PSG : comment Luis Enrique a renversé le Liverpool d’Arne Slot
Sur la pelouse d’Anfield et dans une ambiance incandescente, le Paris Saint-Germain s’est finalement offert le scalp de Liverpool (1-0, 4-1 aux t.a.b) au terme d’une soirée irrespirable. Un exploit retentissant pour le club de la capitale, qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des Champions, et une nouvelle démonstration de force du collectif dirigé par Luis Enrique…

Sept victoires, 19 buts marqués, un seul but encaissé. Tel était le bilan de Liverpool face à un club de l’Hexagone à l’occasion du match retour d’une confrontation à élimination directe avant d’affronter le Paris Saint-Germain, mardi soir, du côté d’Anfield. Une statistique aussi effrayante avant le coup d’envoi que significative au coup de sifflet final. Et pour cause. Loin d’être apeurés par la montagne qui se dressait devant eux et malgré la défaite cruelle subie au Parc des Princes la semaine passée, les Parisiens - désormais orphelins de Mbappé, Messi, Neymar & co - ont réussi à renverser la situation lors du match retour au terme d’une séance des tirs au but marquée par les deux arrêts décisifs de Gianluigi Donnarumma.
Un onze identique, des changements percutants
Avant cela, Ousmane Dembélé avait lui inscrit le seul but de la rencontre dans le temps réglementaire (12e), égalisant ainsi sur l’ensemble des deux rencontres (1-1 au cumul). Une soirée rêvée où le projet porté par Luis Enrique depuis son arrivée sur le banc parisien sort lui aussi grand gagnant. «On a juste montré quel type d’équipe nous sommes, qui joue son propre football, quel que soit le terrain où elle se déplace, même si ça n’a pas été facile par moments ici. Nous avons été à la hauteur de ce que le match réclamait», confiait sobrement le technicien espagnol. Fidèle à ses principes - certains le qualifieront de têtu pour ce fait - le natif de Gijon a pourtant réalisé de nombreux choix s’avérant finalement payants.
Parmi eux, celui de repartir avec le même onze de départ alors que de nombreux observateurs s’attendaient, par exemple, à voir Désiré Doué d’entrée de jeu. Sûr de ses forces et très certainement mis en confiance par la proposition collective des siens au match aller (malgré la défaite), l’ex-sélectionneur de la Roja reconduisait donc son 4-3-3 avec un milieu de terrain composé de Joao Neves, Vitinha et Fabian Ruiz. Devant, Bradley Barcola, et Khvicha Kvaratskhelia accompagnaient quant à eux Ousmane Dembélé. Bousculé en début de match et tout proche de craquer, notamment face à Mohamed Salah, le PSG finissait par s’enhardir et se montrer dangereux (1,97 xG en première mi-temps, soit le total le plus élevé enregistré par une équipe visiteuse sur un match complet à Anfield cette saison, toutes compétitions confondues).
Luis Enrique a réussi son pari
Et quand la tempête des Reds reprenait de plus belle au retour des vestiaires ? Luis Enrique réagissait encore en lançant Désiré Doué. Un choix là-aussi gagnant, tant le crack parisien a déstabilisé la défense liverpuldienne avant d’inscrire le dernier penalty, synonyme de qualification, devant les 3000 supporters présents. Quelques minutes plus tard, Warren Zaïre-Emery - entré en lieu et place de Fabian Ruiz - et Lucas Beraldo - successeur de Marquinhos pour les prolongations - donnaient également raison à l’Espagnol de 54 ans. «J’ai beaucoup aimé ce que j’ai vu, même si nous avons été dominés parfois et que Liverpool aurait mérité de marquer», confiait, à ce titre, Luis Enrique en conférence de presse.
Acceptant (ou plus honnêtement contraint) sur de nombreuses séquences, de défendre en bloc bas sur la pelouse d’Anfield, le PSG n’a par ailleurs pas hésité à user des longs ballons pour sauter les lignes rouges et ainsi sortir du pressing intense de la bande d’Arne Slot. Un schéma peu habituel pour les champions de France en titre, habitués à prendre le contrôle des opérations de bout en bout, mais qui a finalement là-aussi porté ses fruits. «C’est évident que ça nous apporte quelque chose de très positif. Nous sommes dans une bonne dynamique. Tout cela nous conforte dans ce que nous faisons», ajoutait, dans cette optique, le coach passé par le Barça.
Un onze performant, des changements efficients, une capacité à bien gérer les temps forts et les temps faibles, accepter de défendre plus bas sans se renier pour autant… le PSG n’avait, certes, pas la certitude de se qualifier comme l’a rappelé Nasser al-Khelaïfi, mais a bien tout mis en oeuvre pour renverser le leader incontesté de Premier League. Même le fait de ne pas préparer, en amont, une éventuelle séance de tirs au but. «L’expérience m’a prouvé que ce n’est pas nécessaire. Notamment avec l’Espagne contre le Maroc à la Coupe du monde (élimination en 8es, 0-0, 0-3 aux t.a.b.). Ce mardi, les joueurs se sentaient de les tirer», justifiait l’architecte des Rouge et Bleu avant de conclure : «tout ce qui peut arriver de positif autour de l’équipe me paraît merveilleux. On ne changera pas notre mentalité, nos intentions. Notre objectif est d’être en position de gagner cette compétition. On sait combien il est difficile de la gagner, mais c’est évident que ça nous renforce». Récemment prolongé jusqu’en 2027, Luis Enrique a lui aussi, plus que jamais, renforcé sa position.
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