Félix Lemaréchal (Monaco, Cercle Bruges) : « mon objectif est clair, c’est de jouer au plus haut niveau possible »
Après un prêt de six mois convaincant à Brest, Félix Lemaréchal a de nouveau été prêté par l’AS Monaco. Le milieu de terrain de 20 ans, positionné en numéro 10, régale depuis son arrivée au Cercle Bruges, séduisant 6e de 1e division belge, et s’est rapidement rendu indispensable puisqu’il est le deuxième joueur le mieux noté de son équipe derrière le meilleur buteur de Jupiler Pro League, Kevin Denkey. Son parcours, ses débuts très jeune en pro à Monaco, son aventure en Belgique, son avenir, l’ancien international tricolore U17 n’élude aucun sujet et nourrit des objectifs très élevés pour sa carrière.
Foot Mercato : bonjour Félix, on peut dire que tout va bien pour vous à Bruges !
FL : ça se passe plutôt bien. Je me suis bien adapté à cette équipe du Cercle. Je performe, on gagne, alors forcément je suis content.
FM : un peu à l’image de votre club du Cercle Bruges qui est 6e du championnat au coude à coude avec son rival historique du Club Bruges. Comment expliquez-vous la dynamique du club actuellement ?
FL : tout le club fonctionne bien. Que ce soit au niveau de ce que l’équipe fait sur le terrain, mais aussi en dehors. Que ce soit les soins, les entraînements, la vie en communauté, par exemple tout le monde mange au centre d’entraînement. Et je pense que ça rejaillit sur l’équipe et il y a de ce fait une bonne cohésion. Alors forcément sur le terrain on s’entend bien et on arrive à réaliser plus facilement ce que le coach demande.
FM : il y a quelques individualités aussi qui tirent leur épingle du jeu comme le meilleur buteur du championnat belge…
FL : on a la chance d’avoir le meilleur buteur du championnat et ça c’est important. Dans le jeu, Kevin Denkey nous aide beaucoup. Il a un physique assez imposant et il est très adroit devant le but. À titre personnel, j’ai une bonne relation avec lui, on s’entend bien sur le terrain et en dehors.
FM : quand vous avez débarqué en prêt en provenance de Monaco, vous attendiez-vous à avoir autant de temps de jeu et d’être aussi important dans le schéma tactique de l’équipe ?
FL : je suis un jeune joueur donc quand je suis arrivé ici, j’avais comme principal comme objectif de me développer au maximum. Et comme tous les joueurs de foot, j’avais envie de jouer le plus de matches possible. J’espérais forcément être titulaire. Le projet de jeu, je le connaissais déjà avant de venir, et je savais que j’aurais des opportunités pour jouer et montrer mes qualités.
«J’ai commencé en pro à Monaco à 17 ans, j’aurais aimé jouer plus, mais peut-être que je n’étais pas prêt»
FM : entre Monaco, Brest et Bruges vous totalisez une vingtaine de matches de première division, êtes-vous satisfait de vos débuts en pro ?
FL : tout le monde, à cet âge, n’a pas fait 20 matches en Ligue 1 et à l’étranger, même si d’autres joueurs plus jeunes en ont joué plus. Au-delà du nombre de matchs, j’ai pris de l’expérience en 3 ans. J’ai commencé en pro à Monaco, je n’avais que 17 ans. C’est sûr que j’aurais aimé jouer plus. Mais c’est peut-être aussi parce que je n’étais pas prêt. C’est peut-être maintenant le bon moment et j’essaye de le saisir.
FM : vous n’avez raté que 3 matches avec Brest lors de votre prêt de six mois en L1 l’an passé, mais pourtant on ne vous connaît pas trop. Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
FL : je suis un joueur qui a les deux pieds, à l’aise avec le ballon, plutôt solide physiquement, je vais vite, je suis endurant. Tactiquement, j’arrive à m’adapter assez facilement, j’analyse bien l’adversaire en fonction du match. Bien sûr, je peux encore m’améliorer au niveau de la rigueur défensive. Je peux progresser dans le jeu aérien, un domaine important, et dans la dernière passe, car dans mon rôle au milieu de terrain, il faut savoir faire briller les attaquants. Le plus important, c’est d’être performant dans le jeu et les stats viendront naturellement.
FM : vous êtes un pur produit de la Diagonale, le centre de formation de l’ASM qui fournit de nombreux internationaux français. Quel est selon vous le secret de la réussite de la formation "made in Monaco" ?
FL : il y a des coaches importants que ce soit à partir des U17 avec Manu Dos Santos. En U19 il y a Fréderic Barilaro et en réserve, on a Damien Perrinelle. Ce sont des entraîneurs qui connaissent très, très bien le foot. Donc, ils nous apprennent énormément de choses des U17 jusqu’à la réserve, voire même jusqu’en pro. Après, on connaît les objectifs de Monaco, à savoir d’être le mieux placé en Ligue 1, de jouer régulièrement la Champions League, de former et faire jouer au plus haut niveau un maximum de joueurs. C’est dans l’ADN du club.
FM : le Cercle Bruges est un club filial de Monaco. En quoi les deux clubs se ressemblent et quelles sont leurs similitudes ?
FL : dans les deux clubs, il y a une moyenne d’âge très jeune. Il y a des joueurs d’expérience, mais beaucoup de jeunesse. C’est un premier point. Ensuite, on a beaucoup de similitudes dans les principes de jeu, surtout au niveau des phases défensives quand il s’agit de presser. Ce sont deux clubs qui veulent presser haut et récupérer le ballon très vite. Et forcément, ça aide pour l’adaptation aussi.
FM : on parlait de l’importance du temps de jeu. En quoi ce prêt en Belgique est important pour vous ?
FL : j’ai 20 ans, j’ai commencé en pro à Monaco à 17 ans. Forcément en trois ans j’ai pris de l’expérience, mais à un moment donné, quand on est pro et jeune on doit emmagasiner un maximum de temps de jeu et le projet du Cercle était le plus adapté pour moi. Alors forcément je ne peux que me réjouir d’être ici.
FM : en fin de saison, vous allez revenir à Monaco où vous êtes sous contrat jusqu’en juin 2027. Après deux prêts, on imagine que vous allez avoir besoin de stabilité ?
FL : pour l’instant, je suis à Bruges et je me donne à fond pour le Cercle, pour défendre ses couleurs et être le plus performant possible ici. Après, je ne me suis pas encore posé la question, mais oui, je vais forcément devoir y réfléchir d’ici la fin de saison.
«Voir jouer mes potes du centre de formation avec l’équipe première, ça me donne de l’ambition»
FM : surtout que vous connaissez beaucoup de joueurs dans cette équipe monégasque faite d’expérience et de jeunesse (les joueurs du groupe pro Matazo, Akliouche, Magassa, Matsima, E. Diop et Ben Seghir sont issus de la formation, ndlr). Forcément ça doit vous faire envie et ça doit trotter dans votre tête de pouvoir vous imposer dans votre club formateur…
FL : pour commencer, je suis content pour eux avec ce début de saison, car j’ai grandi avec eux. Voir jouer mes potes du centre de formation avec l’équipe première, ça me donne de l’ambition et je me dis pourquoi pas moi. On verra bien la suite.
FM : sur un reportage réalisé sur le site de Monaco, on vous voit avec des anciens du club comme Benoit Badiashile (aujourd’hui à Chelsea), qui vous donne des conseils. C’est important pour l’expérience ?
FL : c’est important pour nous les jeunes. Quand on rentre dans le vestiaire de Monaco avec des grands joueurs comme Wissam Ben Yedder ou Aleksandr Golovin, ça change beaucoup de choses. Avec Benoît, qui vient de la même région que moi, on est passé par le même pôle. Donc, il m’a aidé quand je suis arrivé en pro, il m’a permis de m’adapter, de connaitre tout le monde. C’est important je pense.
FM : avez-vous un plan de carrière défini ?
FL : j’ai des ambitions élevées. Depuis petit, je rêve de disputer la Champions League et la Coupe du Monde. Je ne me fixe pas de limite. Mon objectif est clair, c’est de jouer au plus haut niveau possible.
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