Coupe du monde 2022 : les propos complètement lunaires de Gianni Infantino

À un peu plus de 24 heures du début du Mondial, Gianni Infantino a tenu une longue conférence de presse durant laquelle il a multiplié les punchlines à l'encontre de ceux qui accusent la FIFA de trop grandes largesses à l'égard du pays organisateur, le Qatar.

Par Angelo Lopes - Maxime Barbaud
3 min.
Gianni Infantino, le président de la FIFA @Maxppp

La Coupe du monde au Qatar n'a pas encore débuté qu'elle charrie déjà son lot de polémiques. Après les conditions de travail des travailleurs immigrés, l'impact écologique démesuré, les fans zones et désormais la vente d'alcool finalement très restreinte, les critiques ne manquent pas, alors que demain se déroule la cérémonie d'ouverture, et le premier match qui oppose le Qatar à l'Équateur. Il était donc temps que la FIFA sorte du silence, ce qu'elle a fait ce matin à l'occasion d'une grande conférence de presse organisée à Doha et durant laquelle, Gianni Infantino a tenu des propos étonnants.

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Infantino répond aux critiques

« Aujourd'hui, je me sens qatari, aujourd'hui je me sens arabe, aujourd'hui je me sens africain, aujourd'hui je me sens gay, aujourd'hui je me sens handicapé, aujourd'hui je me sens travailleur migrant. Les organisateurs du Mondial au Qatar sont en butte à de virulentes critiques sur les droits humains et les discriminations notamment LGBTQ+, à l'approche du début du tournoi dimanche (...) Je sais ce que ça fait d'être discriminé... J'ai été victime d'intimidation parce que j'avais les cheveux roux. » Comme pour mieux critiquer les donneurs de leçons et balayer ce qui est selon lui de l'hypocrisie, tout en esquivant le sujet des brassards de capitaine aux couleurs arc-en-ciel. Un sacré numéro d'équilibriste.

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C'est aussi une manière pour lui de défendre son organisation, accusée de ne pas en faire assez dans la défense des droits humains, et notamment des travailleurs étrangers venant pour la plupart de pays pauvres. «Parmi les grandes entreprises qui gagnent des milliards au Qatar, combien ont réglé la question du sort des travailleurs migrants? Aucune, parce qu'un changement de législation veut dire moins de profits. Mais nous, nous l'avons fait. Ces leçons de morale, biaisées, sont juste de l'hypocrisie», répond celui qui est candidat à sa propre succession. Il a également eu un mot pour les "faux supporters" qui ont défilé dans les rues aux couleurs des équipes du monde entier, dénonçant un certain racisme.

Toutes les polémiques y passent

«Les gens veulent diviser et font comme s'ils voulaient organiser une guerre. Mais non, on organise une Coupe du monde. Regardez dans les rues, il y a plein de gens qui sont heureux, qui supportent leur équipe. Peu importe leur couleur de peau. Je vois ces histoires de fans indiens qui supportent d'autres équipes. Mais tout le monde a le droit de supporter l'équipe qu'il veut. On ne peut pas interdire à des supporters qui ressemblent à des Indiens de supporter l'Angleterre. C'est du racisme» accuse-t-il, avant de passer au contexte brûlant de la situation en Iran. «Les Iraniens sont tous des monstres?» interroge le président de la FIFA, précisant au passage qu'il a 4 filles et qu'il «se sent une femme.»

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Enfin, dans cette conférence de presse de 45 minutes, il a également défendu la FIFA sur la décision de ne pas vendre de l'alcool aux abords et dans les stades.«C'est une décision commune avec la FIFA et le gouvernement qatari. Il y aura plusieurs milliers de personnes dans les fans zones et possiblement des milliers de personnes alcoolisées. Et si vous ne pouvez pas boire de bière pendant trois heures, je pense que vous pourrez survivre. Il y a beaucoup de pays qui interdisent l'alcool dans les stades, comme la France, mais vu que c'est un pays musulman, ça pose problème», assure le dirigeant suisse dans une nouvelle pique dont il a le secret. «Je me sens 100% en contrôle de ce Mondial. Chaque décision est prise en coordination avec le Qatar.» On a connu contexte plus léger.

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