Premier League

Tottenham, nouvelle coqueluche de la Premier League

Qui aurait pu prédire que les Spurs allaient tenir tête à Manchester City et Arsenal en ce début de saison de Premier League ? Deuxième du classement, Tottenham époustoufle de par son jeu et sa communion. Une œuvre signée Ange Postecoglou.

Par Noah Thouery
5 min.
Heung-Min Son @Maxppp

De la réussite, Tottenham en a eu pour s’imposer face à Liverpool (2-1), réduit à 9 samedi dans le nord de Londres. Si certaines décisions arbitrales ont semblent-elles avantagées les Spurs (but injustement refusé à Luis Diaz), ces derniers ne se sont pas fait prier pour prendre les 3 points, ainsi que la 2e place du championnat. Avec 17 points au compteur et toujours aucun revers en Premier League, le club londonien réalise un début de saison grandiose qui émerveille l’Angleterre. Historiquement souvent décrié pour leur jeu ennuyant et très peu "sexy", à l’inverse de leur rival Arsenal, Tottenham est en train de retourner des vestes.

La suite après cette publicité

Le 19 août dernier, déjà, les coéquipiers d’Heung-min Son donnait la leçon aux hommes d’Erik ten Hag, battus 2-0. Mais cette rencontre n’était que les prémisses d’un début de campagne 2023-2024 prometteur. Les Spurs ont enchainé. Lourde victoire contre Burnley à Turf Moor (2-5), avant de surprendre Sheffield à Bramall Lane dans les derniers instants du match (1-2, Richarlison 90+8e et Kulusevski 90+10e). Dans la foulée, les Londoniens arrachent le point contre les Gunners à l’Emirates (2-2) avant de faire tomber donc, Liverpool dernièrement (2-1). Des scénarios différents à travers les week-ends qui prouvent la force de caractère impressionnante qui règne au sein de l’effectif d’Ange Postecoglou.

Un mercato peu bling-bling qui porte ses fruits

Dans l’ombre d’un Chelsea extrêmement agressif sur le marché des transferts et de la saga Harry Kane, Tottenham a tout de même sorti le chéquier cet été. Avec 248,60 millions d’euros dépensés, les Spurs ont fait chauffer la carte bleue, sans pour autant ramener de véritables stars au sein du groupe. Dans les buts, Guglielmo Vicario (20 M€) tient son rang et a déjà fait oublier Hugo Lloris. Devant lui, Micky van de Ven (40 M€) à des allures de Jan Vertonghen et forme une charnière solide avec Romero, l’Argentin moqué par Mac Allister cette semaine. Si Brennan Johnson (55 M€) ne s’est pour l’instant pas vraiment montré, il en reste une option intéressante à développer. À gauche, le retour de prêt de Destiny Udogie fait du bien et complète le flanc droit, animé par Pedro Porro, dont le transfert est devenu définitif cet été (40 M€).

La suite après cette publicité

Mais au milieu de tout ça, un homme se détache et rend les autres meilleurs : James Maddison. Nommé Player of the Month en août, l’Anglais est à la baguette de chaque actions provoquées par les Spurs. Il décroche, fluidifie le jeu des siens et distille des caviars à ses partenaires (2 buts et 4 passes décisives en 7 journées de Premier League). Si le talent du maître à jouer de Tottenham avait déjà été aperçu à Norwich, puis à Leicester, la terrible saison dernière des Foxes avait sans doute terni le niveau réel de Maddison. Ange Postecoglou lui donne carte blanche, et ça marche. De quoi taper dans l’œil, enfin, de Gareth Southgate lors du dernier rassemblement avant de pourquoi pas, se faire une place au sein des Three Lions lors du prochain Euro en Allemagne.

Outre leur meneur de jeu, Tottenham peut surtout compter sur des joueurs en confiance. Ces derniers ont droit à une seconde chance grâce à Ange Postecoglou, qui fait l’unanimité dans le nord de Londres. Le Grec est en train de faire passer certains flops des saisons passées (Bissouma, Richarlison, Pape Matar Sarr…) pour des éléments déterminants du succès du club. Le double-pivot entre l’ancien de Brighton et l’ancien du FC Metz fonctionne à merveille. Les longs compas de Sarr lui permettent de multiplier les courses en se projetant même jusqu’à la surface adverse, à l’instar de son but face à Manchester United, son premier à Tottenham, là où Yves Bissouma assure ses arrières, lui qui est l’un des joueurs qui récupèrent le plus de ballons depuis le début de saison. Un duo 100% Ligue 1 qui fonctionne en Premier League, n’en déplaise à Antonio Conte.

La suite après cette publicité

L’outsider numéro 1 en Angleterre ?

Et si les Spurs de Postecoglou venaient jouer les trouble-fêtes tout au long de la saison en Premier League ? Rien ne dit que la bonne période des Londoniens se poursuivra sur le long terme, mais tous les signaux sont aux verts. Mieux, ou pire selon certains, Tottenham ne dispute pas de matchs européens et n’a donc qu’une rencontre à préparer chaque semaines. Surtout après l’élimination aux TAB contre Fulham, en Carabao Cup. Alors, en Angleterre, le dossier des Spurs inquiète la concurrence. «Tottenham ne participe pas à l’Europe, Chelsea n’est pas dans le football européen. Deux poids lourds ayant toute la semaine pour s’entraîner, sans les déplacements et ce genre de choses, c’est un énorme avantage», racontait en conférence de presse Jürgen Klopp récemment, et ce même si les Blues paraissent d’ores et déjà hors de portée.

Pas d’Europe, pas d’Harry Kane et donc peu de pression pour un club dont le dernier trophée remonte à 2008 (League Cup). Ange Postecoglou est dans des conditions optimales pour travailler, là où Erik ten Hag et Mauricio Pochettino ont hérité de cadeaux presque empoisonnés. Et justement, Manchester United et Chelsea - respectivement 10e et PROVISOIREMENT 15e (À MODIFIER DÈS MARDI) - possèdent un effectif décimé par les blessures, perdant des points qui s’avéreront précieux au fil du temps. De quoi profiter aux Spurs qui ont de quoi faire sur les prochaines semaines. Le menu est plus qu’abordable : Luton (7/10), Fulham (23/10), Crystal Palace (27/10) puis Chelsea (6/11) et les Wolves (11/11). Cinq matches ouverts qui devraient tourner à l’avantage de Tottenham avant un mois de décembre déterminant (Manchester City, West Ham, Newcastle, Brighton). Les Londoniens doivent garder les pieds sur terre et maintenir leur excellente dynamique. S’ils le font, jusqu’en 2024 du moins, la deuxième partie de saison en Premier League pourrait être plus épicée que jamais en Angleterre.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier