Équipe de France : un véritable fiasco pour débuter
Opposée au Mexique pour son entrée en lice dans ce tournoi olympique, l’équipe de France de Sylvain Ripoll a sombré pour finalement s’incliner 4-1. Outre le résultat, le contenu du match n’a pas été exceptionnel et il y a déjà de quoi être inquiet.
Un véritable casse-tête. Avec les clubs qui ne voulaient pas libérer leurs joueurs, Sylvain Ripoll avait du pain sur la planche pour établir sa liste pour les Jeux Olympiques 2020, repoussés à cette année à cause de la Covid-19. Après une première liste dévoilée, le sélectionneur des Bleuets a dû en refaire une, où l’on retrouvait notamment André-Pierre Gignac, Florian Thauvin et Téji Savanier au milieu des plus jeunes. Avec une préparation courte et une petite victoire face à la Corée du Sud en amical vendredi (2-1), tout le monde attendait avec impatience le premier match du tournoi olympique de cette équipe tricolore, ce jeudi contre le Mexique (10h). Et tout ne s’est pas passé comme prévu.
Organisée en 4-3-3, cette équipe de France olympique a eu du mal à ressortir proprement le ballon face à des Mexicains positionnés assez haut et avec un gros pressing en place. Malgré quelques occasions, les Bleuets ont souffert en première période avec parfois environ 35% de possession de balle. Le deuxième acte ne pouvait donc qu’être meilleur, mais il a été bien pire. Défensivement, les joueurs de Sylvain Ripoll étaient plus que fébriles. Exemple type pour illustrer les problèmes tricolores : cette relance dans l’axe de Sagnan ratée sous la pression mexicaine, qui amène derrière une occasion, mais le défenseur s’est rattrapé en sauvant la France sur sa ligne (17e). Et on n’a pas vu d’améliorations après la pause.
Une défense aux abois
Sur l’ouverture du score du Mexique, Caci est beaucoup trop tendre face à Diego Lainez et ne l’attaque pas, quand Clément Michelin est en retard sur Vega au moment de son coup de tête (47e). Les hommes de Jaime Lozano ont ensuite profité de la désorganisation de la défense française pour doubler la mise tranquillement (54e). Et que dire des deux derniers buts encaissés, avec ce mouvement tranquille d’Antuna avant de frapper du gauche dans la surface (80e) ou cette passe totalement ratée de Melvin Bard, tout juste entré en jeu, pour Aguirre et le but du 4-1 dans le temps additionnel (90e +1). Et globalement, on n’a pas vu de sérénité derrière, peut-être à cause de ce pressing mexicain qui a bien fonctionné.
Malheureusement, il n’y a pas que la défense à blâmer. Dans l’entrejeu, Lucas Tousart, Téji Savanier et Enzo Le Fée ont trop souvent été en retard et les milieux mexicains ont été plus entreprenants. Mais ce qui inquiète aussi, c’est l’attaque française avec des éléments d’expérience comme André-Pierre Gignac et Florian Thauvin. Le capitaine, positionné en pointe, a trop souvent été esseulé et n’a pas été dangereux. Et que dire de l’ancien Marseillais, qui a clairement perdu son explosivité et la qualité de sa patte gauche. Le jeune Arnaud Nordin a lui été plutôt actif mais les Mexicains avaient rapidement compris comment gêner les Bleuets : un pressing à deux ou trois sur un joueur.
Des attaquants décevants
Seules satisfactions côté français : les bonnes rentrées de Randal Kolo Muani, qui a obtenu le penalty, et d’Alexis Beka Beka, qui a montré de belles choses dans l’entrejeu. Mais c’était bien trop peu, et Sylvain Ripoll va devoir trouver des solutions pour changer tout ça. «On est évidemment déçu du résultat mais aussi du contenu. On aurait aimé jouer un match plus équilibré. Mais il aurait pour ça fallu être bien meilleurs et on doit reconnaître la qualité de cette équipe mexicaine. Pour rivaliser, on aurait dû faire un très gros match, ça n’a pas été le cas. Le score reflète bien la différence de niveau. On doit faire beaucoup mieux, on n’a pas bien récupéré le ballon, on n’a pas su se mettre dans le sens de la route, ni trouver les attaquants», a lâché le sélectionneur après la partie et donc moins direct que son capitaine André-Pierre Gignac, qui n’a pas mâché ses mots après la partie.
«C’est plus que mérité, il faut dire ce qui est. Ils ont mis de tout dans leur panier et on a mis un peu trop rien. Je pense qu’on a la chance de ne pas repartir avec cinq ou six buts. On a manqué d’expérience, de concentration, d’agressivité, de tout. Il va falloir qu’on se remette la tête à l’endroit pour se qualifier, car je n’ai pas envie de rentrer en France après le troisième match. (…) Ça y est, on est entrés dans la compétition et ça va être compliqué, car on a des matches tous les trois jours, mais il faut trouver la solution», a lâché APG. Place au travail, et les Bleuets n’ont pas beaucoup de temps avant la rencontre face à l’Afrique du Sud dimanche (10h heure française).
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