OL : Dejan Lovren, une recrue qui vous veut du bien
De retour à l’Olympique Lyonnais cet hiver, Dejan Lovren apporte ses qualités défensives mais aussi son leadership à une équipe encore jeune et tendre. Avec lui, Lyon a un peu plus de mordant.
« Un peu d’expérience, de caractère et d’agressivité, ce sont les trois ingrédients que j’aimerais apporter à ce groupe », avait avoué Laurent Blanc le 30 décembre dernier au moment de dresser le portrait-robot de la recrue défensive idéale à ses yeux. Une description qui correspond tout à fait à Dejan Lovren. Un joueur qui présentait l’avantage de bien connaître la Ligue 1, la langue de Molière et l’Olympique Lyonnais. En effet, grand espoir du Dinamo Zagreb, il avait été recruté en 2010 à l’âge de 20 ans. Trois ans et 102 matches plus tard, il a rejoint Southampton, qui avait déboursé 10 M€, plus 2 M€ d’incentives.
Après une année chez les Saints, il a filé à Liverpool, où il a évolué durant six saisons avant de rejoindre le Zenit Saint-Pétersbourg. Mais après trois années en Russie, le vice-champion du monde 2018 a dit oui quand l’OL est à nouveau venu frapper à sa porte. Dix ans après son départ, les Gones ont donc officialisé son grand retour le 2 janvier dernier. Ce, pour le plus grand bonheur de Laurent Blanc qui voulait un renfort très rapidement. Mais son come-back s’est fait sur fond de polémique. En effet, le défenseur de 33 ans a été accusé d’avoir réalisé des gestes et entonné des chants fascistes.
Le Croate veut faire oublier les polémiques
Interrogé par l’AFP, Lovren s’est défendu. « Pour moi, il s’agit d’un chant patriotique qui a trait à mon pays qui veut dire que j’aime mon pays. (…) Cela n’a rien à voir avec le fascisme.» Pointé du doigt pour avoir également tenu des propos homophobes, le natif de Zenica était en pleine tempête. Mais Lyon l’a soutenu. Jean-Michel Aulas est d’ailleurs sorti de ses gonds vendredi lorsqu’un journaliste a relancé le sujet lors de la présentation de Dejan Lovren. L’affaire est close côté lyonnais. Elle l’est aussi du côté du joueur qui veut qu’on se concentre sur ses prestations.
En s’y intéressant justement, on peut constater que l’effet Lovren se fait déjà sentir. Pourtant, les débuts n’ont pas été couronnés de succès. Titularisé face à Nantes (0-0, 11 janvier), il avait évolué aux côtés de Castello Lukeba. Son équipe n’avait pas pu faire mieux qu’un nul mais elle n’avait pas encaissé de buts. Puis il a connu la défaite face à Strasbourg (2-1, 14 janvier). Une rencontre où les supporters ont fait part de leur mécontentement. Depuis, l’OL n’a plus été battu lorsque Lovren est sur le rectangle vert.
Une recrue qui apporte déjà beaucoup
Après une victoire 3 à 0 face à Chambéry le 21 janvier en Coupe de France, les Gones se sont imposés face à Ajaccio (2-0, 29 janvier). Puis, ils ont concédé le nul face à Brest (0-0, 1er février) alors que leur prestation était plutôt bonne. Samedi à Troyes, ils ont pris les trois points (3-1, 4 février). De son côté, le Croate apporte ce qu’on attend de lui. Titulaire à 6 reprises lors des 6 matches auxquels il a pris part, Lovren a été remplacé deux fois. Solide défensivement bien qu’il ne soit plus tout jeune, il apporte de l’agressivité et de l’impact dans le secteur défensif. Il apporte aussi de la taille et du physique.
Ce qu’il manquait à son équipe, encore un peu jeune et tendre. Sa grande expérience et son caractère bien trempé sont des atouts pour Laurent Blanc. Avec lui, l’OL n’a encaissé que 3 buts et a réalisé 4 clean sheets. Il épaule aussi ses jeunes coéquipiers, Castello Lukeba (20 ans) et Sinaly Diomandé (21 ans), qu’il conseille. «Il me dirige beaucoup, il communique. C’est un garçon de caractère et jouer à côté de lui, c’est quelque chose de bien. J’apprends aussi beaucoup avec lui», avait expliqué l’Ivoirien en zone mixte mercredi dernier après la rencontre face à Brest. Mais ses partenaires de défense ne sont les seuls qu’il aide. Il le fait naturellement avec tous ses coéquipiers.
Un leader et un homme de caractère
On l’a vu prendre la parole pour les recadrer ou leur dire de rester concentrés après que l’OL ait marqué. Il l’a d’ailleurs reconnu vendredi en conférence de presse. «Laurent Blanc s’attend à ce que je sois un leader sur le terrain et dans le vestiaire aussi. Je suis là pour aider l’équipe. Je serai un leader avec Corentin Tolisso, Alexandre Lacazette et Anthony Lopes. Ils ont beaucoup d’expérience et je ne suis pas seul ici. Les jeunes me regardent peut-être un peu différemment, comme si je leur faisais peur, mais je suis vraiment gentil avec tout le monde. Je veux aider tout le monde car je sais que c’est parfois dur quand tu arrives jeune dans un club.» Grand frère de cette équipe, Dejan Lovren veut un OL qui lui ressemble.
Une formation avec plus de répondant. «On a beaucoup de travail à faire. Je suis confiant sur le fait qu’on puisse faire mieux, j’ai beaucoup confiance en la hiérarchie et en les joueurs. Mais ça prend du temps, c’est normal quand on change les choses. On a pas encaissé trop de buts, c’est une bonne chose, il faut marquer maintenant. J’ai confiance avec l’arrivée d’Amin Sarr mais aussi la présence d’Alexandre Lacazette, on est sous pression mais comme l’a dit le président l’objectif c’est l’Europe et on peut encore le faire même si ça va être dur. Il nous faut une mentalité de gagnant, il y a beaucoup de jeunes joueurs et je vais essayer d’apporter mon expérience.» Et il le fait déjà avec talent, lui dont l’OL aura besoin pour passer l’obstacle lillois en Coupe de France mercredi et remonter au classement en L1.
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