Que va devenir Luzenac ?
Une fois encore recalé pour la montée en L2, Luzenac jette l’éponge. Mais quel avenir pour le LAP ? Tout sera jouera sans doute aujourd’hui avec au mieux le National et au pire le dépôt de bilan…
« En l'état de l'instruction et en l'absence notamment de démonstration de la jouissance effective par le club de Luzenac (…) d'installations sportives susceptibles d'accueillir toutes les compétitions prévues, aucun des moyens soulevés par la SASP Luzenac Ariège Pyrénées ne parait de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision contestée.» Le communiqué publié par le tribunal administratif de Toulouse est tombé vers 12h15 ce jeudi et apparait comme un coup de grâce à Luzenac après plus de trois mois de lutte intense pour mettre le LAP à la place qui devait être la sienne, à savoir en L2. Une annonce qui scelle sans doute la fin du club ariégeois qui en obtenant sportivement le droit d’intégrer le monde professionnel a quasiment signé son arrêt de mort.
Tard dans la soirée, le président Jérôme Ducros annonçait ne pas vouloir entamer un énième recours auprès du conseil d’État.« À quoi ça servirait maintenant ? C'est un mauvais film qui se poursuit. Un véritable écœurement », a expliqué à bout l'homme fort du LAP à la Dépêche du Midi. Avant de s'en prendre violemment à la LFP, responsable selon lui de la situation catastrophique dans laquelle se trouve son club aujourd’hui. « Qu'elle arrête son acharnement. S'il y a eu du retard, c'est uniquement de sa faute. Ce matin, c'est clairement l'avenir d'un club, une trentaine d'emplois qui sont en jeu. On est en train de faire du social à la place des autres. » Lassés et vidés moralement, les joueurs encore au club devraient connaitre définitivement leur sort aujourd’hui sans doute à l’issue d’une rencontre prévue entre la direction de Luzenac et le secrétaire d'État aux sports prévue à 14h aujourd’hui. « On attend notre entrevue avec le secrétaire d'État aux sports, Thierry Braillard. Il doit nous donner des réponses à nos questions. En fonction de ça, on fera une déclaration officielle pour déterminer le sort du club.» En gros, il manquerait 1,5 M€ au LAP pour continuer à exister en National. Une somme que refuse de payer Jérôme Ducros, qui a déjà beaucoup investi au club. «Oui, mais avec quel argent ? Avec quoi on repart ? »
Car aujourd’hui, on imagine mal comment ce groupe de 18 joueurs (dont 15 joueurs de champ) traumatisés par un si long feuilleton pourrait intégrer le National. Un championnat qui a repris depuis plus d’un mois et qui en entame ce soir sa cinquième journée. Par ailleurs, si de nombreux joueurs sont restés fidèles au club ariégeois dans la tempête, quelques cadres de l’équipe ont pris la tangente comme le meilleur buteur du dernier championnat Andé Dona Ndoh (23 buts et qui a rejoint Niort) et Idriss Ech-Chergui (10 buts et qui a rejoint le Paris FC). Une chose est sûre, la FFF (qui gère le championnat National) a envoyé plusieurs courriers demandant au LAP lui demandant s’il acceptait de participer au championnat National. Des demandes toutes refusées par Luzenac. La situation est différente à tous niveaux et l’issue de ce feuilleton pourrait être tragique avec un possible dépôt de bilan et un avenir en DHR avec l’équipe réserve actuelle comme pense le croire un joueur du club cité par L’Équipe. « Aujourd’hui, l’avenir le plus solide de Luzenac passe par son équipe réserve qui évolue en DHR. » Souhaitons à ce petit club amateur qui a touché du doigt son rêve d’épouser le monde professionnel qu’il en sera autrement…