À l’occasion du choc au sommet de la 17e journée de Ligue 1, le Racing Club de Lens, impressionnant collectivement, a créé la sensation face au Paris Saint-Germain (3-1). Portés par Loïs Openda, buteur et passeur, les Sang et Or reviennent ainsi à quatre longueurs du club de la capitale.
Pour la dernière rencontre du jour, comptant pour la 17ème journée de la Ligue 1, le Paris Saint-Germain, leader invaincu, se déplaçait dans le nord de la France pour affronter son dauphin, le RC Lens, son dauphin. Un choc de haut tableau très attendu en ce 1er janvier entre le premier et le deuxième de notre championnat. Et la rencontre tenait d’ailleurs toutes ses promesses. Seulement quelques minutes après le coup d’envoi, les deux équipes avaient déjà marqué un but chacune. Lens concrétisait sur la première situation chaude au terme d’un beau mouvement.
Oublié au second poteau, Massadio Haïdara remisait sans contrôle un centre de Florian Sotoca que Gianluigi Donnarumma repoussait tant bien que mal sur Przemyslaw Frankowski et le Polonais pouvait conclure tranquillement dans le but vide (5e, 1-0). Les parisiens reproduisaient presque à l’identique la même action pour égaliser dans la foulée. Nordi Mukiele, excentré, parvenait à remiser après un renversement de jeu de Carlos Soler. À la lutte avec Brice Samba, Hugo Ekitike reprenait le cuir en faisant peut-être faute sur le gardien lensois puis concluait avec sérénité (10e, 1-1). Alors que la rencontre perdait en intensité, Hugo Ekitike reprenait une frappe bien arrêtée mais relâchée par le portier adverse, dans le petit filet (17e).
Les Sang et Or impressionnent !
Les Lensois se montraient à nouveau dangereux par l’intermédiaire d’Alexis Claude-Maurice qui manquait son geste technique et sa volée du pied droit, pourtant terriblement seul dans la surface parisienne après un bon centre de Florian Sotoca (23e). Ce n’était que partie remise puisque sur une contre-attaque, Loïs Openda évitait le tacle de Sergio Ramos d’une superbe feinte de corps puis éliminait Marquinhos dans la surface grâce à une nouvelle feinte avant de finir en tirant sous Gianluigi Donnarumma (28e, 2-1). La rencontre devenait plus tactique après ce nouveau but et la bataille du milieu faisait rage entre les deux équipes.
Au retour des vestaires, Loïs Openda talonnait pour Claude-Maurice qui terminait avec un tir pour tromper le portier parisien (47e, 3-1). Brice Samba se montrait ensuite intraitable en détournant avec les poings la lourde frappe d’Achraf Hakimi (54e). Le gardien lensois repoussait sur sa ligne la reprise de la tête de Pablo Sarabia, bien servi par Nordi Mukiele (75e). Le PSG n’arrivait plus à mettre en danger l’arrière garde adverse et Lens pouvait donc empocher les trois points après une rencontre maitrisée de bout en bout ou presque. Grâce à cette victoire, les Lensois reviennent à quatre point des Parisiens.
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L’homme du match : Loïs Openda (8,5) : titularisé à la pointe de l’attaque lensoise, le Belge de 22 ans a livré un match plein de courage. Disponible pour ses coéquipiers, précieux dans ses prises de profondeur et solide dans le duel, le buteur passé par le Vitesse Arnhem a très souvent pesé sur la défense parisienne. Auteur d’une belle frappe captée par le gardien parisien (26e), il est aussi le second buteur du RCL. Parfaitement lancé par Fofana, il se jouait de Marquinhos avant d’ajuster Donnarumma (28e). Encore brillant au retour des vestiaires, il offrait le troisième but à Claude-Maurice d’une superbe talonnade (47e). Il est le grand artisan de ce succès de prestige. Remplacé par Saïd (73e).
RC Lens
Samba (7) : présent dans les cages lensoises, le portier de 28 ans a vécu un premier acte frustrant. Pris par la vivacité d’Ekitike sur l’égalisation parisienne (8e), il répondait présent sur la première frappe puissante de Mbappé (17e) avant de s’imposer dans les airs sur un coup franc de Soler (40e). Appliqué, une nouvelle fois, au moment de repousser les lourdes frappes d’Hakimi (54e) et de Mbappé (61e), il a rendu une copie très sérieuse. Rassurant pour les siens et sensationnel au moment de repousser la tête à bout portant de Sarabia (75e), son arrêt permettait aux siens de garder le contrôle sur la fin de rencontre. Frustrant puis parfait.
Gradit (7,5) : titularisé pour la douzième fois de la saison au sein de la défense du RC Lens, le numéro 24 du club artésien a globalement très bien tenu son rang, notamment face à Kylian Mbappé. Rarement pris à défaut, il a parfaitement communiqué avec ses partenaires pour limiter l’impact du Bondynois. Très en retard sur le numéro 7 parisien, il était logiquement averti d’un carton jaune juste avant la pause (45+1e). Toujours aussi appliqué au retour des vestiaires, il n’a jamais cédé malgré la pression parisienne.
Danso (8,5) : patron de la défense nordiste depuis le début de la saison, l’Autrichien de 24 ans a, une nouvelle fois, prouvé tout son talent. Fort dans le duel (3/4), auteur de plusieurs interventions précieuses (28e, 42e, 56e, 67e, 86e, 90e, 90+6e) et toujours présent dans le combat, il a veillé au grain pour ne rien laisser aux Parisiens. Offensivement, il s’est même offert le droit de tenter sa chance aux 25 mètres. Sans réussite. Performance XXL.
Medina (7) : spectateur du sacre argentin lors du Mondial qatari, le défenseur de l’Albiceleste (2 sélections) était cette fois-ci acteur. Aux côtés de ses deux compagnons de défense, le numéro 14 du RC Lens s’est lui aussi montré appliqué. Concentré et vigilant face aux montées de Mukiele, il a également fait preuve d’un grand sérieux face aux offensifs parisiens.
Frankowski (7) : aligné en tant que piston droit, le Polonais n’a pas tardé à embraser le stade Félix Bollaert-Delélis. À la réception du centre en cloche d’Haïdara, l’ancien joueur de Chicago profitait du laxisme défensif des Parisiens pour tromper Gianluigi Donnarumma (5e). Peu avare d’efforts et toujours présent pour proposer une solution, il a également parfaitement bloqué les velléités offensives parisiennes.
Fofana (8,5) : capitaine de la formation nordiste pour ce choc, le franco-ivoirien a encore fait part de tout son talent en terres nordistes. Indispensable dans la récupération du ballon (7 ballons récupérés), juste techniquement, il s’est même rendu auteur de quelques séquences impressionnantes, à l’image de cette sortie de balle et de cette passe décisive sur le second but lensois (28e). Souvent à l’origine des attaques lensoises, il a constamment donné le tempo dans l’entrejeu. L’année 2023 débute idéalement pour le milieu du RCL. Remplacé par Poreba (90+4e).
Abdul Samed (7,5) : homme fort de l’entrejeu lensois lors de la première partie de saison, le Ghanéen assurait, une nouvelle fois, le double pivot des Sang et Or. Aux côtés du patron Fofana, le numéro 26 des Artésiens n’a pas déçu. Actif, doté d’un superbe volume de jeu, il a mené la guerre au milieu parisien (10 ballons récupérés, 1 interception). Parfois trop. Auteur d’une grosse faute sur Mukiele et logiquement averti d’un carton jaune (41e), sa prestation n’en reste pas moins de haute volée.
Haïdara (8) : préféré à Deiver Machado dans un rôle de piston gauche, le Malien s’est rapidement retrouvé sur le devant de la scène. Décisif sur l’ouverture du score après une belle montée dans son couloir (5e), il se faisait cependant prendre dans le dos au départ de l’action menant à l’égalisation parisienne (8e). Consistant sur son aile, il a souvent proposé des solutions, permettant notamment aux siens de renverser régulièrement le jeu et de gêner le PSG tactiquement. Plein de rage au moment de pousser Ruiz à la faute, il est encore présent sur le troisième but lensois (47e).
Claude-Maurice (7,5) : absent à Nice, l’ancien ailier des Aiglons faisait son retour dans le onze des Sang et Or. Souvent entre les lignes du champion de France en titre, il s’est avéré très précieux dans la construction du jeu lensois. De nombreux décrochages intéressants et une activité de tous les instants. Juste techniquement, il se manquait, cependant, totalement au moment de reprendre le caviar de Sotoca (23e). Pas de quoi le perturber au moment de conclure face à Donnarumma juste après la pause (47e). Une très grosse prestation pour lui. Remplacé par Onana (73e).
Openda (8,5) : voir ci-dessus
Sotoca (7) : en soutien d’Openda, l’ancien joueur de Grenoble a rapidement prouvé toute son activité et sa détermination. Auteur d’une très belle percée et d’une magnifique ouverture vers Haïdara, il est à l’origine de l’ouverture du score lensoise (5e). Intelligent dans son orientation du jeu, à l’image de cette nouvelle transversale pour Claude-Maurice (23e), il a aussi fait preuve d’un très bel apport défensif, notamment dans les airs.
PSG
Donnarumma (4) : une partie frustrante pour le champion d’Europe 2020. Il n’a d’abord pas la main assez ferme sur l’action du premier but lensois (5e), puis ne peut que ralentir le cuir sur son face-à-face perdu avec Openda (28e), avant d’être impuissant face à Claude-Maurice (48e). S’il a encore fait frissonner les siens sur une relance au pied amenant un tir d’Openda sur lequel il s’est bien couché (26e), il n’a pas eu grand-chose à faire autrement.
Mukiele (5) : passeur décisif pour Ekitike sur le premier but parisien de la soirée (8e), l’ancien Montpelliérain a affiché un visage séduisant dans son couloir droit. En jambes, solide et appliqué défensivement, il a apporté beaucoup d’allant offensif, avec des projections intéressantes, tout en faisant parler sa puissance. On l’a tout de même moins vu en seconde période.
Ramos (4,5) : correct dans son placement, plutôt solide dans les duels et toujours aussi serein dans la relance, l’expérimenté défenseur central espagnol a donné beaucoup d’indications à ses partenaires, en patron. Il n’a pas à rougir de sa prestation, même s’il est un peu trop juste pour casser le contre tueur lensois (28e) et que le poids de l’âge se fait ressentir dans la vitesse face à une flèche comme Openda. Autrement rassurant autour de ses cages, SR4 a aussi tenté d’amener de la profondeur quand ses partenaires en avaient besoin en seconde période.
Marquinhos (3) : il a commencé son match avec une faute dangereuse (1e) et un retard sur Frankowski qui coûte cher sur l’ouverture du score (5e). On a connu mieux pour entamer un choc de L1. D’autant plus qu’il s’est aussi distingué par son tacle chasse-neige, laissant Openda seul face à Donnarumma sur le 2-1 (28e). Il ne sera jamais vraiment rentré dans son match, faisant preuve d’hésitation dans ses interventions et dans les duels, sauf face à Fofana en un-contre-un (70e). On est quand même (encore) bien loin du grand Marquinhos.
Hakimi (4,5) : positionné côté gauche face à Lens, le latéral marocain a été moins en vue qu’à l’accoutumée. Son entente avec son pote Mbappé a été bien contenue par la défense lensoise, alors que les deux hommes ont un peu pêché techniquement également. Il s’est un peu plus montré offensivement dans le second acte (54e, 56e), en étant plutôt appliqué défensivement, se fendant notamment d’un retour décisif dans sa surface. Averti pour avoir cherché des noises à Gradit en voulant défendre Mbappé (45e+3).
Ruiz (2) : l’international espagnol a rendu une bien mauvaise copie. Son absence de marquage sur Openda interpelle au moment du premier but lensois (5e), tout comme ses approximations balle au pied. L’ancien du Napoli a peiné à accélérer le jeu, sans parler de la difficulté rencontrée face au pressing du milieu lensois (14 ballons perdus, 33% de duels gagnés), en témoigne sa perte de balle devant sa surface sur le but du break (48e). À noter, malgré tout, une intervention décisive, mais bien heureuse, face à Claude-Maurice… qu’il avait au préalable oublié au marquage (23e). Remplacé par Vitinha (57e), auteur d’une belle ouverture pour Sarabia (71e), et puis c’est tout.
Verratti (4) : pour son 400e match avec le Paris SG, Petit Hibou, toujours aussi combatif, s’est montré précieux à la récupération du ballon et dans la relance. Du moins dans un premier temps, car il a peu à peu disparu et baissé le pied au fil de ce choc de Ligue 1. Le milieu italien n’a pas rendu sa meilleure copie sous le maillot rouge et bleu, subissant la loi de l’entrejeu du RC Lens à Bollaert. Averti, comme trop souvent, pour un tacle en retard (90e+3).
Danilo (4) : en sentinelle devant la défense, le polyvalent portugais s’est contenté de faire ce qu’il sait faire. Rugueux dans les duels (3/4 remportés) et propre balle au pied (98% de passes réussies), il n’a pas commis d’erreur, mais sans pour autant prendre de risques. Remplacé par Sarabia (57e), écœuré par Samba à bout portant (75e).
Soler (3) : l’ancien joueur de Valence avait bien débuté cette affiche de prestige à Lens, avec, notamment, une belle ouverture synonyme d’avant-dernière passe sur l’égalisation rapide du PSG (8e). Toujours propre techniquement, il s’est aussi montré intéressant par sa faculté à casser des lignes avec ses transmissions. Mais, comme un symbole, son mauvais choix dans la zone décisive ayant lancé le contre du 2-1 pour Lens (28e) a plombé sa prestation, et l’Espagnol n’a quasiment plus rien fait à Bollaert. Remplacé par Gharbi (78e), qui s’est distingué à l’aide d’un tacle appuyé sur Haïdara lui ayant valu un carton jaune (88e).
Ekitike (4) : l’attaquant prêté par Reims a rapidement égalisé en jaillissant dans les gants de Samba (8e), de quoi bien lancer son match à Bollaert. Il a d’ailleurs failli récidiver, mais il a manqué le cadre (17e). C’est à peu près tout ce qu’il y a à signaler pour le n°44 du PSG, trop brouillon, pas assez incisif et voulant parfois trop forcer le destin, optant pour les mauvais choix offensifs. Remplacé par Zaïre-Emery (73e), proche de se muer en passeur pour Sarabia (74e).
Mbappé (4) : soirée délicate dans le Nord pour KM7. Ses tentatives n’ont jamais fait mouche (3 tirs cadrés, 2 contrés). Bien pris au marquage par la défense sang et or, le Bondynois a eu des difficultés à prendre de la vitesse ou se retourner (5/14 aux duels). On a certes senti une volonté implacable de faire la différence et le sentiment qu’il pouvait faire des différences quand il avait le ballon, mais c’était, globalement, trop forcé, comme dans beaucoup de ses prises de décisions (2 dribbles réussis sur 9 tentés).