Ligue 1 : une reprise tant attendue mais si chamboulée
Dans une semaine si spéciale avec la finale de Ligue des Champions, la Ligue 1 va reprendre ses droits dans quelques heures avec Bordeaux-Nantes en ouverture. Mais avec le coronavirus encore présent et les cas qui s'enchaînent dans les clubs, cette reprise a un goût assez particulier.
Vendredi 13 mars. Peu de temps avant le lancement de la 29e journée, la Ligue de Football Professionnel décide de suspendre pour une durée indéterminée la Ligue 1 et la Ligue 2, à cause de la pandémie de Covid-19. Un virus qui va frapper toute la planète, et mettre le football à l'arrêt. Un mois et demi plus tard, alors que la Bundesliga avait déjà repris et que les autres championnats européens allaient revenir sur le devant de la scène, les instances françaises décident finalement de mettre fin prématurément à la saison en cours. Une décision qui a fait couler beaucoup d'encre... Mais ce vendredi 21 août, les amateurs de football vont pouvoir de nouveau vibrer avec des matches - compétitifs - dans l'Hexagone. Mais malheureusement, tous les voyants ne sont pas au vert.
Avec les demi-finales du Paris Saint-Germain (succès 3-0 contre le RB Leipzig) et de l'Olympique Lyonnais (défaite 3-0 face au Bayern Munich), la LFP avait rapidement pris les devants avec une potentielle finale, en reportant les rencontres des deux clubs français durant cette 1ère journée de Ligue 1. Un lever de rideau déjà perturbé donc. Et l'instance française a eu du travail cette semaine. Avec les quatre cas de Covid-19 confirmés à l'Olympique de Marseille (Jordan Amavi, Steve Mandanda, Maxime Lopez et Valentin Rongier), auxquels c'est ajouté celui de Dimitri Payet ces dernières heures, le match contre l'AS Saint-Étienne, prévu en ouverture ce jour à 19h, a donc été reporté. Lui aussi. Et s'il a perturbé cette reprise, le coronavirus a également gêné les clubs pendant la préparation.
Des cas récents à Nice et Angers
Montpellier, le FC Nantes, Strasbourg, l'OM, Nîmes, et récemment Nice et Angers... Beaucoup de clubs français ont eu, ou viennent d'avoir, des cas de Covid-19 dans leurs effectifs, et la pré-saison a été très perturbée puisque des matches amicaux ont été annulés à plusieurs reprises. Nouvel entraîneur de Bordeaux suite au départ de Paulo Sousa, Jean-Louis Gasset devait d'ailleurs diriger son équipe pour la première fois la semaine dernière lors d'une rencontre amicale face à l'AJ Auxerre. Mais là encore, le coronavirus a touché un joueur du club de Ligue 2. Et son adversaire du soir sur le banc, Christian Gourcuff, a lui dû également bousculer ses entraînements avec la multiplication des cas.
Et forcément, personne n'est à l'abri, comme l'a déclaré l'entraîneur des Canaris en conférence de presse. «Ce qui nous est arrivé (les cas de Covid-19, ndlr)) arrivera à d'autres équipes, et ça commence à être le cas. Les joueurs qui ont contracté le virus devraient pour la plupart être immunisés un certain temps, et tant mieux», a expliqué le technicien français jeudi, à la veille de la rencontre face aux club au scapulaire. De son côté, la LFP fait en tout cas tout son possible pour limiter la propagation du virus, avec un règlement assez strict.
«Il faut faire attention parce qu'ils peuvent développer des pathologies cardiaques»
Alors que la jauge de 5000 spectateurs dans les stades est toujours d'actualité, les fans devront porter un masque dès l'âge de 11 ans. De même pour les membres des clubs, à tout moment pendant la rencontre, sauf lors de l'échauffement et pendant le match, pour les joueurs en action sur la pelouse. Concernant l'entretien et la désinfection, il y a également une énorme rigueur. Et bien évidemment, personne n'a oublié les tests PCR effectués au moins 48 heures avant le coup d'envoi d'une rencontre. Et la règle, appliquée du coup avec l'OM, est très simple : avec trois ou quatre cas dans une équipe, le report du match sera étudié.
«Ce qu'on sait en médecine, c'est qu'il faut faire attention parce qu'ils peuvent développer des pathologies cardiaques. On parle de la santé des joueurs ! Ces protocoles ont été établis, réfléchis, ça fait quatre mois qu'on y travaille. Quatre mois. On arrive dans la dernière phase, qui est une phase de tension, parce que les matches arrivent et que tout le monde a la pression. (...) On est bien conscients de la difficulté que peuvent rencontrer les clubs. Pas seulement parce que les matches n'ont pas lieu, mais au niveau de l'entraînement, de la mise en isolement. Il y a des phases qui vont être compliquées. Aujourd'hui, l'État est en train de mettre la pression sur les entreprises, dans les écoles... Le foot n'y échappe pas», avait par ailleurs expliqué le Docteur Jean-François Chapellier, président de la commission Covid-19, à L'Équipe. Les championnats risquent donc d'être encore chamboulés...
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