L’Olympique de Marseille ouvrait les portes de son Vélodrome à l’AJ Auxerre ce dimanche soir, lors de la 33ème journée de Ligue 1.
Après la défaite du Paris Saint-Germain au Parc des Princes face à Lorient (1-3), la 30ème journée de Ligue 1 se poursuivait avec une nouvelle affiche de prestige entre l’Olympique de Marseille et l’AJ Auxerre au stade Vélodrome. Les Olympiens pouvaient prendre 4 points d’avance sur Lens, son adversaire samedi prochain qui jouera contre Toulouse mardi, en cas de victoire. De leur côté, les Auxerrois devaient également s’imposer pour mettre une distance définitive sur la zone rouge. Le club phocéen mettait d’ailleurs une pression considérable sur la défense des Auvergnats. Les joueurs d’Igor Tudor multipliaient les situations chaudes devant les cages gardées par Andrei Radu mais ils manquaient de précision pour ouvrir le score à l’image de la tête de Sead Kolasinac (10e) mais surtout des frappes de Vitinha (12e, 17e) ou bien encore la tentative d’Alexis Sanchez (19e). Après avoir laissé passer l’orage, les coéquipiers de Birama Touré venaient troubler la domination territoriale de leurs adversaires en surprenant tout le monde. Sur ce coup franc lointain auxerrois, Pau Lopez repoussait du poing directement sur le capitaine des Auvergnats. A 25 mètres du but, ce dernier trompait le gardien olympien d’une magnifique reprise du plat du pied magistrale qui terminait sa course dans la lucarne (33e, 0-1). Face aux 13 tirs non-cadrés de l’Olympique de Marseille en première période, Auxerre trouvait donc le moyen d’ouvrir le score sur sa première frappe de la rencontre. Au retour des vestiaires, pour relancer son équipe, l’entraîneur olympien, Igor Tudor, tentait un coup de poker en faisant rentrer Nuno Tavares à la place d’Issa Kaboré (46e).
Comme en première période, les Phocéens prenaient tout de suite le contrôle du jeu et du ballon. Vitinha trouvait notamment le cadre pour la première fois de la soirée pour l’OM mais sa tentative, trop timide, ne surprenait pas Andrei Radu (49e). Alors que l’arbitre ne sifflait pas de pénalty pour les locaux après une main de Théo Pellenard dans sa surface (51e), le nouvel entrant pour les Olympiens trouvait le poteau suite au bon centre de Cengiz Ünder (56e). Après ce nouvel échec, les coéquipiers de Valentin Rongier continuaient de mettre la pression sur l’arrière-garde auxerroise mais les occasions se raréfiaient. A l’aube du dernier quart d’heure, M’baye Niang cèdait sa place à Matthis Abline après être resté longuement au sol un peu plus tôt dans cette rencontre (68e). Quelques minutes plus tard, c’est Dimitri Payet et Mattéo Guendouzi qui faisaient leur entrée sur la pelouse pour dynamiter cette fin de match (70e). Une très bonne idée puisque Marseille renversait complètement la situation peu après. Cengiz Ünder s’imposait tout d’abord dans la surface et décochait une frappe imparable pour battre enfin le portier auxerrois (75e, 1-1). Dans la foulée, Mattéo Guendouzi trouvait Alexis Sanchez dans le dos de la défense et le Chilien faisait exulter le Vélodrome en trouvant la faille pour valider ce retournement de situation incroyable (77e, 2-1). Victimes d’un gros coup sur la tête, Auxerre n’arrivait pas à inverser la tendance malgré une belle frappe dans le temps additionnel arrêtée par Pau Lopez (90e+2). Au classement, Marseille prend une belle avance sur Lens, qui jouera contre Toulouse mardi à cause de la finale de la Coupe du France disputée ce samedi face à Nantes (victoire toulousaine, 5-1), grâce à cette victoire. Marseille et Lens se retrouveront d’ailleurs le weekend prochain, lors de la 34ème journée de Ligue 1, pour un choc prestigieux entre les deux plus sérieux concurrents du Paris Saint-Germain.
-L’homme du match - Ünder (8) : grosse activité dès l’entame de la rencontre, notamment sur les coups de pied arrêtés et sur ses nombreux centres tentés. A plusieurs reprises, il est parvenu à amener du danger en trouvant Kolasinac de la tête (10e) ou encore Vitinha dans les espaces. Le Turc s’est montré le plus entreprenant dans l’animation mais surtout le plus constant. Avec 83% de passes réussies, il a tout fait pour pousser son équipe vers l’égalisation. Il est le sauveur logique de son équipe en inscrivant l’égalisation (75e). Indispensable à la création, décisif à la finition. Meilleur Marseillais de la soirée.
OM
- Lopez (5,5) : pendant une grosse demi-heure de jeu, le portier espagnol n’avait rien à faire jusqu’à l’ouverture du score auxerroise et le superbe but de Birama Touré (33e). Une superbe réalisation que Lopez ne pouvait guère repousser après pourtant une bonne sortie aux poings. Pas énormément de travail à réaliser non plus dans le second acte.
- Gigot (6) : belle agressivité tout au long du match avec de nombreux duels remportés à la fois aériens mais aussi au sol dans le jeu. Quelques excès d’énergie parfois et des fautes évitables mais il se montre plutôt important. Il a réalisé un total de quatre tacles. Sa défense est toujours un poil risquée mais décisive sur le peu d’occasions de l’AJA à contrer.
- Mbemba (5,5) : toujours aussi propre dans ses interventions et sa protection du ballon. Néanmoins, en tant que leader défensif, il a moins été régulier. Parfois dépassé par M’Baye Niang notamment. Pas une mauvaise performance mais il aurait pu être plus décisif pour éviter les rares occasions auxerroises. Remplacé par Guendouzi à la 70e minute qui a été décisif dans son entrée avec une passe décisive pour Alexis Sanchez sur le but de la victoire (77e).
- Kolasinac (6) : il s’est efficacement démarqué en attaque, pour faire parler son jeu aérien et a su se procurer de solides opportunités de la tête (10e). Le Bosnien a réalisé de belles combinaisons pour permettre à son équipe de repartir de l’avant. Il a été précieux dans le dézonage et a beaucoup couru, en se transformant sur certaines séquences en latéral.
- Clauss (7,5) : l’ancien international français a essayé d’apporter du danger sur son côté, à l’image de ce centre pour la tête de Vitinha (13e). Il a passé nombreux de ses dribbles et a su apporter de la création sur son aile. Une prestation assez complète en attaque, présent à la fois dans la création et la finition avec quelques frappes. Il a continué sur sa lancée dans le second acte en délivrant une passe décisive pour Ünder sur l’égalisation (75e).
- Veretout (7) : souvent juste dans ses décisions et régulier tout au long de la rencontre, il a été au cœur de l’animation offensive et de la grande domination marseillaise en première période malgré l’ouverture du score auxerroise contre le court du jeu. A la pause, il était le joueur de l’OM qui avait touché le plus de ballons, réussit le plus de passes avec un taux de 90% de succès à la relance et plus de 50 ballons touchés. De manière générale, il a perdu peu de ballons et s’est montré indispensable dans les récupérations et interceptions devant la surface.
- Rongier (6) : un peu comme son comparse au milieu, il a été propre et a eu un gros volume de jeu. Peu de déchets dans ses décisions. Réactif à la relance. Il a néanmoins eu tendance à un peu plus disparaître dans la rencontre, un peu trop inconstant et moins décisif sur les opportunités marseillaises. Malgré tout, il a touché de nombreux ballons et a réussi la plupart de ses passes.
- Kaboré (4,5) : à l’image de Clauss, il a bien occupé son côté avec un gros volume de jeu. Kaboré termine la première période avec 91% de passes réussies et aucune perte de balle. Néanmoins, il a moins été servi que Clauss. Le jeu marseillais s’étant principalement fait du côté gauche. Remplacé par Tavares (5,5) à la 45e minute qui a réalisé une seconde période pas inintéressante avec quelques incursions sur son côté et notamment un montant trouvé (56e). Beaucoup de déchets néanmoins sur certains dribbles.
- Sanchez (7) : contrairement à d’habitude, il a moins été impliqué dans le collectif marseillais, surtout en première période. Pour exemple, à la pause, il avait commis deux fautes - averti d’un carton jaune pour une seconde intervention illicite en première période (41e) et n’avait tenté qu’un seul tir sans danger. Le Chilien a perdu également plusieurs ballons sur le peu de ballons touchés dans le premier acte. Mais dans la seconde période, il a eu un sursaut et a bien réagi avec un plus grand impact offensif et plus de tentatives. Il est d’ailleurs celui qui marque le deuxième but marseillais, synonyme de victoire (77e).
- Under (8) : voir ci-dessus
- Vitinha (3) : souvent critiqué pour sa discrétion, l’attaquant portugais n’a pas tardé à rentrer dans sa rencontre. Sur les 20 premières minutes, le buteur marseillais avait déjà tiré six fois et s’est procuré de nombreuses belles opportunités avec cette tête dangereuse (13e) ou ce superbe enchaînement (17e). Malheureusement, si on ne peut pas lui reprocher son activité, il a eu beaucoup d’échecs dans le dernier geste. Il a eu du mal à cadrer ses tentatives, alors que ses coéquipiers ont réussi à le trouver en bonne posture. En seconde période, même constat, quelques tirs bien inspirés mais toujours avec un manque de réalisme et d’efficacité. Remplacé par Payet à la 70e minute
Auxerre
- Radu (6) : le portier roumain a réaffirmé sa bonne forme du moment. Souverain et vigilant sur les centres marseillais en première période (5e, 45e), il a également jeté plusieurs froids par ses longs dégagements atterrissant dans la surface adverse. Sur corner en revanche, il a parfois trop tergiversé, ne sachant pas quand intervenir, et quand rester sur sa ligne. Il réalise une parade exceptionnelle devant Tavares (56e), avant de s’effondrer à deux reprises, d’abord sur une frappe en lucarne d’Ünder (75e), puis sur une frappe rasante de Sanchez où il peut cette fois peut-être faire mieux (77e).
- Raveloson (4) : le Malgache a donné la sensation de se chercher tout au long de la rencontre, sans finalement jamais se trouver. Il a souvent défendu sur les talons face aux montées incessantes de Clauss dans son dos (7e, 14e, 16e, 45e). Sur des situations pourtant quelconques, il s’est également mis en difficulté seul, à l’image de son contrôle raté qui profite à Vitinha (31e). Du mieux en seconde période face à Tavares.
- Jeanvier (7) : un match taille patron. Toujours bien positionné et attentif, le Guinéen a ratissé un nombre incalculable de ballons pour soulager son équipe (5e, 20e, 46e, 65e, 69e). Il a pu faire parler son appétence pour les duels en mettant énormément d’impact face à Vitinha. Difficilement blâmable sur les deux buts adverses.
- Jubal (4) : le Brésilien n’a pas incarné l’assurance tous risques ce soir. Il a tiré la langue à de nombreuses reprises sur ses duels avec Vitinha, se montrant bien trop naïf. Il a également fait preuve de passivité sur de nombreux centres où son mètre quatre-vingt-dix n’aura pas eu grande utilité. Un sauvetage en pompier de service (72e), mais il n’est pas tout net sur le but de Sanchez, qu’il couvre (77e).
- Pellenard (5) : titularisé en l’absence d’Isaak Touré, l’ancien joueur de Bordeaux aurait rendu une copie parfaite si la rencontre ne durait que 75 minutes. Vigilant pendant une heure quinze avec de multiples jaillissements dans les pieds marseillais, (43e, 71e, 73e), il a entaché sa copie en se montrant trop candide sur le but d’Ünder (75e). Deux minutes plus tard, il laisse un espace béant dans son dos qui profite à Sanchez. Remplacé par Dugimont (87e).
- Zedadka (4,5) : aligné à un poste de piston gauche, l’Algérien a d’abord pâti des dédoublements de Kaboré dans son dos. Il a par la suite resserré les boulons dans son couloir, s’attelant essentiellement à ses tâches défensives. Auteur d’un bon tacle (72e), il est en revanche trop loin de Clauss sur le but de marseillais (75e).
- M’Changama (5) : l’enfant de Marseille a vécu une soirée assez neutre. Embourbé dans la densité de l’entrejeu, on l’a rarement vu en possession du ballon. Mais ce qu’on ne pourra pas lui reprocher, c’est sa volonté incessante et sa générosité sans ballon. Si on l’a senti diminué après un mauvais appui en première période, il a tenu à poursuivre la rencontre sans jamais rechigner sur les efforts. Remplacé par Perrin (79e).
- Touré (7) : il a survolé la rencontre côté auxerrois. Entreprenant d’entrée avec plusieurs bons jaillissements (11e, 25e), l’international malien a également été un masque à oxygène lors des temps faibles de son équipe en obtenant plusieurs fautes intelligentes. C’est lui qui douche l’enthousiasme ambiant du Vélodrome sur une fantastique reprise de volée (34e). Avec le ballon, il a également été la boussole de son équipe, orientant le jeu à sa guise.
- Hein (4) : remuant et mobile entre les lignes, l’ancien Messin s’est néanmoins souvent montré maladroit avec le ballon, à l’image de Da Costa. Dans les circuits offensifs de son équipe, il a manqué d’influence et a trop peu crée de décalages par sa qualité de dribbles qu’on lui connaît. Difficile de relever une affinité technique avec ses partenaires d’attaque ce soir. Remplacé par Sinayoko (79e).
- Da Costa (5) : s’il a été l’offensif icaunais le plus entreprenant de la rencontre, l’attaquant capverdien a souvent manqué de relais à ses côtés. Il s’est offert quelques percées tranchantes, mais a également fait preuve de gourmandise en faisant parfois le geste de trop (22e, 38e). Il a gâché certaines situations par en faisant preuve de maladresse (59e). Remplacé par Sakhi (79e), auteur de la frappe la plus dangereuse de son équipe en seconde période (90+1e).
- Niang (4,5) : esseulé dans sa région du terrain, l’ancien joueur de Rennes n’a pu se contenter que de restes, sans jamais trouvé la recette pour en faire un festin. Pris en permanence par Gigot, il a trop peu pesé sur la rencontre. Hormis une remise astucieuse pour Costa (39e), difficile de retenir autre chose de sa prestation avec ballon. Sans ballon en revanche, il s’est montré valeureux pour constituer le premier rideau défensif auxerrois. Remplacé par Abline (67e), remuant mais doit cadrer sur son ultime situation en fin de rencontre (87e).