Les détails du nouveau fair-play financier ont fuité !
L'UEFA a enfin bouclé le dossier du nouveau fair-play financier. Mais vu les mesures évoquées, pas sûr que le terme "fair-play" soit de mise.
Le temps des réformes a sonné à l’UEFA. Après s’être attaquée à la nouvelle mouture de la Ligue des Champions, l’instance dirigeante du football européen s’est penchée sur son célèbre fair-play financier. Héritage de Michel Platini, le système de contrôle des finances des clubs continentaux était censé reboucher le fossé qui sépare les formations les plus modestes des super puissances financières. Mais vous l’aurez deviné, le nouveau FPF devrait surtout ravir les plus riches.
C’est d’ailleurs le New York Times qui a dévoilé les principaux contours du futur FPF qui sera proposé au conseil d’administration de l’UEFA le 7 avril prochain. Et l’attaque du journal américain ne laisse pas de place aux doutes. « Les plus grandes réformes de contrôles financiers du football européen s'arrêteront avant la création de salary cap à la sauce américaine censée limiter les dépenses des équipes. Elles promulgueront à la place des règles qui n'empêcheront probablement pas les clubs les plus riches du continent d'acheter les meilleurs talents et de remporter les trophées les plus convoités. »
Une nouvelle mouture qui favorise les gros
Pour expliquer ce tacle adressé au président Ceferin, le quotidien indique que l’UEFA devrait imposer aux clubs que leurs dépenses ne dépassent pas 70% de leurs revenus. Ce qui a provoqué quelques remous en interne. Les formations détenues par de richissimes propriétaires ont tenté de porter ce pourcentage à 85%, tandis que d’autres, majoritairement allemandes, souhaitaient baisser ce pourcentage. Le débat est d’ailleurs loin d’être fini. Car cette mesure, restrictive en apparence, servirait surtout à masquer le choix d’écarter la mise en place d’un salary cap si souvent évoqué. Face à la complexité du droit du travail européen et aux pressions des grands d’Europe, Ceferin aurait donc préféré botter en touche. Sans salary cap, les plus riches pourront donc continuer d’avoir un sérieux avantage. Et ce n’est pas tout.
Pour permettre aux clubs de se plier à cette règle des 70%, l’UEFA devrait leur accorder une période de transition. Une période de trois années serait ainsi mise en place durant laquelle les clubs pourraient dépenser jusqu’à 90% de leurs revenus. Une fois la règle des 70% mise en place, certaines équipes seront même autorisées à dépasser de 10% cette limite, à condition qu’elles présentent un bilan sain et qu’elles n’aient jamais enfreint les règles auparavant. Enfin, pour ce qui est des sanctions, l’UEFA a prévu du classique (amendes, expulsions), mais aussi un système de rétrogradation et de retrait de points. En clair, si une équipe qualifiée en Ligue des Champions ne respecte pas les limites imposées, elle pourrait être rétrogradée en Ligue Europa. Comme sanction, on a connu pire…