L’incroyable résurrection d’Edin Dzeko

Par Alexis Cimolino
4 min.
AS Rome Edin Džeko @Maxppp

Mis au placard à Manchester City, l’attaquant bosnien (30 ans) a longtemps été classé au rang de flop avec la Roma. Jusqu’à cette saison où il trône en tête des buteurs de Serie A et symbolise l’allant offensif de la Louve. Focus d’une renaissance avant le derby face à la Lazio ce dimanche.

Le 8 août 2015, Edin Dzeko débarquait à l’AS Rome. Barré par la concurrence des Sergio Aguero et autre Wilfried Bony à Manchester City, l’avant-centre bosnien était prêté pour 4 M€ dans la capitale italienne. Les Giallorossi et leur entraîneur d’alors, un certain Rudi Garcia, croyaient même réaliser un très gros coup et tenir là un numéro 9 d’envergure, dans tous les sens du terme, et salivaient déjà de la relation technique avec son compatriote Miralem Pjanic. Dès octobre, après des débuts concluants, ils n’hésitent d’ailleurs pas à lever l’option d’achat de 11 M€ pour le colosse d’1,93m et 80 kg.

La suite après cette publicité

Et puis, tout s’effondre. De novembre 2015 à février 2016, Dzeko ne trouve plus le chemin des filets, passant, au total, onze heures et cinquante minutes sans marquer le moindre but. Comme si le poids de son transfert définitif était trop lourd à porter. Il se retrouve pris en grippe par des tifosi qui l’avaient pourtant accueilli sous des «Olé, Olé, Olé, Olé, Dzeko, Dzeko !» quelques mois plus tôt à l’aéroport. La tendance a plutôt basculé vers des Edin «Cieco» (l’aveugle en italien). L’hiver dans la Ville Eternelle fut plus rude que prévu pour le joueur balkanique. Lui qui était promis à lutter avec les Gonzalo Higuain, Mauro Icardi, Paulo Dybala et autres Carlos Bacca pour le titre de Capocannoniere termine l’exercice 2015-2016 à seulement 8 buts en 31 matchs, même pas meilleur buteur du club puisque Mohamed Salah scorera à 14 reprises.

À lire Rome et Rennes se rapprochent d’un accord pour Enzo Le Fée

De Edin «Cieco» à Edin Dzeko

Mais la saison 2016-2017 redémarre sous les meilleurs auspices pour le natif de Sarajevo. Une fois l'affront de l'élimination en barrages de la Ligue des champions par Porto lavé, les réalisations s’enchaînent. Cinq buts en quatre matchs d’Europa League, et surtout déjà 12 buts en 14 rencontres de Serie A, soit un toutes les 97 minutes, dont des doublés décisifs sur la pelouse de Naples, de Sassuolo (victoires 3-1) ou encore dimanche lors du pénible succès à domicile contre Pescara (3-2). «Une chose est certaine : marquer en Italie est plus difficile. Marquer 30 buts ailleurs n’est pas la même chose. C’est difficile pour les attaquants en ici, car il y a toujours deux défenseurs qui vous marquent», a-t-il répété plusieurs fois dans la presse italienne. Mais petit à petit, l’ancien de Wolfsbourg a su s’adapter à la rigueur tactique et à la solidité du calcio. «Je suis arrivé d’un autre pays et d’un championnat différent. Peut-être avais-je besoin de temps. Mais maintenant j’ai beaucoup appris sur la Serie A, sur les défenseurs, sur les stades et sur les clubs», confiait-il dans une interview au Corriere della Sera le 25 novembre.

La suite après cette publicité

C’est donc un Dzeko en pleine bourre qui se présentera sur la pelouse du Stadio Olimpico ce dimanche après-midi face à l’ennemi juré de la Lazio. L’occasion rêvée de marquer ce rendez-vous de son empreinte, lui a déjà trouvé deux fois le chemin du but la saison dernière dans le derby capitolino. Son coéquipier Daniele De Rossi ne doute pas de ses capacités, et de la valeur-ajoutée qu’il apporte à l’équipe. «Il a retrouvé la confiance en marquant des buts. Par rapport à l'année dernière, nous jouons mieux et davantage pour lui», assurait le Capitanino après le match face à Pescara.

L’international bosnien (85 sélections, 49 buts) revit et participe à la bonne santé de la Roma, dauphin de la Juventus, qu’elle talonne de quatre points. Dans son sillage, Salah (8 buts en championnat) et Perotti (5 buts) relayés par à-coups par l’icône Francesco Totti (2 buts), font des merveilles au sein d’un trio offensif ultra-prolifique. Avec 33 buts, la Roma est d’ailleurs la 3e meilleure attaque d’Europe à égalité avec le Barça (33 buts). Seuls Monaco (44) et le Real Madrid (36) font mieux. Et Dzeko virtuel soulier d’or ? Presque puisqu’il est seulement devancé par Pierre-Emerick Aubameyang et Edinson Cavani (respectivement 15 et 14 réalisations) dans les championnats majeurs. Edin «Cieco» est donc redevenu Edin Dzeko. Un surnom, qui, il l’assure, ne l’a pas affecté outre mesure : «L’homme bon se lève, écarte les bras comme un albatros, applaudit et sourit. Non, on ne change pas en 30 ans. On ne change pas et il n'y a pas de raison de changer», affirme-t-il dans les colonnes du Corriere della Sera. Pour la Roma en revanche, cela change la vie de pouvoir enfin compter sur un buteur prolifique.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité