Euro

Le Portugal se lâche déjà contre les méthodes de Roberto Martinez

Devenu sélectionneur de la Seleção das Quinas en 2023, l’Espagnol a réalisé d’excellents débuts. Mais depuis le coup d’envoi de l’Euro 2024, sa réputation en prend un coup.

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Roberto Martinez et Cristiano Ronaldo, avec le Portugal, lors de l'Euro 2024. @Maxppp

Le règne de huit ans de Fernando Santos à la tête du Portugal s’est terminé dans la douleur. Pour se relancer après l’échec du Mondial 2022 (élimination en quarts par le Maroc), la fédération lusitanienne a fait dans le clinquant. Le 9 janvier 2023, l’Espagnol Roberto Martinez était choisi pour qualifier la Seleção das Quinas pour l’Euro 2024. L’ancien patron de la Belgique débarquait avec une réputation plutôt flatteuse, à savoir celle d’un sélectionneur ayant proposé du beau jeu avec les Diables rouges, même si aucun trophée n’est venu récompenser son travail.

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Les débuts de Martinez au Portugal donnaient d’ailleurs raison à la FPF. Présent dans le groupe J avec la Slovaquie, la Bosnie, l’Islande, le Luxembourg et le Liechtenstein, le Portugal a validé son billet pour l’Allemagne en remportant tous ses matches de qualification (10 sur 10, 36 buts inscrits, 2 encaissés). Une campagne XXL qui faisait logiquement des coéquipiers de Cristiano Ronaldo l’un des favoris de la compétition. Qualifiés pour les quarts de finale après leur succès face à la Slovénie (0-0, 3 hab 0), les Lusitaniens répondent présents et seront opposés à la France ce vendredi 5 juillet.

Un fond de jeu critiqué

Pourtant, ce n’est pas la joie au pays. À l’instar de ce que Didier Deschamps vit avec les critiques en France, Roberto Martinez en prend lui aussi pour son grade. Une situation qui ne s’est pas arrangée après ses propos tenus en conférence de presse à l’issue du match de lundi. « Nous avons joué un bon match offensif (…) Nous n’avons pas marqué, bien sûr, mais nous avons joué un bon match. Je suis fier de ce match, j’ai vraiment apprécié notre performance. » Depuis, les critiques fusent. Et pas qu’un peu.

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« Les conférences de presse de Roberto Martinez commencent à être malhonnêtes. Il est impossible pour un entraîneur national et un manager de haut niveau comme Roberto Martinez d’arriver à la fin de ce match et de dire que l’équipe a très bien joué. Elle n’a pas mal joué, bien sûr, mais on demande beaucoup plus à des joueurs de cette qualité », s’est emportée la journaliste de la chaîne SIC, Mariana Fernandes, suivie par la journaliste de CNN Portugal, Sofia Oliveira. « Je pense que Roberto Martinez a réfuté cette théorie selon laquelle il n’était pas possible que quelqu’un de pire que Fernando Santos arrive. Si Roberto Martinez n’est pas pire, il est pareil. En fait, c’est exactement ce qui a été fait avec Fernando Santos : on a mis des têtes ensemble jusqu’à ce qu’on se rende compte que le problème ne venait pas des joueurs, mais de l’entraîneur. »

Une gestion des stars remise en cause

Outre le fond de jeu peu séduisant de l’équipe, il est surtout reproché à Martinez de faire du management uniquement lié au statut de ses joueurs. « Nous avons affaire à un entraîneur qui, lorsqu’il doit prendre une décision, il pense le contraire. Il regarde le terrain et ne pense pas à qui il doit faire sortir, il pense à qui il ne peut pas faire sortir », a indiqué le journaliste Pedro Fatela. Un constat partagé par l’ancien défenseur et international portugais Fernando Meira. « Il a un peu peur de changer l’équipe ». Pour illustrer cette pensée des cadres intouchables, on pense à un Bruno Fernandes catastrophique face à la Slovaquie, mais qui a pu jouer tout le match. Enfin, l’exemple qui fait parler au Portugal est cette image de Cristiano Ronaldo en larmes après son penalty raté et un Roberto Martinez qui se refuse à le remplacer. Icône de la sélection nationale et capitaine, CR7 approche de la fin de sa carrière. Le joueur d’Al-Nassr a d’ailleurs confié que cet Euro 2024 sera sans doute son dernier Championnat d’Europe.

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Doit-il pourtant être intouchable même quand il s’effondre durant son baroud d’honneur ? « Les décisions de Cristiano Ronaldo et Roberto Martinez. La première impression, souvent la bonne, est que l’entraîneur fait des changements selon les statuts », écrit A Bola. Le journal lusitanien évoque d’ailleurs l’une des victimes de cette gestion politique de Martinez : le Parisien Vitinha, remplacé à l’heure de jeu. « Un statut que Vitinha n’a pas, par exemple, alors qu’il est plus logique qu’il soit sur le terrain que d’autres joueurs. (…) il y a des choses qui se voient, comme ce que le Portugal gagne quand Vitinha est sur le terrain. Avec ses changements, Martinez a réussi à désosser le flanc gauche du Portugal. Conceição n’a jamais été capable de percer comme Leão et il se sent clairement plus à l’aise à droite. En fin de compte, nous avons besoin d’un Roberto Martinez qui soit plus un entraîneur qu’un gestionnaire de vestiaire, notamment parce que la France arrive, elle qui, en règle générale, n’a pas de pitié pour les indécis et n’a pas peur lorsqu’elle se retrouve face à un monstre. » Autant dire que si le Portugal se fait sortir par la France, Roberto Martinez va passer un sale moment.

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