En pleine crise avec un Christophe Galtier sur la sellette, le PSG a assuré une belle victoire (0-2) en Côte d’Azur face à l’OGC Nice ce samedi soir en championnat. Les Parisiens peuvent remercier un grand Gigio Donnarumma.
Après la victoire à domicile du Racing Club de Lens face à Strasbourg vendredi soir (2-1), le Paris Saint-Germain était toujours leader de Ligue 1 mais n’avait plus que trois points provisoires d’avance sur les Sang-et-Or. Pour retrouver son écart d’unités confortable, le club de la capitale se déplaçait sur la pelouse de l’OGC Nice dans le cadre de la 30e journée du championnat de France. Une rencontre importante pour le technicien parisien Christophe Galtier, plus que jamais sur la sellette après les dernières mauvaises performances de ses joueurs, ayant été recadrés par Luis Campos puis Nasser al-Khelaïfi au cours de cette semaine. De son côté, le Gym, toujours invaincu depuis l’arrivée de Didier Digard sur son banc et seule équipe française encore en lice dans une compétition européenne, espère continuer cette belle série face au premier du classement et ainsi prendre des points, importants pour la course à l’Europe.
Privé de Bernat, Kimpembe, Mukiele, Verratti et Neymar, Galtier reconduisait un 3-5-2 pour ses retrouvailles avec l’Allianz Riviera, tandis que les Aiglons évoluaient aussi à trois défenseurs avec Ndayishimiye, Todibo et Dante. Le début de rencontre était plutôt équilibré entre les deux formations, cherchant à mettre le pied sur le ballon. Mais la première mauvaise nouvelle de la soirée était pour les visiteurs, qui perdaient Renato Sanches sur blessure - remplacé par Fabian Ruiz (10e). Les Azurénens mettaient ensuite un peu de vitesse dans le jeu, par l’intermédiaire di virevoltant Nicolas Pépé, pas assez précis sur sa frappe du gauche (15e). Terem Moffi s’essayait à son tour mais Gianluigi Donnarumma s’interposait tranquillement devant sa ligne (17e). Dans l’autre surface, Danilo envoyait un coup de casque sur le poteau droit de Kasper Schmeichel (22e), avant que Lionel Messi, plus précis grâce à son pied gauche pour tromper le dernier rempart danois (0-1, 26e) après le centre à ras de terre de Nuno Mendes.
Ramos a délivré les siens
Le latéral portugais se montrait très actif sur son couloir et multipliait les montées pour faire reculer son adversaire. Après une relance ratée de Ramos dans l’axe, Thuram s’illustrait techniquement pour tromper Ruiz mais voyait son tir contré par la défense (35e). De quoi faire naître quelques regrets pour les hommes de Digard, qui ne perdaient pas espoir et se créaient quelques occasions pour revenir au score. Le gardien de but parisien écœurait les locaux par deux parades avant la pause, devant Pépé (43e) puis Moffi (45e). Au retour des vestiaires, l’OGC Nice gardait la dynamique de la fin de la première période pour mettre la pression sur les hommes en blanc pour remettre les compteurs à zéro. Dante réussissait à tromper Donnarumma mais sa balle heurtait la transversale puis le poteau mais ne faisait pas sonner la montre de la Goal Line Technology, à quelques millimètres près (51e). Dans la foulée, l’Italien gagnait son duel, cette fois face à l’attaquant ivoirien prêté par Arsenal (52e).
Les opportunités niçoises se multiplaient au fil de la rencontre, mais le PSG était toujours sauvé par un portier impérial devant son but, ou par le manque de justesse des hommes en rouge et noir. Malgré l’ascendant des Aiglons, Paris opérait en contre mais tombait sur une défense vigilante, notamment devant Kylian Mbappé (74e), peu en vue dans ce match. La frappe du Parisien était ensuite contrée par Dante, mais ce dernier offrait le corner décisif aux hommes de Galtier, grâce à la tête décroisée de Sergio Ramos, qui célébrait également son 50e match en Ligue 1 sous le maillot francilien. Ce but du break ne décourageait pas les locaux, encore offensifs dans le dernier quart d’heure. Les entrants Gaëtan Laborde et Billal Brahimi tentaient leur chance face au but, mais ni l’un, qui ne cadrait pas son tir lointain (81e), ni l’autre, mis en échec par Gigio (82e), n’arrivaient à faire la différence. Grâce à un Donnarumma en feu (7 arrêts), le PSG s’impose à Nice et garde son avance de six points sur le RC Lens, le Gym rate l’occasion de profiter du faux-pas du LOSC et reste à sept unités du premier européen.
- L’Homme du match Gianluigi Donnarumma (8,5) : à l’approche de la pause, le gardien italien a réalisé deux grosses parades pour empêcher l’égalisation, alors qu’il n’avait pas énormément de travail à faire jusqu’à ce passage. D’abord sur une frappe de Pépé (43e) puis sur une tentative de Moffi (45e). Dès le début de la seconde période, l’Italien a repoussé des bouts de doigts la volée de Pepe d’un arrêt réflexe (52e). Sur sa ligne comme dans les airs, il a tout simplement maintenu le PSG à flot avec un total de neuf arrêts, la grande majorité effectuée lorsque Paris n’avait qu’un but d’avance. Le héros du PSG ce soir, c’était bien lui.
OGC Nice
- Schmeichel (3) : le portier danois ne s’est pas montré décisif ce soir. Peu sollicité en début de rencontre, hormis sur une tentative trop écrasée de Messi (11e), puis une tête de Danilo qui le laisse pantois mais rebondit sur le poteau (22e), il a en revanche dû s’incliner sur le but de l’Argentin (27e), où il est difficilement blâmable. S’il se détend bien sur une frappe vicieuse de Ruiz à l’heure de jeu, il s’incline de nouveau sur une tête de Ramos (76e), où il donne, cette fois, la sensation de pouvoir faire mieux.
- Mendy (3) : de nouveau titularisé après le match contre Angers, le latéral de 18 ans a subi la loi de Nuno Mendes tout au long de la rencontre. Pas toujours en réussite avec le ballon malgré une volonté d’animer son couloir, il a souvent été très loin de son vis à vis, comme sur le but de Messi où il oublie Mendes et donne la sensation de défendre sur les talons (26e). Il a terminé la rencontre dans les cordes avant d’être remplacé par Rosario (68e)
- Todibo (4) : Très souvent vigilant pour juguler les vagues parisiennes (4e, 6e, 39e, 42e), le nouveau Bleu est néanmoins absent sur le but de Messi où il lui laisse le loisir d’armer tranquillement (27e). Face à Mbappé, il a néanmoins pu faire parler son appétence pour le duel à plusieurs reprises (40e, 75e). Pas toujours rassurant dans ses relances sous pression (8e, 22e).
- Ndayishimiye (5) : baladé entre le poste de défenseur central et de milieu défensif, le Burundais a diffusé une sensation de puissance exceptionnelle. Dans les duels, il a souvent régné en maître (23e, 67e, 84e), à l’image de ses deux interventions consécutives sur Mbappé puis Messi (19e, 20e). Il a également montré que le ballon ne lui brûlait pas les pieds, comme sur ses deux frappes dangereuses où Donnarumma s’interpose (50e, 58e).
- Dante (5) : 39 ans mais le capitaine niçois ne semble pourtant pas au confluent de la retraite. Très discipliné, il a livré un duel de tous les instants à Lionel Messi, qu’il n’a d’ailleurs pas eu peur d’aller chercher haut (2e, 22e). Il a également souvent compenssé son manque de vitesse par un placement intelligent (14e, 29e). Pas loin de mettre le but de la journée avec sa superbe reprise venue heurter la barre de Donnarumma (51e). S’il réalise un sauvetage déterminant (76e), il est dans la foulée battu par Ramos dans son duel (77e)
- Bard (3) : une prestation mièvre. S’il a rarement été mis en danger par les courses offensives de Hakimi, l’international espoir français a souvent servi du réchauffé avec le ballon. Lorsqu’il a tenté d’apporter le surnombre en attaque, il s’est heurté à Hakimi qu’il n’a jamais inquiété. Quelques trous d’air comme sur ce dégagement hasardeux et dangereux (54e). Remplacé par Brahimi (68e).
- Thuram (6,5) : le dernier de la fratrie des Thuram a encore une fois confirmé sa période faste. Auteur d’une intervention en pompier de service en début de rencontre (10e), il ne s’est pas pour autant attelé à ses tâches défensives. Pro-actif dans l’élaboration du jeu niçois, il a souvent prêté main forte à ses offensifs avec des percées dangereuses (23e, 50e, 73e). Il récupère d’ailleurs un ballon très haut malgré une frappe trop écrasée (35e). Son centre au cordeau pour Pepe est un régal (43e)
- Boudaoui (5) : inoxydable. De retour de blessure, l’Algérien a livré une prestation sérieuse dans le double-pivot des Aiglons. Comme à son habitude, il s’est époumoné dans les courses et a été récompensé par plusieurs interceptions précieuses (1e, 20e). Avec le ballon, le milieu de terrain de 23 ans s’est évertué à apporter de la variété et de la verticalité, même s’il a parfois manqué de relais à ses côtés. Il a baissé en régime avant d’être remplacé par Laborde (75e).
- Ramsey (6) : aligné comme pointe haute du milieu à trois niçois, le Gallois a été au four et au moulin en première mi-temps. Il a orienté le jeu, s’est constamment montré disponible entre les lignes et a également colmaté des brèches par son placement astucieux (32e, 64e). Il délivre un superbe centre pour Pepe (53e). En fin de rencontre, il s’est effacé et a été remplacé par Barkley (83e).
- Moffi (4) : difficilement trouvable en début de rencontre, le Nigérian n’a pas non plus été toujours inspiré dans ses choix, comme sur ce sprint échevelé alors que le jeu réclame un décalage (12e). Dans le registre de transition qu’il affectionne, il n’a pas eu grand chose à se mettre sous la dent hormis une frappe trop écrasée (17e). Il prend le dessus sur Ramos dans les airs mais voit Donnarumma repousser sa tête (45e). Remplacé par Bouanani (83e), remuant et qui n’est pas loin de voir son centre-tir se convertir en but (86e).
- Pepe (5) : très remuant en début de rencontre où il a crée plusieurs décalages par ses dribles et ses dézonages, l’ancien Lillois n’a en revanche pas toujours été escorté par la réussite, à l’image de sa frappe bien trop enlevée où il se précipite (15e). Il a également donné la sensation de se marcher sur les pieds avec Moffi à plusieurs reprises. Sur le centre téléguidé de Thuram, il doit faire bien mieux (43e). Il est difficilement condamnable en revanche sur sa superbe reprise de volée repoussée par Donnarumma (52e)
Paris Saint-Germain
- Donnarumma (8,5) : ci-dessus
- Hakimi (4) : beaucoup trop silencieux dans ses touches de balles de manière générale. Il nous a habitués à un plus gros impact offensif sur son côté. Le Marocain a peiné à trouver un rythme contrairement à son comparse opposé Mendes. Moins transcendant, moins dominant qu’à l’accoutumé.
- Ramos (7) : paradoxalement, l’Espagnol a presque été plus intéressant sur l’aspect offensif que défensif. Le défenseur parisien a loupé deux grosses relances aux abords de la surface (35e notamment). Balle au pied, il montre de belles choses pour dynamiser le collectif ou lors de ses percées et montées. Il marque le but du break de la tête sur corner (76e) grâce à une grosse détente verticale.
- Marquinhos (6) : hormis un très bon retour pour rattraper une mauvaise relance de Ramos (35e), le Brésilien a quand même eu bien du mal à défendre sur l’axe droit de la défense à trois. En face-à-face avec Thuram, il a eu des difficultés à contenir les percées du Français avec de nombreux centres dangereux. Même sur les corners niçois, il a souffert dans le jeu aérien face à Dante notamment.
- Danilo (7,5) : encore un gros volume de son jeu. Le Portugais est toujours aussi polyvalent dans ses prestations, à la fois rassurant en défense et entreprenant en attaque. il s’est même montré dangereux dans les airs en trouvant le poteau de la tête (22e). Décisif pour bien sortir le ballon sans prise de risques.
- Mendes (7,5) : toujours une grosse activité sur son côté en restant toujours concentré et disponible pour amener du danger. Sa prise de décision est souvent rapide, bonne et inspirée. Il est l’auteur de la passe décisive pour Messi (26e) mais aussi du centre sur le poteau de Danilo (22e). Remplacé par Bitshiabu à la 77e minute
- Sanches (non noté) : au bout de cinq minutes de jeu, le milieu portugais a été contraint de laisser sa place en raison d’une mauvaise semelle, définitivement maudit par les blessures. Remplacé par Ruiz (6,5) à la 9e minute qui a toujours été très direct et propre dans ses passes avec pas moins de 98% de passes réussies sur plus de 50 ballons touchés. Ce n’est pas toujours le joueur le plus rapide ou attrayant mais c’est cruellement efficace dans le collectif.
- Vitinha (4) : que c’est difficile de remplacer numériquement Marco Verratti dans le cœur du jeu parisien et cela s’est fait ressentir encore ce soir. Le jeune milieu portugais n’arrive tout simplement pas à avoir un impact réel dans l’animation de son équipe, sans être indispensable en défense. Ses relances sont beaucoup trop imprécises ou indécises. Il a encore tendance à se cacher.
- Soler (6,5) : prestation un peu compliquée à analyser. Il faut au moins lui reconnaître sa présence globale puisque le milieu a couvert énormément de zones dans l’axe comme sur les côtés notamment en décrochant à gauche. Il a touché beaucoup de ballons, tenté des frappes lointaines pour amener du danger sans fausse note réelle ou déchets dans son jeu. Match utile sans étincelle du milieu espagnol, bien installé dans le collectif parisien. Remplacé par Zaïre-Emery à la 89e minute
- Messi (8) : de belles tentatives en première période dans l’entrejeu. L’Argentin a voulu enchaîner des combinaisons rapides (3e, 6e) en une touche avec quelques frappes lointaines. Il a pris les bons espaces pour rester libre comme sur son ouverture du score (26e). Grosse activité offensive de la Pulga qui a essayé de trouver ses coéquipiers dans les espaces libres. Il n’a pas perdu beaucoup de ballons et est l’un de seuls à avoir cadré ses tentatives. L’ancien du Barça a également parfaitement tiré le corner sur le but de Ramos, s’offrant ainsi une passe décisive (76e).
- Mbappé (3,5) : le Français a réalisé un premier acte très neutre où il a semblé beaucoup trop discret dans l’animation offensive de son équipe. A la pause, il n’avait touché que trente ballons et n’avait tenté aucun tir. Le capitaine des Bleus a enfin pu décrocher son premier tir à la 75e minute. La défense niçoise a très bien contenu le Français tout au long de la rencontre.