Ligue 1 : après l'échec, ils reviennent au top

D’un club à l’autre et d’une année sur l’autre, le rendement d’un joueur peut énormément varier. Achetés pour leurs qualités individuelles l’an passé, certains ont littéralement craqué et sont passés au travers de leur saison. Un manque de motivation parfois, des problèmes d’acclimatation souvent, toutes les excuses sont bonnes pour atténuer les mauvaises performances des nouvelles recrues.

Pourtant, rien n’y fait. Une saison ratée et c’est toute une année qui est gâchée. À l’orée du nouvel exercice, ceux qui étaient la plupart du temps spectateurs précédemment veulent devenir les acteurs de demain. Relégués au rang de seconds couteaux, quatre joueurs que l’on attendait plus l’an dernier, ont pris les devants depuis la pré saison pour enfin répondre aux attentes du club. Au plus grand bonheur de leurs équipiers et de leurs supporters.

Karim Ziani (ALG, 26 ans, Marseille)

Toutes compétitions confondues, l’international algérien n’a disputé que 29 rencontres sous le maillot olympien pour un seul but inscrit. Transféré de Sochaux fin 2007 pour la somme de 8 millions d’euros, Karim Ziani (photo) n’a jamais été à la hauteur la saison passée.

Incapable de se hisser au niveau de performances qu’il avait établies dans le Doubs, Karim Ziani est la grosse déception de l’exercice précédent. Travailleur infatigable chez les Lionceaux, le milieu de terrain offensif avait été recruté par l’OM pour son esprit de créativité et sa technique hors pair. Malheureusement, le Stade Vélodrome n’a jamais vu le véritable visage du natif de Sèvres. Ce dernier, en match de Coupe de France à Nantes face à Carquefou, avait eu une vive altercation à la mi-temps avec Éric Gerets. À la suite de cette histoire, l’ancien Lorientais avait été écarté de l’équipe première.

Alors que tout le monde s’attendait à un départ de Karim Ziani cet été, José Anigo a pris tout le monde de court en annonçant que le joueur resterait au club cette saison. Cette preuve de confiance a du toucher l’Algérien au plus profond de lui-même, puisque ses performances se sont nettement améliorées. Auteur d’une série de matches amicaux respectables et d’un état d’esprit irréprochable, c’est tout naturellement qu’il a saisi sa chance pour postuler à une place de titulaire dans un effectif marseillais de qualité.

Sur le banc lors de la première rencontre à Rennes après un retour de blessure, Karim Ziani a enchanté le Stade Vélodrome hier soir, pour une victoire de son club 4-0 face à Auxerre. Mieux, l’international algérien est sorti à 15 minutes de la fin, récoltant une ovation des plus méritées. Cette année c’est sûr, c’est la bonne.

André-Pierre Gignac (FRA, 23 ans, Toulouse)

Que dire sur André-Pierre Gignac si ce n’est que le public du Stadium de Toulouse attend beaucoup mieux de l’ancien buteur lorientais . Arrivé du Moustoir au précédent mercato estival, l’international espoir a eu toutes les peines du monde à s’imposer sur le front de l’attaque toulousaine.

Mis en retrait par les performances de Johan Elmander, le Martégal de naissance n’a inscrit que 3 buts la saison passée pour 37 rencontres jouées. Un bien maigre ratio donc, loin des 9 réalisations avec Lorient l’année précédente.

Alors, à l’instar de Karim Ziani, le Toulousain veut retrouver tout son talent et son efficacité pour aider son club à se maintenir au plus vite et s’éviter une fin de championnat difficile. Johan Elmander parti à Bolton, les clés de l’attaque du TFC ont été confiées au cousin de Jacques Abardonado. Pour le premier match de la saison chez le champion de France en titre la semaine dernière, André Pierre Gignac a été l’un des rares à survivre au naufrage toulousain. Ce week-end face au Havre, il a prouvé qu’on pouvait compter sur lui en effectuant un match de grande classe et en inscrivant son premier but cette saison. Si le challenge proposé à André-Pierre Gignac n’est pas des plus aisés, il n’en est pas moins irréalisable.

Modibo Maiga (MAL, 21 ans, Le Mans)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Modibo Maïga n’a pas laissé un souvenir impérissable l’an dernier en Ligue 1. Arrivé dans le championnat de France en 2007 en provenance du Raja Casablanca, le Malien n’avait pas trop eu à ce jour, la possibilité de montrer l’étendue de son talent.

Barré à la pointe de l’attaque l’an passé par Tullio de Melo et au milieu de terrain notamment par Matsui et Séssegnon, le jeune africain de 21 ans n’a que trop rarement eu sa chance sous la houlette de Rudi Garcia, avec 19 participations seulement et aucun but inscrit.

Aujourd’hui sous les ordres d’Yves Bertucci, Modibo Maïga semble avoir retrouvé la plénitude de son talent. Titulaire lors des deux premières rencontres de Ligue 1, le joueur s’est mis en exergue ce week-end à Lille avec un doublé à la clé et une victoire 3 buts à 1. Comble de l’ironie, le LOSC est entraîné par… Rudi Garcia, le vieil ami de l’attaquant malien. Il est des histoires comme ça.

Juan Pablo Pino (COL, 21 ans, AS Monaco)

Comme les 3 joueurs cités précédemment, Juan Pablo Pino n’a pas été des plus fringants la saison passée. Tout du moins sur la moitié de l’exercice qu’il a disputé avec l’AS Monaco, avant d’être prêté à Charleroi, histoire de retrouver quelques sensations.

Revenu sur le Rocher en début de saison, le Colombien espère récupérer le bon niveau qu’était le sien à ses débuts, qu’il nous avait laissé entrevoir en 2006, les rares fois où il est entré en jeu. L’ancien attaquant de Medellín, à l’image de tous les supporters monégasques, espère que cette année sera enfin la sienne.

Présent lors des deux premières rencontres de championnat, le Sud-Américain a semble-t-il retrouvé la confiance de Ricardo. Après avoir déjà disputé une saison et demie sous les couleurs Rouge-et-Blanc, le jeune joueur n’a toujours pas inscrit le moindre but en Ligue 1. Mais, Juan Pablo Pino connaît désormais les rouages du système et a toutes les cartes en mains pour les contourner aujourd’hui.