Ligue 1

Droits TV : Nasser Al-Khelaïfi et beIN Sports rendent fous la LFP

Alors que la reprise du championnat approche à grands pas, la question des droits TV de la Ligue 1 n’est toujours pas réglée. Si la LFP a validé l’offre de DAZN, l’affaire est encore loin du compte avec beIN Sports et Nasser Al-Khelaïfi.

Par Maxime Barbaud
3 min.
Nasser al-Khelaifi arrive sur le green carpet de la cérémonie des Best Fifa Awards à la Salle Pleyel a Paris, le 27 Fevrier 2023 @Maxppp

La reprise de la Ligue 1 est toujours programmée au week-end du 18 août. 8 des 9 rencontres seront diffusées à coup sûr. Le conseil d’administration de la LFP a attribué hier à DAZN le fameux premier lot, à savoir 8 des 9 affiches par journée, jusqu’en 2029, en échange d’un montant annuel de 400 M€ en moyenne (350 M€ la première année, 450 M€ la dernière). Il existe tout de même une clause de sortie si jamais la plateforme n’a pas obtenu les 1,5 million d’abonnés après deux ans. À l’inverse, un bonus de 50 M€ devra être versé à la LFP si cette barre est atteinte dès la première saison (la Ligue obtiendrait alors 400 M€ dès l’année 1).

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Après avoir exposé cela, il reste un problème à régler. Qui diffusera ce fameux match manquant ? A priori, il s’agit de beIN Sports mais son offre de 100 M€ n’a toujours pas été acceptée par le LFP. Nous vous expliquions la problématique hier. Le montant donne satisfaction mais pas sa conception. La chaîne qatarie souhaite avoir recours à du sponsoring pour compléter ce chiffre. Elle apporterait 80 M€ pour la diffusion de ces droits TV, les 20 M€ restants étant versés par des sponsors liés au Qatar. La LFP n’avait pas vraiment prévu cette formule. Cela reviendrait à ce qu’elle promeut elle-même une marque en faveur des clubs et ça ne plaît pas à tout le monde.

La position ambigüe d’Al-Khelaïfi agace

The Guardian révèle même qu’il s’agirait du port d’un badge "Visit Qatar" sur tous les maillots de Ligue 1. Certains présidents de clubs y voient une nouvelle forme d’ingérence dans leurs affaires. « Et si je veux attirer des investisseurs saoudiens ? » se demande l’un d’eux. beIN Sports souhaite également inclure une clause lui permettant de casser son contrat après trois ans. Il s’agit là d’un vrai risque pour la LFP et DAZN, qui pourraient se retrouver avec un match à diffuser sur les bras. Pour toutes ces raisons, Vincent Labrune et le collège des présidents de Ligue 1 temporisent. Tous les présidents sauf un bien sûr, Nasser Al-Khelaïfi, porteur de la double casquette de patron du PSG et de beIN Media Group.

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Celui-ci quitte les visios-conférences lorsqu’il s’agit à ses collègues présidents et au conseil d’administration de la LFP de prendre une décision vis-à-vis de beIN. En réalité, cette position agace d’autant que la chaîne qatarie prend volontairement du temps à acter ses décisions dans le but de mettre la pression sur son interlocuteur. Cela lui a plutôt réussi jusque-là mais cette fois la Ligue a décidé d’inverser les rôles révèle L’Equipe. La venue de DAZN sur le marché français ajoute un concurrent à beIN Sports et aussi à son partenaire, Canal+. Les deux télévisions pourraient revoir leur offre proposée au public, d’autant que DAZN va finalement formuler une offre à 25€ par mois face au tollé des 40€.

La question des droits internationaux toujours pas réglée non plus

Enfin, il reste également une dernière chose à régler entre beIN Sports et la LFP : la vente des droits du championnat à l’international. La chaîne, dont le siège social se trouve à la même adresse que celle du PSG, verse 70 M€ sur ses territoires de diffusion. On est encore bien loin des 160 M€ promis. Vous l’aurez compris, le bras de fer est loin d’être terminé. Il manque toujours de l’argent, et un diffuseur pour ce dernier match par journée. Le temps presse toujours un peu plus à trois semaines de la reprise.

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