Mercato : transferts dévalués, les clubs qui vont trinquer

Par Matthieu Margueritte
4 min.

Les beaux jours reviennent, les rumeurs aussi. Si le printemps a fait son apparition, dans le monde du football ce ne sont pas les bourgeons qui vont commencer à fleurir, mais bel et bien les transferts. Période de négociations intensives, le printemps permet également de se faire une première esquisse de ce que sera le prochain mercato estival.

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Et le moins que l'on puisse c'est qu'il risque d'être très chaud. Si l'an dernier l'avortement du transfert de Cristiano Ronaldo au Real Madrid avait paralysé une majeure partie des mouvements, ne donnant lieu ainsi qu'à deux gros transferts de dernière minute (Berbatov, Robinho), l'été 2009 s'annonce plus enflammé. La faute à des dossiers brûlants tels que l'éternel CR7, David Villa, Cesc Fabregas, Fernando Torres ou Benzema et Gourcuff pour la France.
Pas de petites économies

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Mais si certains clubs peuvent déjà commencer à se frotter les mains en vue du gros chèque qui les attend, d'autres voient ce marché des transferts comme la possibilité de mettre fin à un calvaire : celui d'un joueur recruté une fortune et qui devrait être revendu à bas prix. Pas facile à digérer pour un club, la revente à prix cassé aura une dimension encore plus néfaste en ces temps de crise. Alors que même un club comme Chelsea se serre la ceinture et évite de dépenser à tout-va, on imagine bien Roman Abramovich ne pas être extrêmement ravi de savoir qu'il ne pourra pas récupérer d'argent sur un joueur comme Florent Malouda.

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Recruté en 2007 pour 21 M€, l'ancien Lyonnais est pisté par une Juventus qui n'est disposée à mettre que 11 M€ sur la table. Le magnat russe a beau être milliardaire, ces 10 M€ manquants ne le sont pas tant que ça puisqu'ils ont démontré qu'avec une telle somme ils pouvaient s'offrir les services d'un Deco. Toujours à Stamford Bridge, c'est le Portugais Ricardo Quaresma (photo) qui est au coeur des discussions. Mais cette fois c'est l'Inter Milan qui risque de grimacer. L'été dernier, José Mourinho fait des pieds et des mains pour attirer le milieu du FC Porto moyennant 22 M€. Un pari raté pour un joueur qui, après son passage au Barça, montre qu'il est incapable de s'imposer chez un grand d'Europe après seulement sept titularisations en Lombardie. Prêté à Chelsea, l'international lusitanien souhaite être recruté définitivement. Reste à savoir si les dirigeants londoniens accepteront de dépenser de l'argent pour un joueur qui n'a disputé que quatre matches depuis début 2009. Une chose est sûre, si les Blues décident quand même de passer à la caisse, les Nerazzurri n'en récupèreront pas plus de la moitié du montant dépensé l'été dernier.
Tous les championnats européens concernés

La Premier League est décidément la spécialiste de ce genre de transfert à prix cassé. Autre exemple avec le Brésilien Jô. Ancien attaquant du CSKA Moscou, il est recruté par Manchester City contre 25 M€. Une somme importante, mais il faut dire que ce dernier débarque en Angleterre avec un bilan flatteur de 30 buts en 53 matches de championnat russe. Résultat : au City Of Manchester Stadium, Jô ne plante qu'un but en neuf matches. Le constat est rude. Parti se refaire une santé du côté d'Everton, l'international auriverde n'a pas joué beaucoup plus de rencontres, mais son taux de réussite est supérieur (3 buts en 6 matches). Mais bien loin de justifier un tel prix. Lui aussi a déclaré dans un entretien accordé au Guardian qu'il souhaitait rester chez les Toffees. À quel prix ? Selon les dernières estimations, City n'en demanderait plus que 12 M€.

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La Liga espagnole n'est pas en reste. Au Barça, c'est le cas Hleb qui dérange. Acheté pour 15 M€, le Belarusse n'a joué que 14 rencontres (5 titularisations). Un départ est déjà évoqué. Au Bayern plus précisément où il pourrait faire partie de l'opération Ribéry. Valeur estimée : 8 M€.

Enfin, en France il y a le cas Gomis. Certes lui n'a pas coûté un sou à Saint-Étienne, mais les Verts pourraient bien regretter le fait de ne pas l'avoir vendu l'été dernier. Bien sûr que les dirigeants ne pouvaient pas prévoir une telle saison catastrophique du club, mais aussi de leur joueur, toujours est-il qu'alors que l'OM était prêt à mettre gros sur la balance (entre 15 et 18 M€), voir l'ASSE revendre son poulain pour 10 M€ serait déjà un exploit. Et encore, le prix pourrait baisser si une relégation en Ligue 2 passe par là.

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