Bordeaux-Lyon : les notes du match
Grâce à des buts d’Alou Diarra et Jussiê, les Girondins de Bordeaux se sont offert un succès de prestige à Chaban Delmas face à l’Olympique Lyonnais (2-0). Trois points qui permettent aux hommes de Jean Tigana de sortir la tête hors de l’eau au classement. À Lyon, la crise couve.
Dans l’ombre de Yoann Gourcuff la saison passée, Jaroslav Plasil et Jussiê ont montré ce soir qu’ils pouvaient eux aussi être décisifs sous le maillot des Girondins de Bordeaux. Homme à tout bien faire, le Tchèque a pris ses responsabilités, frappant notamment les coups de pied arrêtés. C’est d’ailleurs sur l’un d’eux que son capitaine Alou Diarra ouvrait le score de la tête (60e). Quant au n° 10 brésilien, il a éclaboussé la rencontre de sa classe.
L’ancien Lensois s’est amusé à jouer entre les lignes, faisant parler sa finesse technique. Il est finalement récompensé par un but de toute beauté à la conclusion d’une chevauchée durant laquelle il a mystifié toute la défense de l’Olympique Lyonnais (92e). Jean Tigana tient peut-être là les nouveaux patrons de son Bordeaux qui respire au classement (13e avec 7 points). Côté rhodanien, l’heure est grave et les prochains jours devraient être agités à Tola Vologe.
Certes, les coéquipiers de Jérémy Toulalan ont eu des occasions franches par l’intermédiaire de Bastos (8e), Lisandro (30e) ou Gomis (72e et 89e), mais leur jeu a cruellement manqué de consistance. Pour ne rien arranger, Licha s’est de nouveau blessé. Et Gourcuff n’a pas semblé en mesure de s’imposer comme le leader technique de l’équipe. Claude Puel va avoir du pain sur la planche pour redresser rapidement la barre. Pour un prétendant au titre, l’actuelle 17e place (avec 5 points seulement) fait désordre…
L’homme du match : Jussiê (7) : placé en soutien de Maazou, on l’a d’abord moins vu que Plasil. Plus efficace lorsqu’il a réussi à s’infiltrer entre les lignes adverses, il s’est alors montré plus dangereux (23e, 41e et 47e). Il a posé beaucoup de problèmes aux Lyonnais qui ont souvent été forcés de faire faute sur lui. Une seconde période de haute volée, ponctuée de plusieurs belles remontées de balle et surtout d’un but magnifique au bout du temps réglementaire. Éliminant successivement Diakhaté, Lovren et Toulalan, il place ensuite une frappe du gauche hors de portée de Lloris. De bon augure pour la suite de sa saison et celle des Girondins.
Bordeaux :
Carrasso (6) : légèrement inquiété par la tête de Bastos (8e) et le coup franc de Gourcuff (28e), il gère ensuite parfaitement son duel face à Lisandro (30e). Très peu de travail au final, il est resté concentré jusqu’au bout en détournant du bout du gant la frappe à bout portant de Gomis (89e).
Sané (5,5) : préféré à Chalmé à droite de la défense, il a rendu une copie propre, uniquement entachée par un léger retard sur la tête Bastos (8e) et un alignement limite qui offre à Lisandro son duel avec Carrasso (30e). Mais au final, les Lyonnais sont rarement passés par son côté et on a très peu vu Bastos.
Fernando (6,5) : aligné dans l’axe de la défense, il a préféré jouer sobre, notamment dans ses relances. Sans prendre de risques, il est resté attentif aux déplacements de Lisandro. Confronté ensuite à Briand, il a réalisé une bonne intervention (53e). Toujours aussi propre sur Gomis (81e). Précieux, malgré un seul oubli sur le même Gomis qui aurait pu coûter cher (89e).
Ciani (6) : souvent présent dans les airs, moins en réussite dans son jeu long, il aurait pu ouvrir le score juste avant la mi-temps sur un coup franc de Plasil. Finalement rarement mis en danger par les attaques lyonnaises, il a su se montrer solide et serein dans les duels qu’il a eu à livrer.
Trémoulinas (5) : pas dans un très grand jour, il a d’abord eu du mal défensivement. Des relances pas toujours précises (19e et 24e) et une situation mal gérée (40e). À noter une bonne entente avec FBK. Du mieux après le repos, où il s’est un peu plus porté vers l’offensive jusqu’au but, avant de se concentrer sur ses tâches défensivement.
A. Diarra (6,5) : positionné seul devant la défense, dans un rôle de sentinelle, il a gagné la plupart de ses duels. L’international a notamment éteint Gourcuff quand celui-ci s’est retrouvé dans sa zone. Toujours aussi dangereux sur les coups de pieds offensifs, c’est lui qui dévie du bout du crâne le coup franc de Plasil. Indispensable.
Ben Khalfallah (5,5) : d’abord à droite, il a souvent permuté avec Wendel. Remuant, il a cependant manqué de percussion dans ses dribbles. Averti pour un tacle en retard sur Makoun (28e) et remplacé par Gouffran (56e). L’ancien Caennais s’est montré disponible pour ses coéquipiers, tentant d’apporter sa vitesse et sa puissance, comme sur cette frappe cadrée (76e).
Plasil (6,5) : chargé de faire le lien entre la défense et l’attaque, il n’a pas hésité à redescendre pour proposer des solutions. Une grosse débauche d’énergie de la part du Tchèque qui a touché beaucoup de ballons. Des coups francs souvent bien tirés, comme lorsqu’il dépose le ballon sur la tête de Diarra (60e).
Wendel (5) : il s’est plus illustré par ses bons coups de pieds arrêtés, obligeant Lloris à intervenir dans sa surface. Il a semblé en manque de rythme, ce qui explique surement ses quelques mauvais choix (41e et 55e). Un peu en dedans et remplacé par Ducasse (78e).
Jussiê (7) : voir ci-dessus
Maazou (4) : préféré à Modeste, il n’a pas vraiment bien négocié les ballons qu’il a reçus. Un peu esseulé en attaque, il a souvent manqué de lucidité dans ses choix et ses déplacements, comme à la 62e minute. Remplacé par Modeste (64e) dans la foulée. Si le jeune attaquant est vite entré dans son match, il a fait preuve d’un peu de maladresse malgré de bonnes intentions.
Olympique Lyonnais :
Lloris (5) : le gardien de but de l’OL a rendu une copie contrastée ce soir. Autoritaire et vigilant sur ses sorties aériennes (6e et 14e) et ses interventions chaudes (tête de Ciani à la 45e, frappe de Wendel à la 55e et tentative de Gouffran à la 75e), l’international tricolore n’a pas connu la même réussite dans son jeu au pied avec plusieurs dégagements ratés. Il n’est pas exempt de reproches sur les buts bordelais.
Réveillère (4,5) : le latéral a livré une première période solide comme à son habitude même s’il a parfois été gêné par la vivacité de FBK et l’apport offensif de Trémoulinas. Il a en revanche été bien plus en difficulté lorsqu’il s’est retrouvé face à Wendel au cours du second acte. Averti (59e).
Diakhaté (5) : précieux par son placement, le Sénégalais a sorti quelques ballons chauds en première période (13e puis 39e) et a dominé l’espace aérien. À créditer d’anticipations intéressantes, il est parfois un peu trop dur sur l’homme. Averti (33e).
Lovren (4) : le Croate est en nets progrès. Serein et attentif, l’ancien pensionnaire du Dinamo Zagreb s’est illustré par de nombreuses interventions propres, mais aussi des relances plutôt correctes. Malheureusement, sa responsabilité est clairement engagée sur les deux buts (en retard sur Alou Diarra et trop tendre avec Jussiê). Dommage.
Cissokho (5) : pour son retour à la compétition, il s’est plutôt bien comporté. Quelques montées appréciables et un travail défensif à la hauteur, même s’il a mis du temps à entrer dans le match. Il a livré un joli duel face à Gouffran en seconde période.
Toulalan (4) : après un bon match en Champions’ League mardi, le capitaine lyonnais a semblé un peu plus emprunté ce soir. Certes, il a beaucoup couru dans l’entrejeu, mais il n’a pas eu l’efficacité qu’on lui connaît habituellement. Un placement parfois défaillant face à la mobilité des milieux bordelais dans sa zone. Coupable lui aussi sur le but de Jussiê. Averti (45e).
Makoun (4) : le Lion Indomptable s’est évertué à poser le jeu au milieu du terrain, cherchant des intervalles. Il n’a pas franchement été en réussite, perdant pas mal de ballons sur des déviations. Il aura au moins eu le mérite d’essayer. Utile dans les tâches défensives. Remplacé par Pjanic (73e). Le Bosnien n’a pas franchement eu la possibilité de briller.
Gourcuff (4) : sifflé par le public bordelais du début à la fin du match, le meneur de jeu rhodanien a également vécu une soirée délicate sur le plan du jeu. Pas très heureux dans ses choix, il n’a que rarement créé le danger dans la défense girondine, à l’exception d’un bon centre (8e) et d’un coup franc lointain (29e).
Briand (5) : il a commencé le match sur le flanc droit, proposant des solutions en profondeur. L’international français s’est surtout distingué en offrant un amour de ballon de but manqué par Licha (30e). Passé dans l’axe une dizaine de minutes après la sortie de l’Argentin, il a multiplié les appels sans être servi. Suite à l’entrée de Gomis, il a basculé à nouveau à droite.
Bastos (4,5) : soirée discrète pour l’international auriverde. Il aurait pu ouvrir le score très tôt pour l’OL si le cadre ne s’était pas dérobé sur sa tête piquée (8e). À part ça, pas grand-chose à se mettre sous la dent face à un bon Sané. À noter ses efforts fournis dans le travail défensif. Remplacé par Gomis (63e). L’attaquant lyonnais aurait pu être le héros des siens s’il avait cadré sa tête (72e) ou réussi son face à face avec Carrasso (89e). La barre en a décidé autrement.
Lisandro (3,5) : l’Albiceleste aurait peut-être pu changer le sort du match, s’il n’avait pas trop ouvert trop son pied seul face à Carrasso (30e). Pour le reste, il a passé son temps à presser les défenseurs bordelais avant de sortir sur blessure. Remplacé par Pied (51e) qui a tenté d’apporter son jus à l’attaque bordelais avec notamment deux tentatives de frappes (67e et 94e).
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