Entretien avec… Gervinho : « L’AS Roma, un grand club qui ne se refuse pas »

Par Khaled Karouri
6 min.
AS Rome Rudi Garcia @Maxppp

Cet été, Gervinho a quitté Arsenal, faute de temps de jeu, prenant la direction d'une AS Roma qui régale en Serie A. Pour Foot Mercato, l'international ivoirien revient sur son transfert, et sa découverte du championnat italien.

**Foot Mercato : Gervinho, tu es arrivé cet été à l'AS Roma en provenance d'Arsenal. Pourquoi ton choix s'est-il porté sur ce club ?

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Gervinho :** L'AS Roma est un grand club qui ne se refuse pas. Il fait partie de ces clubs qui font rêver. Sachant que je voulais partir d'Arsenal car j'avais besoin de temps de jeu, je n'ai pas hésité une seule seconde.

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**FM : La présence de Rudi Garcia a-t-elle joué un rôle déterminant dans ta décision ?

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G :** Bien sûr, Rudi Garcia a été un élément important dans ma décision. Je le connais et il me connaît. C'est comme un père pour moi. Avec lui, j'ai retrouvé la confiance. Il sait comment m'utiliser, comment entretenir ma dynamique.

**FM : On te disait en contacts avec l'OM mais aussi l'OL. Est-ce exact et, si oui, pour lequel des deux clubs pouvait aller ta préférence ?

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G :** J'ai très vite donné ma préférence à l'AS Roma, même si j'ai beaucoup de respect pour l'OM et l'OL, qui sont deux grands clubs, et pour le championnat français dans lequel j'ai beaucoup d'amis.

**FM : Depuis le début de la saison, l'AS Roma cartonne littéralement, entrant dans la légende du football italien pour ce départ canon. Es-tu toi même surpris de cette réussite ?

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G :** On ne peut jamais programmer 10 victoires en 10 matches. Mais je connaissais la qualité et la méthode de Rudi Garcia, et je me suis vite aperçu de la qualité de cet effectif qui compte beaucoup de très bons joueurs. On profite aujourd'hui de cette période faste tout en sachant que tout ne sera pas rose jusqu'à la fin de la saison.

**FM : Du coup, cela te donne-t-il des ambitions plus grandes, et pourquoi pas parler de titre tout simplement ?

G :** C'est trop tôt. Notre seul objectif, pour le moment, est de nous qualifier pour la Coupe d'Europe. On verra ensuite si on doit revoir les objectifs à la hausse, et pourquoi pas accrocher un trophée.

**FM : On disait le groupe morose suite à la saison dernière ratée. Toi, depuis ton arrivée, comment sens-tu l'ambiance au sein du vestiaire ?

G :** L'ambiance est superbe au sein du vestiaire. L'AS Roma restait sur une saison décevante. Il fallait juste laver les têtes et repartir du bon pied, ce qu'a su faire Rudi Garcia.

**FM : Quel coéquipier t'a le plus impressionné aux entraînements ?

G :** C'est dur de sortir quelqu'un du lot car il y a beaucoup de bons joueurs. Mais bien sûr, Francesco Totti est un immense joueur. C'est une idole ici à Rome.

**FM : On parle beaucoup de Totti et De Rossi quand on évoque la Roma. Sont-ils vraiment des joueurs à part, hors norme, aussi bien sur le terrain qu'en dehors ?

G :** Ils ont une grande expérience, ce sont de très grands professionnels, sur et en dehors du terrain. On apprend beaucoup en les côtoyant à l'entrainement, et c'est un régal de jouer avec eux.

**FM : La patte Rudi Garcia s'est faite ressentir au sein du club. Sa réussite express au sein du club te surprend-t-elle ?

G :** Pas du tout ! Je connaissais l'homme et sa méthode. Ici, les gens ne le connaissaient pas et ont donc été surpris mais aujourd'hui il a mis tout le monde d'accord.

**FM : Toi qui l'a connu à Lille, avec le succès que l'on connait, est-ce vraiment un coach à part pour toi, un mentor ?

G :** Rudi, c'est comme un père pour moi. On a fait Le Mans et Lille ensemble. Il y a une confiance mutuelle entre nous. Il me connaît par cœur.

**FM : On te sent à titre personnel revivre cette saison dans ce club. Comment l'expliques-tu ?

G :** Je me sens bien. J'ai retrouvé mes jambes, mes sensations, je suis bien physiquement et dans la tête. Ça s'explique en partie par la confiance que m'apporte le coach.

**FM : À Arsenal, tu as connu un parcours mi-figue mi-raisin. Quel regard portes-tu sur ton parcours chez les Gunners ?

G :** Je ne regrette pas mes deux années à Arsenal. Il y a eu, c'est vrai, des bons et des moins bons moments et j'espérais plus c'est vrai. Mais ce club restera à jamais dans mon cœur.

**FM : Partir ainsi d'Arsenal, cela te laisse-t-il un goût amer ?

G :** Je n'aurais jamais pensé quitter Arsenal au bout de 2 saisons. Mais c'est le football, on ne peut jamais savoir de quoi demain sera fait.

**FM : Comment décrirais-tu ta relation avec Arsène Wenger ? A-t-il selon toi suffisamment cru en ton potentiel ? A-t-il par exemple tenté de te retenir cet été ?

G :** J'ai beaucoup de respect pour Arsène Wenger. J'ai juste manqué de temps de jeu et j'aurais aimé qu'il me donne plus de confiance. Mais cela s'est bien passé et la page est désormais tournée.

**FM : Quel regard portes-tu sur le parcours d'Arsenal depuis le début de la saison ? Les penses-tu capables d'être champions ?

G :** Tout est possible. L'effectif d'Arsenal est de très grande qualité. Je souhaite en tous cas le meilleur pour le club et mes anciens coéquipiers.

**FM : La Serie A semble désormais passer derrière la Premier League, la Liga, ou bien encore la Bundesliga. Toi qui y joues désormais, penses-tu que cette idée reçue est fausse ?

G :** Oui, complètement. J'ai découvert ici un championnat très relevé. Les équipes sont bien organisées et très compétitives. La Serie A reste un des championnats les plus difficiles au monde.

**FM : En tant que joueur africain, on sait les problèmes liés à certains supporters italiens dans les stades. Cela t'a-t-il fait hésiter avant de signer, et as-tu déjà été victime de propos racistes de supporters
depuis ton arrivée ?

G :** Pour l'instant, je n'ai pas eu de problèmes sur ce point. Mais c'est évidemment un sujet sur lequel il faut être très vigilant. Un stade de football doit rester un lieu de partage et de convivialité.

**FM : Que penses-tu d'ailleurs de ce qui s'est passé avec Yaya Touré en Ligue des Champions en Russie, lui qui a même appelé au boycott du Mondial russe ?

G :** Je suis solidaire des déclarations de Yaya Touré. On ne peut pas laisser passer ce genre d'agissements. Il faut agir.

**FM : Enfin, un mot sur la sélection nationale, en passe de se qualifier pour le Mondial. Est-ce l'année ou jamais pour que cette génération dorée du football ivoirien fasse quelque chose de grand ?

G :** Nous ne sommes plus qu'à un match du Brésil. C'est notre objectif commun : qualifier la Côte d'Ivoire pour une troisième phase finale de Coupe du Monde. On parlera ensuite de tout cela une fois la qualification en poche.

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