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Coupe du Monde 2022 : l'essoufflement des cadres marque la fin d'une ère au Pays de Galles

Les cadres du Pays de Galles que sont Gareth Bale, Aaron Ramsey ou encore Joe Allen, marquent clairement le pas en sélection. La Coupe du Monde 2022 devrait aussi mettre fin au cycle de cette génération ayant porté les Dragons pendant de nombreuses années.

Par Lucas Billard
5 min.
Aaron Ramsey et Gareth Bale avec le Pays de Galles au Mondial 2022 @Maxppp

Toutes les bonnes choses ont une fin. Les Gallois sont doucement mais sûrement en train de prendre la pleine mesure de cette célèbre maxime. Le contraste est presque saisissant entre la joie du Pays de Galles au moment de célébrer la qualification historique de leur sélection pour la Coupe du Monde 2022 (une première depuis 1958, soit 64 ans d'attente) et la dure réalité de la compétition au Qatar. Après avoir cravaché en barrages et avoir éliminé l'Autriche (2-1) en mars dernier puis l'Ukraine (1-0) au mois de juin, les Dragons se retrouvent au pied du mur dans ce Mondial 2022 avant d'affronter l'Angleterre, ce mardi (20h), dans le groupe B.

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Le poids des années devient lourd à porter pour Gareth Bale

Si la nation dirigée par Robert Page a récolté un point encourageant face aux États-Unis (1-1) pour son entrée en lice dans le tournoi qatari, elle a complètement déchanté contre l'Iran (0-2), affichant clairement ses lacunes face à une équipe qui venait d'en prendre 6 face aux Three Lions. Lors de cette grosse déconvenue, c'est surtout le manque d'influence flagrant des cadres gallois qui a frappé. Gareth Bale (33 ans), Aaron Ramsey (31 ans), Joe Allen (32 ans) ou encore Wayne Hennessey (35 ans), qui ont longtemps porté Cymru à bout de bras ces dernières années, semblent aujourd'hui essoufflés et peinent à répondre présents.

L'ancien joueur du Real Madrid, capitaine et patron des Dragons (110 sélections, un record), a longtemps été le héros de tout un pays et restera probablement le meilleur joueur de l'histoire galloise. Si le Pays de Galles a fait son grand retour en Coupe du Monde, c'est d'ailleurs en grande partie grâce à Gareth Bale. L'attaquant du Los Angeles FC est encore sorti du bois pour transformer le penalty de l'espoir contre les USA lors du premier match. Mais dans le jeu, son âge s'est clairement fait ressentir. Dans une triste formation peinant à proposer du jeu offensivement, il n'a rien proposé, rien apporté. « Nous devons nous comporter en équipe et ce n'est pas à une seule personne de tout faire », s'est toutefois défendu Bale en conférence de presse lundi.

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Des cadres moins performants et moins influents

Son plus fidèle lieutenant, Aaron Ramsey (77 capes), n'est plus que l'ombre de lui-même dans l'entrejeu. Autrefois brillant, notamment avec Arsenal, le joueur prêté par la Juventus à l'OGC Nice cette saison confirme qu'il a clairement du mal à répéter les performances de haut niveau au fil des semaines. Son influence dans le cœur du jeu est trop faible et loin des attentes placées en lui. Idem pour Joe Allen (74 sélections), touché aux ischio-jambiers et qui, avant de rentrer en jeu contre l'Iran, n'avait plus joué depuis le 17 septembre avec Swansea. Le manque de rythme et de repères de l'ancien milieu de Liverpool, fautif sur les deux buts iraniens, a d'ailleurs cruellement fait défaut aux siens.

Et que dire de Wayne Hennessey (109 capes), à qui Rob Page a décidé de maintenir sa confiance pour la Coupe du Monde alors qu'il officie en tant que doublure de Dean Henderson à Nottingham Forest et n'avait disputé que 2 matchs de Carabao Cup avant la compétition. Sa grossière erreur, lui ayant valu un carton rouge face à l'Iran, a peut-être coûté le match au Pays de Galles. Vous l'aurez compris, si la nouvelle génération galloise reste intéressante (Daniel James, Harry Wilson, Ethan Ampadu, Neco Williams...), elle a clairement besoin de ses leaders, qui, pour la première fois depuis longtemps, ne semblent plus en mesure de faire des différences majeures.

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Baroud d'honneur pour le derby contre l'Angleterre ?

Gareth Bale et Aaron Ramsey donnent parfois même l'impression d'être des poids morts sur le terrain pour leurs partenaires. L'équation est alors délicate pour Rob Page, qui a du mal à rappeler ses deux patrons sur le banc, bien que cela pourrait apporter plus de fraîcheur au collectif. « Je vais composer l'équipe qui peut battre l'Angleterre, avec ou sans eux, a justement garanti Rob Page face aux médias lundi. S'ils ne commencent pas, peuvent-ils avoir de l'impact en rentrant ? Cela a toujours été mon dilemme de savoir si les joueurs sont capables d'enchaîner aussi rapidement. »

Le derby contre l'Angleterre fera-t-il office de baroud d'honneur pour les deux anciens de la Premier League ? Tout le peuple gallois l'espère évidemment. Gareth Bale a assuré qu'il ne s'agissait pas de son dernier match avec les Dragons. Ces derniers vont en tout cas devoir afficher un visage conquérant : ils doivent battre les Three Lions pendant que l'Iran et les États-Unis se neutralisent pour espérer se hisser en huitièmes de finale. En cas de vainqueur dans l'autre rencontre de ce groupe B, les Gallois devront battre leurs voisins anglais par 4 buts d'écart.

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« On n'a rien à perdre et parfois, c'est assez dangereux pour les autres équipes quand on doit affronter un animal blessé, a prévenu Chris Mepham, le défenseur du Cymru. S'il y a bien un match pour lequel le groupe sera motivé, ce sera celui-là. Nous avons montré par le passé face à des équipes de qualité, nous pouvons les battre. » La tâche s'annonce en tout cas ardue pour le Pays de Galles, habitué à réaliser des exploits, comme à l'Euro 2016 (quarts de finale). Cette belle affiche pourrait néanmoins marquer la fin d'un cycle ayant notamment permis de resituer le Pays de Galles sur la carte du football ces dernières années.

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