Coupe de France

Grenoble : une lente reconstruction qui touche à sa fin

Comme un symbole, le dernier huitième de finale de Coupe de France met aux prises ce soir le Racing Club de Strasbourg et Grenoble. Deux formations marquantes qui ont toutes deux connu la rétrogradation lors d'un triste été 2011. Actuellement pensionnaire de Ligue 1, Strasbourg a parfaitement réussi sa renaissance. De son côté, Grenoble a mis davantage de temps, mais semble enfin retrouver son rang dans le paysage du football français.

Par Aurélien Macedo
3 min.
Grenoble Foot 38 @Maxppp

À l'été 2011, Grenoble se retrouve dans une situation cauchemardesque. Son président japonais, Masami Ochiai, qui dirige également Index Corporation avait maquillé les comptes du club et caché une dette de 2,9 millions d'euros. S'en suivra une liquidation judiciaire ainsi qu'une rétrogradation en CFA 2 (actuel National 3). Suite à la perte du statut professionnel, la majorité des joueurs vont quitter le club à l'image de Florian Thauvin (SC Bastia), Daisuke Matsui (Dijon FCO), Jacques Abardonado (Fréjus Saint Raphaël) ou encore Saphir Taïder (Bologne). Une vague de départs qui va forcer les Isérois à repartir de zéro. Grenoble va donc faire appel à des personnalités emblématiques du club comme Alain Fessler qui va occuper le poste de président ainsi qu’Olivier Saragaglia le nouvel entraîneur. Ensemble, ils vont s’atteler à constituer un groupe compétitif en deux semaines pour viser une remontée immédiate. Cette nouvelle aventure est prise par le bon bout puisqu'il ne faut qu'un an pour que le club atteigne la CFA (actuel National 2).

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Seulement à son arrivée en quatrième division, Grenoble fait la rencontre de ... Strasbourg une équipe mythique du Championnat de France qui a également connu la descente pour des problèmes financiers. Étant donné qu'une seule place permet de rejoindre l'échelon supérieur, les deux formations sont annoncées comme rivales au moment de débuter la saison 2012-2013. Les deux équipes vont mener une lutte féroce avec également l'US Raon l'Étape qui décide de jouer les troubles fêtes. Finalement, Strasbourg sera champion et débutera sa folle remontée jusqu'en Ligue 1. Cette montée avortée va freiner les ardeurs des Grenoblois qui vont de nouveau échouer à trois reprises. Tout d'abord en terminant troisième et en laissant la promotion à Marseille Consolat en 2013-2014. Puis face à Béziers et Lyon-Duchère. Il faut attendre une cinquième saison pour que le club puisse enfin accéder à l’antichambre du football professionnel.

Un nouveau départ

La récompense de multiples efforts et l'arrivée de nouveaux actionnaires en 2014 à l'image de César Puente Rodriguez. Il va initier un travail de longue haleine qui sera poursuivi par son successeur et actuel président du club, Stéphane Rosnoblet. En 2014, il commentait la restructuration du GF38 : « On a recréé un staff, à la fois sportif et administratif. On a recréé aussi une structure financière, avec un budget 30 à 50% supérieur à la moyenne d’une CFA. À notre arrivée, il y avait un club amateur, mais avec beaucoup de volonté, de gros aficionados. Malheureusement, il n’y avait pas beaucoup d’aides, mais le club était malgré tout en bonne santé. On n’avait donc pas à partir d’une page blanche, il restait une structure semi-professionnelle avec le centre d’entraînement, des personnalités, des joueurs comme Nassim Akrour. » Grenoble pouvait également compter sur le Stade des Alpes, un écrin de 20000 places construit en 2008 : « C’est un gros atout, car il est difficile de démarrer quelque chose sans structure matérielle, dans un monde du sport où la finance joue un rôle important ».

Désormais le club veut continuer à viser les sommets et peut compter sur son entraîneur Olivier Guégan arrivé à l'été 2016 pour atteindre les objectifs fixés. Homme fort de la promotion en National 1, le technicien de 45 ans qui sortait d'une expérience à Reims a été convaincu par les ambitions de l'équipe comme il l'a révélé à L'Équipe : « Si ce n'était pas Grenoble, je ne serais pas redescendu à ce niveau. Mais après avoir entraîné en Ligue 1 pendant dix-huit mois, je voulais piloter un vrai projet et c'est ce que j'ai trouvé ici, avec Max Marty et le président Stéphane Rosnoblet. Grenoble a sa place dans l'élite du football français.» Actuellement troisième de son championnat, la formation iséroise réalise un exercice probant et reste en course pour décrocher un accessit en Ligue 2. Opposé ce soir à Strasbourg en Coupe de France, le club a également l'occasion de montrer au football français son grand retour en décrochant le dernier billet pour les quarts de finale.

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