Comment la Süper Lig attire autant de grands noms dans ce mercato estival
Alors que le mercato saoudien bat son plein cet été, le championnat turc, un peu plus à l’abri des regards, réussit également à attirer des joueurs d’envergure venus des grandes ligues européennes.
Alors que le monde entier parle de la domination de l’Arabie saoudite dans ce mercato estival, un autre championnat a déjà réalisé de très bons coups cet été : la Süper Lig. En effet, le championnat turc semble prendre une nouvelle dimension depuis quelques années en réussissant à attirer de grands noms dans ses clubs, que ce soit Galatasaray, Fenerbahce ou encore Besiktas. De Mauro Icardi et Hakim Ziyech chez les Lions d’Istanbul, Edin Dzeko et Fred sous le maillot des Canaris Jaunes ou même Alex Oxlade-Chamberlain et Ante Rebic au BJK, la Spor Toto Süper Lig s’offre de jolis coups et se renforce pour s’immiscer dans les courses d’Europe, mais pas forcément la Ligue des champions, comme nous l’explique Mathieu Markaroglu, agent spécialisé dans le football de la Sublime Porte.
En effet, selon ses dires, les clubs turcs devraient suivre des modèles de réussite dans le Vieux Continent. Pas forcément les plus opulents, mais des structures émergentes : «si le football turc veut se débarrasser de son image de championnat exotique qui surpaie des vétérans ou des joueurs de deuxième ou troisième catégorie, il faudrait gérer les clubs en prenant exemple sur des clubs comme le SC Braga, l’Atalanta, le RB Leipzig où les investissements majeurs sont effectués au niveau des centres d’entraînement, des structures de scouting (repérage, ndlr), et surtout au niveau du développement sportif et humain de jeunes joueurs talentueux achetés jeunes au bon prix et revendus quelques années plus tard au prix fort. Dans ce cas, ils pourront réellement se positionner sur des compétitions comme la Ligue Europa ou la Ligue Europa Conference si ce type de stratégie est adopté sur la durée et non pas sur 3/4 ans.»
Galatarasay et Fenerbahce en tête de gondole
Pourtant, toujours selon le représentant de joueurs, «les clubs turcs n’ont pas vraiment changé leur manière d’opérer, notamment au niveau des transferts payants qui sont dans la grande majorité réalisés grâce à l’appui d’importants sponsors.» Pour cela, des institutions comme Galatasaray ou encore Fenerbahce, deux cadors de la Süper Lig, s’appuient sur des dirigeants capables de s’ouvrir de nouvelles portes et ainsi renflouer leurs caisses pour pouvoir s’attirer de grands noms du top 5 européen. «Concernant le discours, je pense que si on prend Galatasaray et de son vice-président Erden Timur, c’est un homme d’affaire jeune et moderne ayant réussi à l’international et qui sait exactement comment négocier et convaincre des partenaires étrangers. (…) Fenerbahçe, via son président Ali Koc - un des hommes les plus riches de Turquie, essaie d’être très ambitieux mais en étant plus malin qu’auparavant.»
Cette nouvelle politique sportive de ces clubs historiques de la Süper Lig vient également bousculer les pratiques des anciennes directions, plus intéressés par le pur gain financier : «aujourd’hui, on parle de football alors qu’auparavant, les prédécesseurs laissaient trop souvent cette tâche à des agents qui ne pensaient qu’à gonfler au maximum les chiffres et se partager une bonne partie de l’argent entre agents et certains dirigeants dans les clubs. Si l’on continue sur Galatasaray, Erden Timur a su saisir les opportunités du marché avec Icardi, Ziyech récemment via des prêts payants et des salaires qui sont en grande partie payé par les clubs prêteurs. Tant que ce type de personnes seront aux commandes dans les grands clubs cela pourrait durer encore plusieurs années.»
Au total, plus de 116 millions d’euros ont été dépensés cet été par les formations turques, et ce chiffre devrait encore gonfler puisque la fenêtre estivale du marché des transferts ne se terminera que le 15 septembre prochain, tandis que les grands championnats européens sont proches de la fin de leur mercato (1er septembre). Tout comme la Saudi Pro League - dont le mercato s’achève le 20 du mois prochain, la Süper Lig n’est pas dans la précipitation pour continuer à étoffer ses effectifs et espérer ainsi retrouver les sommets à l’échelle européenne. Pour rappel, le premier club turc présent sur le classement UEFA n’est même pas présent dans le top 50, avec Galatasaray (55e) suivi de près par l’Istanbul Başakşehir (56e) et le Fenerbahce (59e). Serait-ce alors le début d’un nouveau cycle de l’autre côté du Bosphore ?
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