Ligue 1

L1, supporters : une saison en enfer

Scène de chaos, violences, injures, bus caillassés. À chaque journée de championnat, son lot d'incidents. Dimanche soir, l'ultime rencontre de la saison entre l'AS Saint-Etienne et l'AJ Auxerre a d'ailleurs été une nouvelle fois le théâtre malheureux d'échauffourées surréalistes. Symbole d'une saison marquée par la multiplication des débordements de supporters. Retour sur un phénomène qui ne cesse de gangréner le football français.

Par Josué Cassé
3 min.
Un supporter en train de balancer un fumigène après ASSE-Auxerre le 29 mai 2022 @Maxppp

Oui, le Paris Saint-Germain est sacré champion de France pour la dixième fois de son histoire. Oui, Kylian Mbappé va continuer d'illuminer la Ligue 1 de son talent. Oui, l'Olympique de Marseille verra de son côté la Ligue des Champions. Oui, Toulouse, Ajaccio et Auxerre vont retrouver l'élite du football français. Et que dire du magnifique parcours des hommes d'Antoine Kombouaré en Coupe de France permettant au FC Nantes de décrocher une qualification inespérée pour la prochaine Ligue Europa. Oui, l'exercice 2021-2022 a une nouvelle fois livré son lot de satisfaction. Des scènes de liesse qui ne feront malgré tout pas oublier le principal fléau vécu cette année : la violence dans les stades.

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Déchéance aux quatre coins de la France !

À Montpellier : jets de projectiles sur Valentin Rongier. À Nice : terrain envahi, échauffourées entre joueurs et spectateurs et match interrompu. Au Havre : altercation entre un fan et un joueur. À Lens, lors du derby : terrain envahi et rixes entre bandes rivales de supporteurs. À Ajaccio, jets de briquets sur la pelouse après une décision arbitrale contraire. À Paris : un siège cassé et jeté en l’air qui tombe sur un enfant de 11 ans. À Lyon, bouteille envoyée sur le crâne de Dimitri Payet. Sans oublier les tristes épisodes survenus à Angers, à Metz ou encore à Charléty lors du 32ème de finale entre le Paris FC et l'Olympique Lyonnais. Le football français n'a cessé d'être entaché par des scènes de chaos.

Et dimanche soir, quelques heures après les incidents vécus au Stade de France en marge de la finale de la Ligue des Champions, c'est à Saint-Etienne que l'histoire s'est (encore) répétée. Relégués en Ligue 2 après une séance de tirs au but décisive face à Auxerre lors des barrages, les Verts ont ainsi terminé la soirée dans un véritable enfer. Envahissement de terrain, jets de fumigènes vers la tribune présidentielle et sur les acteurs encore présents sur la pelouse de Geoffroy-Guichard, le football a une nouvelle fois perdu ses droits et les forces de l'ordre ont dû intervenir à coup de gaz lacrymogène.

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Une dangereuse fuite en avant

Restés fermés plus d'un an en raison du coronavirus, les stades ont donc été le triste théâtre de débordements où des «supporters», pilotés par la haine, n'ont cessé d'extérioriser le côté le plus sombre de leur être intérieur. Des actes d'une violence inouïe auxquels la Ligue de football professionnel (LFP) et les pouvoirs publics ont bien tenté de mettre un terme en convoquant un arsenal de mesures. Huis clos, retrait de points, interdiction de stades, amendes, les instances ont multiplié les tentatives. En vain. La soirée du choc OL-OM au Groupama Stadium de Lyon, définitivement arrêté après deux heures de flottement, a elle aussi montré les limites de la législation. Sans parler des dissonances sur le sujet...

«Il ne faut pas punir tout un stade ou un groupe de supporteurs parce qu’il y a des débordements qui concernent quelques personnes et provoquent l’arrêt de la diffusion du match pour les passionnés qui suivent ça à distance. Il faut aussi que les clubs osent se séparer de certains fans avec lesquels, historiquement, ils n’ont pas voulu se fâcher. Les moyens existent pour individualiser les sanctions. Je suis prête à accompagner ces dépôts de plaintes. Encore faut-il identifier ces personnes, et c’est uniquement avec les clubs que cela pourra se faire», plaidait ainsi l'ancienne ministre des Sports, Roxana Maracineanu alors que Jean-Michel Blanquer, ex-ministre de l’Éducation, espérait lui «responsabiliser» la LFP et la FFF, utilisant même le mot «hooliganisme». Une chose est sûre, au-delà de toutes considérations sportives, c'est un vent de violence qui s'est abattu, tout au long de l'année, sur l'Hexagone. Meurtri et couvert de honte, le football français va désormais devoir trouver les clés de la raison durant la trêve estivale avec l'ambition de redorer son blason dès la saison prochaine.

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