Ligue des Champions

AC Milan : l’Italie en a définitivement marre de Paulo Fonseca

Malgré la victoire étriquée et la belle position en Ligue des Champions, Paulo Fonseca s’attire toujours les foudres d’une partie des tifosi et des journalistes milanais. Gagner ne suffit plus après un début de saison mitigé, les observateurs exigent de corriger les maux défensifs de l’équipe, présents aussi face au Slovan Bratislava (2-3) mardi soir.

Par Valentin Feuillette
4 min.
Paulo Fonseca entraîneur de l'AC Milan. @Maxppp

Arrivé cet été pour prendre la succession de Stefano Pioli après une saison ponctuée par des hauts et des bas, Paulo Fonseca posait ses valises à l’AC Milan avec l’objectif d’instaurer un vent de fraîcheur et de renouveau au projet sportif dirigé par Gerry Cardinale et Zlatan Ibrahimovic. Malgré un mercato marqué par les renforts de Strahinja Pavlović, Youssouf Fofana, Alvaro Morata, Tammy Abraham, Emerson Royal ou encore Álex Jiménez, les Rossoneri n’arrivent pas encore à trouver une recette efficace pour se montrer solides et réguliers dans ce début de saison. Si sa tête avait rapidement été mise à prix par les tifosi, Paulo Fonseca s’était donné un peu d’air avec le succès lors du Derby della Madonnina contre l’Inter et ce, malgré une inconstance qui fait toujours tache dans le quotidien milanais.

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Et depuis des hauts et des bas, mais les mêmes problèmes persistent. Mardi en début de soirée, l’AC Milan se déplaçait en Slovaquie pour affronter le Slovan Bratislava, sur la pelouse du stade Tehelné pole. Sur le papier, la rencontre devait être une formalité pour les Rossoneri face à l’un des pires adversaires cette saison en Ligue des Champions (4 larges défaites en 4 rencontres jouées avant le coup d’envoi). Certains retiendront le résultat, d’autres le contenu. Avec plus de souffrance que prévu, Milan a remporté sa troisième victoire consécutive en Ligue des champions contre le Slovan Bratislava (2-3) et a enregistré un pas en avant significatif vers la qualification pour la phase suivante de la compétition. Les Rossoneri atteignent 9 points malgré une phase défensive qui fait encore une fois douter après le 0-0 en championnat contre la Juventus. Actuellement classés à la 14ème position, les Lombards sont bien partis pour - au moins - empocher un ticket pour les barrages de la Ligue des Champions. Mais la gronde se poursuit chez les tifosi toujours déçus par le jeu affiché et la triste 7ème place de Serie A.

Un résultat qui ne suffit pas

Le sentiment est que Paulo Fonseca n’est pas intéressé par la phase défensive. Aussi parce que lorsqu’il aborde le sujet lors de la conférence de presse, il le fait presque superficiellement. Il affirme que les lectures de la défense sont finalement individuelles, comme pour dire qu’il ne peut pas faire grand-chose. L’entraîneur portugais pointe les joueurs du doigt et n’assume aucune responsabilité. Mais il déclare ensuite qu’il n’a jamais autant travaillé en défense dans sa carrière : «je pense que nous avons dominé pendant le match, nous avons changé beaucoup de joueurs. Nous avons fait des choses positives, mais aussi des choses à améliorer, peut-être parce que nous avons changé beaucoup de joueurs. Nous n’avons pas bien réussi le marquage préventif, puis après la pause nous avons progressé. Nous méritions de gagner, le dernier but encaissé était dû à une erreur manifeste de l’arbitre, il y a eu une faute de notre part. Nous méritions de terminer avec un autre résultat», a expliqué pourtant fièrement Paulo Fonseca. De deux choses l’une : soit ce n’est pas vrai, soit si c’est vrai, c’est tout aussi grave car cela signifie que cela ne peut tout simplement pas être efficace. Même en termes de phase offensive, le visage affiche était laborieux, mais les Rossoneri étaient tellement supérieurs qu’ils ont fini par remporter ce duel, grâce à un cadeau offert à Tammy Abraham sur le troisième but. À la fin de la première mi-temps, les expected goal étaient de 0,84 pour le Slovan contre 0,61 pour l’AC Milan, ce qui signifie que le club slovaque ont davantage créé et apporté du danger.

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Le Slovan Bratislava est entré sur le terrain avec la peur, puis a lentement compris qu’il y avait une marge de manœuvre réelle, puis a pris confiance et courage dans sa prestation : l’un des problèmes les plus évidents et constants de l’équipe de Fonseca est qu’elle donne toujours le bâton pour se faire battre, même face aux adversaires les plus faibles et donc les matchs deviennent étonnamment plus ouverts. Mais même un adversaire modeste comme le Slovan a réussi à révéler la fragilité d’une équipe qui n’a pas encore fait preuve de stabilité défensive : «ce sont des choses difficiles à expliquer. Sur les corners on a trois joueurs derrière, difficile à expliquer… Peut-être parce que ces défenseurs n’ont pas beaucoup joué… C’est une question de lecture, pas d’attitude. En première mi-temps, quand nous avons laissé sortir Slovan, c’était une question de marquage défensif : nous étions trop loin des défenseurs et ils étaient toujours seuls pour sortir. Un problème de lecture et de compréhension de ce qui se passait», a reconnu l’entraîneur portugais. Désormais, l’objectif est de devenir une équipe qui a du caractère et qui ne vit pas selon les humeurs du moment. Encaisser un but en contre-attaque après avoir marqué trois minutes plus tôt est un signe de danger bien trop évident, car tous les adversaires ne sont pas comme le Slovan Bratislava. La continuité , même au sein d’un même match, est fondamentale pour la croissance de Milan et pour Fonseca qui doit conjurer les rumeurs sur son avenir.

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