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Entretien avec… Antoine Griezmann : « Si je devais revenir en France, ça serait pour aller à Marseille ou à Lyon »

Méconnu en France, Antoine Griezmann commence pourtant à se faire un nom en Espagne. De l'autre côté des Pyrénées, le milieu de terrain brille sous le maillot de la Real Sociedad. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur son parcours et son avenir.

Par Khaled Karouri
5 min.
Real Sociedad Antoine Griezmann @Maxppp

Foot Mercato : Tout d'abord Antoine, comment allez-vous ?

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Antoine Griezmann : Ça va, je suis en pleine préparation avec l'équipe de France des moins de 19 ans.

FM : Quelles sont vos principales caractéristiques ?

AG : J'aime bien jouer à une touche de balle, le beau jeu comme le font les Espagnols. Je ne suis pas très physique. J'aime bien tenter des choses, les un-contre-un, et frapper quand j'en ai l'opportunité.

FM : À quels joueurs vous identifiez-vous ?

AG : Moi, mes joueurs préférés, c'est David Beckham et David Silva. Je pense que mon jeu ressemble plus à celui de Silva qu'à celui de Beckham.

FM : Vous avez un parcours assez atypique. Pourriez-vous nous raconter votre histoire ?

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AG : À 13 ans, je puis parti faire un essai avec Montpellier au Tournoi de Paris. La Real Sociedad m'a repéré. Ils m'ont demandé de faire une semaine d'essai. Je l'ai faite. Ensuite, ils m'ont demandé de faire une deuxième semaine. Au bout de cette deuxième semaine, ils m'ont demandé si je voulais signer avec eux. Au début, c'était un peu chaud avec mes parents parce qu'ils n'étaient pas trop d'accord. Mais bon, j'en ai parlé avec eux et finalement ils m'ont laissé tenter ma chance.

FM : La décision de tout plaquer à l'âge de 13 ans et de partir en Espagne a-t-elle été compliquée à prendre ?

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AG : La première année, c'était difficile. Tous les soirs, j'étais seul. Dès fois, je pleurais dans mon lit. Au début, c'est très dur, surtout à 13 ans. Mais après je me suis habitué et maintenant ça va mieux.

FM : Et il y avait aussi la barrière de la langue...

AG : Oui ! Je ne parlais pas un seul mot d'espagnol. J'avais un traducteur qui venait avec moi aux entraînements des fois. Il m'aidait. Petit à petit, j'ai commencé à apprendre la langue en essayant de parler avec les autres joueurs.

FM : Des clubs français étaient-ils intéressés par votre profil à cette époque ?

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AG : Non. J'ai fait beaucoup d'essais dans des clubs français. Mais personne ne me voulait parce que j'avais un petit gabarit. Du coup, ils ne voulaient pas me prendre.

FM : C'est sans doute d'ailleurs l'un des défauts de la formation à la française...

AG : Oui, ce sont les caractéristiques françaises. En France, il faut être grand, rapide, costaud. Pourtant, on voit qu'à l'heure actuelle, les meilleurs joueurs du monde ce sont des joueurs comme Messi ou Tevez qui ne sont pas très grands. Mais techniquement, ils sont hors du commun. On voit qu'au niveau mondial, ce ne sont pas forcément les grands gabarits qui font la différence.

FM : Vous allez découvrir la Liga avec la Real Sociedad. Avez-vous hâte ?

AG : Oui ! Là, on était en deuxième division. On vient de monter en première division. J'ai ma place de titulaire donc tout se passe bien pour moi. Il faut que je fasse tout pour garder cette place. J'ai hâte de me mesurer aux grands. On pourra voir quel est notre véritable niveau. Je vais voir où j'en suis. J'ai vraiment envie que ce jour arrive vite pour profiter de l'ambiance, des stades.

Marseille et Lyon pour un retour en Ligue 1

FM : Avez-vous pour objectif de vous installer sur du long terme en Espagne ?

AG : Ce que je veux, c'est rester à la Real Sociedad parce que c'est vraiment un bon club. Il y a une atmosphère familiale. La ville est impeccable. Mais sinon, j'aimerais un jour pouvoir aller dans un club espagnol comme Valence ou Séville. Après, si je devais revenir en France, ça serait pour aller à Marseille ou à Lyon. Je reviendrais seulement pour jouer dans l'un de ces clubs.

FM : Et si vous deviez choisir entre Marseille et Lyon, pour quel club opteriez-vous ?

AG : Marseille, pour l'ambiance et la culture du football là-bas. Ça serait vraiment bien.

FM : Avez-vous eu des contacts avec certains clubs ?

AG : Non, je n'ai pas eu de contacts. J'ai lu ça dans la presse, mais en fait il n'y avait rien de concret, que ce soit en France ou en Espagne. Là, je suis sous contrat avec la Real Sociedad jusqu'en 2015.

Un futur qui s'inscrit en Bleu

FM : Comment se passe cette préparation pour le championnat d'Europe des moins de 19 ans ?

AG : Impeccable. Je suis super bien intégré, il y a un bon groupe. Il y a une bonne qualité de jeu dans l'équipe. Je pense que là, à l'Euro, on va aller très loin.

FM : Songez-vous à revêtir un jour le maillot de la sélection espagnole ?

AG : J'ai lu dans la presse que la Fédération espagnole m'avait contacté. Mais non, on ne m'a rien demandé. De toute manière, pour aller en sélection espagnole, je dois avoir vécu 7 ans sur le territoire. Et pour l'instant, ça ne fait que 5 ans que je vis ici. Mon pays, c'est la France. C'est là que je suis né et que j'ai passé mon enfance. Donc pour moi, c'est la France. Je donnerai tout pour jouer avec les Bleus.

FM : Qu'avez-vous pensé des aventures de l'équipe de France en Afrique du Sud et de l'affaire Nicolas Anelka ?

AG : Ça se passe dans toutes les équipes. Moi certaines fois, j'ai vu des trucs... Mais il ne faut pas que ça sorte. C'est dommage. Au final, il fallait que ça se passe comme ça pour que ça bouge et que des bons joueurs puissent avoir leur opportunité.

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