Joan Laporta expose son plan pour conquérir la présidence du FC Barcelone… et garder Lionel Messi
Joan Laporta a annoncé sa précandidature à la présidence du FC Barcelone. L'homme fort du Barça entre 2003 et 2010 n'en a pas trop dit sur les détails de son projet, attendant le bon moment. Mais il a déjà envoyé des messages forts à destination de Lionel Messi.
Président du FC Barcelone de 2003 à 2010, Joan Laporta a annoncé officiellement ce lundi sa précandidature aux élections présidentielles que le club blaugrana tiendra en janvier 2021 suite à la démission de Josep Maria Bartomeu et son équipe il y a quelques semaines. C'est la troisième fois que le Catalan se présente face aux socios et socias après 2003 (victoire) et 2015 (défaite). «Je me présente parce que j’aime le Barça et je crois que nous sommes suffisamment préparés pour mener les changements dont le club a besoin. Nous avons un plan pour remettre le club au premier plan mondial et le plan, c’est de travailler», a-t-il lancé dans son propos introductif.
Avec des références fortes à Johan Cruyff, à Joan Gamper ou Pep Guardiola, le candidat a énoncé sa volonté de relancer La Masia, centre de formation du Barça, et, surtout de redresser la barre sur le plan économique. «Nous travaillerons pour redresser la situation économique du club qui est dramatique, avec effort et travail. Il faudra nous retrousser les manches, prendre nos valises et aller nous vendre pour trouver de nouvelles formes de revenus. Nous avons un plan de choc détaillé que nous annoncerons en temps voulus. L’économie reviendra quand nous recommencerons à gagner et alors on prendra les décisions adéquates», a-t-il expliqué avant de poursuivre.
Pas de promesses sur le mercato
«Mon équipe est composée de Barcelonais et grands entrepreneurs qui aiment le Barça et veulent apporter leurs connaissances à l’institution. Il y a aussi des sportifs de prestige dans le monde du football qui ont le leadership et l’expérience pour remettre le club là-haut. Je veux que le Barça soit à nouveau estimé dans le monde, que l’on retrouve la joie barcelonaise», a-t-il indiqué, répondant ensuite aux questions des journalistes présents. Évidemment, le chapitre des transferts a été abordé, puisque d'autres candidats, comme Emili Rousaud avec Neymar, ont déjà fait des promesses fortes aux socios.
«Parler de transferts serait un manque de respect pour nous joueurs. La meilleure recommandation est de ne pas remettre en cause la stabilité de l’équipe première même si nous avons des projets. Je ne le ferai pas», a-t-il d'abord expliqué. Relancé, il n'a pas dévié. «Kylian Mbappé ou Erling Haland ? Ce sont deux très grands joueurs, mais, d'abord, avant de recruter, je regarderai ce que nous avons chez nous, pour ne pas perdre un autre joueur de premier plan. Parler de transferts déstabiliserait un effectif que je souhaite voir gagner et reprendre des couleurs en gagnant. (..) S'il y a besoin de renforcer le groupe en janvier, nous en discuterons à ce moment-là avec le coach et la direction sportive pour trouver la meilleure solution en cas d'arguments convaincants et percutants», a-t-il insisté, droit dans ses bottes, précisant qu'il laissait «une marge de travail» à Ronald Koeman, un «grand de l'histoire du Barça», qu'il «respecte».
Convaincre Messi de rester
Sur le sujet Lionel Messi, il s'est en revanche montré beaucoup plus loquace. «Personne ne peut douter que Messi aime le Barça et nous nous respectons et nous nous aimons, mais je n’ai pas parlé avec lui. Ce n’est pas l’idéal. Après les élections, j’espère avoir la confiance du socio et alors, je parlerai avec lui. (...) Oui, c'est vrai, Messi voulait partir cet été, il était très déçu de la manière dont il a été traité, mais je n'entrerai pas dans ce débat. Messi aime le Barça et je suis sûr qu'il lui donnera sa chance et je vois, au regard du respect et l'estime que nous nous portons, que nous aurons une conversation pour l'aider à décider du meilleur pour lui et le Barça», a-t-il lâché avant d'ajouter.
«Je sais qu'il nous donnera du temps. Je sais qu'il a des offres d'autres clubs, mais Messi en a toujours eues. Moratti (ancien président de l'Inter) était prêt à payer 250 M€ pour lui en 2006 et j'ai dit non. Il lui faisait un pont d'or et il a dit non. On a vu son amour pour le Barça. Sa famille et lui sont bien ici, en Catalogne, ils aiment leur vie à Barcelone ou Castelldefels (son lieu de résidence). Avec Messi, ce n'est pas qu'une question d'argent, nous devons être à la hauteur en tant que club. Nous devons traiter les joueurs comme une famille. S'il y avait eu des élections avant, la situation n'en serait peut-être pas là», a-t-il analysé avant de marteler.
«Du travail, du travail et du travail»
«Messi aime le Barça et je crois que personne ne peut en douter. Nous avons une relation de respect et d'affection. Le mieux pour lui, c'est d'attendre de voir qui gagne les élections et de voir ce qu'il lui propose. Je crois qu'avec un bon projet, Messi choisirait le Barça. Il nous connaît, il sait comment nous traitons les joueurs, La Masia. S'il y a quelque chose dont je peux être fier, c'est que j'ai toujours fait ce que j'ai dit. Nous voulons un projet gagnant, pour retrouver la gloire en Ligue des Champions et je crois qu'avec Leo dans l'effectif, il y a plus de chances d'y arriver. Il est important de ramener de la joie dans ce club et cet effectif. J'espère que nous arriverons à temps pour avoir cet échange avec Leo et le convaincre de rester», a-t-il assuré.
Sans trop en dire, Joan Laporta a promis «du travail, du travail et du travail» pour redresser le Barça et retrouver l'estime du monde entier. «Être président du Barça a été un honneur et j’ai donné les meilleures années de ma vie. Retrouver ce poste est le plus grand défi de ma vie. Si les socios et socias croient en moi, je suis convaincu que nous y arriverons, peut-être même mieux. Nous le ferons avec optimiste, sans catastrophisme, avec humilité, générosité et audace, sans rancœurs et sans regarder dans le rétroviseur. (...) En ces temps compliqués, nous devons rendre le club aux gens et rendre à la société ce qu’elle nous donne. Nous le ferons avec effort et affection», a-t-il conclu. Aux électeurs de se prononcer.