives. Car avec le 3-5-2 aligné par Gattuso, Moreira devait contenir Murillo sur son couloir. Et s’il a tenté d’être appliqué, il a eu énormément de mal à cadenasser son adversaire direct. Résultat, il a laissé des espaces dans son dos et cela a abouti par un but du latéral marseillais. Offensivement, il a délivré 2-3 bons centres, mais pas de quoi enflammer le Vélodrome. Remplacé par Kumbedi à la 70e.

- Cherki (2) : positionné dans son rôle préférentiel de numéro 10, le jeune lyonnais a été encore une fois très décevant. Il est coupable de la perte de balle qui offre le premier but à Vitinha. Surtout, il a montré dans son attitude un manque d’implication impardonnable à ce niveau. Il a multiplié les mauvais choix, les mauvais contrôles et n’a pas semblé très concerné défensivement. En première période, il avait perdu… 13 ballons (20 au total). Un chiffre fou et frustrant, car Cherki est capable sur une déviation de faire la différence. Remplacé par Kadewere à la 82e.

- Nuamah (5) : le Ghanéen a rapidement montré beaucoup d’envies et d’agressivité en début de rencontre. De loin le meilleur offensif de son équipe dans les premières minutes. Il a beaucoup tenté notamment dans le duel en un contre un. Et s’il n’est pas toujours passé, il a eu le mérite d’essayer. Il a beaucoup couru aussi pour couvrir les espaces dans son dos et a été à l’origine des meilleures occasions de son équipe. La seule minuscule éclaircie dans la bouillie collective lyonnaise. Remplacé par Jeffinho à la 70e. Le Brésilien ne s’est pas illustré.

- Lacazette (2,5) : l’attaquant lyonnais n’a pas touché un seul ballon pendant les 45 premières minutes. Il a été totalement transparent, n’a pas pesé sur la défense olympienne. Il faut dire qu’il était bien trop seul pour espérer faire la différence. Un match très compliqué pour lui, un match qu’il a plus subi qu’autre chose finalement. Car même dans le second acte, on ne l’a pas vu du tout.

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