Confronté au LOSC ce vendredi, l’OM a concédé sa troisième défaite de rang en Ligue 1 (3-1) et reste désormais à 10 points des places qualificatives à la C1. Une prestation bien inquiétante à six jours d’un déplacement à Benfica, contrairement au LOSC qui se rapproche de son côté de la 2e place du championnat.
Après avoir été battu à Rennes (0-2), puis par le PSG lors du Classique au Vélodrome (0-2), l’OM devait se relever au Stade Pierre-Mauroy de Lille, en ouverture de la 28e journée de Ligue 1. Privé de Mbemba, Rongier, Murillo, Sarr, Clauss et Bamo Meïté, Gasset s’appuyait sur la paire Gigot-Balerdi en défense centrale. Alors qu’Ounahi, Gueye, Luis Henrique, Aubameyang et Harit étaient également titularisés.
Mais c’était bien le LOSC, avec les retours d’Alexsandro et Cabella, qui se montrait rapidement offensif avec un duel perdu de Zeghrova devant Lopez (9e). Et le portier marseillais devait encore se détourner devant une tête d’Alexsandro sur corner (22e). Dans un premier acte fermé et dominé par le LOSC, l’OM, pas dans le coup ce vendredi soir, devait faire beaucoup mieux au retour des vestiaires.
Un LOSC bien supérieur
Mais les hommes de Gasset n’ont pas réagi. Pire encore, après une énorme perte de balle, Gigot, pris de vitesse, a crocheté David, qui a ensuite ouvert le score sur un penalty logiquement accordé (1-0, 54e). Rien n’allait pour l’OM puisque Zeghrova voyait sa frappe enroulée s’écraser sur la transversale (56e), mais quelques minutes plus tard, Cabella permettait bien aux Lillois de faire le break face à son ancienne équipe (2-0, 71e).
Classement live
Et sur la meilleure occasion phocéenne, Chevalier se montrait impérial (74e). Marseille parvenait tout de même à réduire le score grâce à un but gag d’Ismaily (2-1, 81e), mais rien n’a souri, puisque dans la foulée, Gudmundsson profitait d’une défense dépaysée pour redonner de l’avance aux Nordistes (3-1, 84e). L’OM enchaîne ainsi son troisième revers de suite et reste à trois points de Lens, avec un match en plus et avant d’aller défier Benfica, en Ligue Europa. De son côté, le LOSC revient à hauteur de Monaco (4e) et à un point de Brest.
Homme du match : - Cabella (7,5) : remplaçant au match aller, l’attaquant lillois a été dans une très bonne forme ce soir. Tantôt à gauche, tantôt dans l’axe, l’ancien joueur de l’OM à considérablement gêné les Marseillais par son placement et ses prises de balles. Dans une position de numéro 10, l’ancien international français a déclenché un tir de son pied gauche qui n’a pas trouvé le cadre en première mi-temps. Il s’est surtout retrouvé dans une excellente position au milieu de la deuxième mi-temps. Sur une récupération haute de son équipe, le numéro 10 de Lille a parfaitement ouvert son pied pour inscrire le deuxième but de son équipe (71e). Il est sorti quelques minutes après au profit de Gabriel Gudmundsson (78e). Quelques minutes après son entrée, le Suédois a entériné la victoire du LOSC en inscrivant le troisième but de son équipe.
LOSC
- Chevalier (7) : le gardien de Lille a d’abord fait peur à son équipe en tentant une passe forcée pour relancer court en début du match. Mis à part cette frayeur, il a géré sur ses différents arrêts. Le gardien des Bleuets a dû s’employer sur une tentative de Pierre-Emerick Aubameyang (50e). En face-à-face toujours face au Gabonais, Lucas Chevalier est parfaitement intervenu et a arrêté son piquet (74e). Sur ses rares interventions, le portier du LOSC a montré une certaine sérénité.
- Santos (6,5) : à l’image de son équipe, le défenseur droit s’est élevé au niveau de l’événement. Dépassé par la vitesse de Pierre-Emerick Aubameyang, le Brésilien a dû faire faute, ce qui lui a coûté un carton jaune en début de match (21e). L’arrière gauche s’est offert un petit pont sur Amine Harit ensuite. Mais surtout une passe décisive en fin de match en trouvant parfaitement Gabriel Gudmundsson sur un centre à ras de terre (84e).
- Yoro (6) : dans la lignée de son match contre Lens la semaine dernière, le Français a livré une belle prestation. Sur un des nombreux corners du LOSC, le jeune défenseur de 18 ans a pris le dessus grâce à sa taille (64e). Hormis une fois où Leny Yoro a été pris dans son dos, il a parfaitement réussi à contenir les appels de Pierre-Emerick Aubameyang. Il avait d’abord remporté son duel de la tête avant qu’une mésentente amène le seul but marseillais.
- Alexsandro (6,5) : de nouveau titulaire dans l’axe de la défense lilloise avec Leny Yoro, Alexsandro a réalisé une partie plus qu’intéressante. Sur corner, le Brésilien s’est montré à son avantage, dangereux dans les airs. Dans un premier temps, sa tête a été trop croisée et est passée à droite de Pau Lopez. Sur un autre corner, cette fois-ci arrêté par le gardien espagnol avec une claquette (25e). Dans le domaine défensif, le Lillois a permis à repousser les centres marseillais.
- Ismaily (6,5) : l’expérimenté défenseur brésilien a réalisé un match plein de maîtrise. Comme à l’accoutumée, l’arrière gauche a été bien placé en interceptant plusieurs ballons par son intelligence de placement. Il a contré quelques timides tirs marseillais. En confiance défensivement, il s’est autorisé quelques rares montées (64e).
- Bentaleb (7) : le régulateur du jeu d’équipe de Paulo Fonseca a de nouveau brillé dans son rôle ce soir. Il est celui qui a récupéré le plus de ballons dans la partie (5). Sur un nouveau ballon perdu de l’OM, l’international algérien a parfaitement lancé Remy Cabella pour le but du break.
- André (5,5) : le capitaine lillois a été assez en retrait dans ce match. Moins généreux qu’à son habitude dans ses appels et son pressing, le milieu de terrain a toutefois rassuré devant sa défense. Il a fait son job défensivement. Il est sorti pour les dernières minutes de jeu. Le tout jeune joueur de 16 ans Ayyoub Bouaddi (89e) l’a remplacé.
- Haraldsson (6) : dans un rôle plus défensif de ce qu’il connaît d’habitude, le Norvégien a toujours été volontaire dans le pressing. Au fur et à mesure du match, il a été de plus en plus disponible et a attiré les ballons en deuxième mi-temps. Il est remplacé par Adam Ounas (89e) qui n’aura eu encore que quelques minutes de jeu.
- Zhegrova (7) : l’homme très en forme du LOSC a de nouveau montré qu’il était l’un des meilleurs joueurs de cette saison de Ligue 1. Le jeu a donc forcément penché sur son côté gauche pour créer du danger. Il a d’abord butté sur Pau Lopez en ne parvenant pas a excentré sa frappe (10e). Le Kosovar était pourtant seul face au portier de l’OM. Sur un coup de folie, l’ailier droit aurait pu marquer un magnifique but. En accélérant, il avait lâché une énorme frappe qui s’est écrasé sur la barre transversale (55e). Un temps contenu par Quentin Merlin, le numéro 23 s’est libéré de toute contrainte en deuxième mi-temps. Il est également à l’origine du décalage menant au troisième but de son équipe. Bafode Diakite (89e) l’a remplacé pour consolider la victoire.
- David (6,5) : ces derniers mois, le Canadien a retrouvé l’efficacité qu’on lui connaissait. Mais depuis deux matchs, Jonathan David n’avait pas réussi à trouver le chemin des filets. C’est désormais une série ancienne, puisque le numéro 9 a transformé le pénalty qu’il a lui-même provoqué. Le deuxième meilleur buteur de Ligue 1 n’a pas eu d’autres possibilités dans un match où il a quand même pesé sur la défense de l’OM. Il a été judicieux dans ses choix de passes dans les contre-attaques.
- Cabella (7,5) : voir ci-dessus
OM
- Lopez (5) : le portier espagnol a maintenu son équipe à flot toute la première mi-temps. Sur les temps faibles de l’OM, il n’a jamais baissé la garde. Il anticipe admirablement la frappe de Zhegrova (10e), puis s’emploie parfaitement sur une tête à bout portant d’Alexsandro (25e). Il est difficilement blâmable sur le penalty lillois, où son équipe l’abandonne totalement (53e), et également sur la superbe frappe de Cabella (71e). Il peut certainement faire mieux sur le troisième de Gudmundsson, même si, encore une fois, sa défense prend congé sur l’action.
- Garcia (3) : Jean-Louis Gasset ne lui a pas vraiment rendu service en l’alignant dans le couloir droit. Trop facilement aspiré, l’ancien joueur des Young Boys de Berne a laissé des espaces béants dans son dos et a constamment traîné une sensation de fébrilité. Sur le but de Cabella, il est trop attentiste, et à nouveau sur celui de Gudmundsson où il ne fait que constater les dégâts. En ce qui concerne son apport offensif, ce qui était possiblement une consigne de son entraîneur, on repassera.
- Gigot (2) : une prestation plus qu’oubliable. Dans les duels, ce qui reste par définition sa grande force, l’Avignonnais a encore traversé de nombreux trous d’air ce soir. Il se fait complètement manger par Alexsandro qui n’est pas loin d’ouvrir le score de la tête (24e) et a collectionné les errement défensifs par la suite. On a également senti qu’il s’embarquait sur un terrain glissant balle au pied, où la fébrilité a souvent rejailli sur ses passes. Dès le retour des vestiaires, il met son équipe dedans avec un tacle tout sauf maîtrisé sur David, offrant un penalty aux Lillois (53e). Il est encore sur la photo de famille sur le but de Cabella où il comptait peut-être reculer jusqu’à Marseille (71e).
- Balerdi (5) : s’il est difficile de relever des satisfactions de cette prestation collective globalement décevante, l’Argentin a de son côté tenu son rang. Il a d’ailleurs souvent dû défendre pour deux avec un Samuel Gigot au creux de la vague. En seconde période, il réalise une intervention en pompier de service qui permet d’entretenir l’espoir de revenir au score (59e). Il a fini la rencontre à l’emporte-pièce, et aurait même pu être exclu après son tacle inutile sur Bentaleb (77e)
- Merlin (3) : une première mi-temps mi-figue, mi-raisin. Coupable d’une grossière erreur en se jetant naïvement, il n’est pas loin d’offrir l’ouverture du score à Zhegrova (10e). Du mieux avec le ballon grâce à sa qualité de pied indéniable sur certains centres (31e, 35e), mais une frilosité défensive évidente lorsque Zhegrova le fixait. Sur le but de Gudmundsson, il défend encore sur les talons face au Kosovar, et son équipe le paye cher.
- Ounahi (3) : comme souvent ces dernières semaines, l’ex-Angevin a affiché la mine des mauvais jours. Dans son poste de relayeur, le Marocain a trop manqué d’influence, notamment avec ballon où il a sans cesse repassé les plats. Il n’a jamais réussi à sortir de la densité lilloise et a fini la rencontre dans les cordes, avant d’être remplacé par Ndiaye (65e)
- Gueye (3,5) : avant de vouloir tripler son salaire, l’ancien Havrais serait bien inspiré de tripler son niveau. Coupable de nombreuses approximations techniques avec ballon, il a également souvent déséquilibré son équipe sur les transitions adverses. Dans l’organisation avec ballon, il n’a pas donné sa pleine mesure. Ce qu’on ne peut pas lui reprocher, c’est d’avoir montré de la bonne volonté, un compliment qui n’inspire généralement rien de bon. Remplacé par Kondogbia (65e), discret mais en retard comme tout le milieu marseillais sur le but de Gudmundsson (84e).
- Veretout (3) : à l’image de ses deux coéquipiers du milieu de terrain, l’international français a rendu une copie bien mièvre. Trop facilement déchiré par les transitions lilloises, il s’est contenté d’un jeu très conventionnel, mais surtout, très insuffisant à l’heure où son équipe courait derrière le score. Il a également été l’auteur de choix étonnants, comme sur ce coup-franc direct où il opte pour la solution individuelle plutôt que pour un centre dans la boîte (23e). Sur le but de Gudmundsson, il abandonne complètement son équipe.
- Henrique (2,5) : reconduit après le Classique de dimanche, le Brésilien a étalé ses qualités dans le désordre. Sur les possessions marseillaises, il n’a jamais montré d’affinité technique avec ses partenaires et a constamment donné la sensation de se chercher dans les circuits de passe. Remplacé par Moumbagna (65e), remuant et pas loin d’être passeur décisif pour Aubameyang.
- Aubameyang (6) : malgré la défaite, le Gabonais a encore tracté son équipe sur ses épaules, seul, ce soir. Présent à la source, à la production, et en bout de chaîne, il a réussi à créer du danger avec de simples miettes. Il obtient un coup-franc dangereux après avoir déposé Santos (22e), et réalise un bel enchainement débouchant sur une frappe détournée par Chevalier (51e). Pas loin de marquer mais écoeuré par Chevalier (74e), il est tout de même à l’origine du but marseillais, finalement accordé à Ismaily contre son camp quelques minutes plus tard (81e).
- Harit (3) : l’international marocain a rendu une copie bien trop inégale. Moins en verve ces dernières semaines, il a encore confirmé cette dynamique. S’il a tenté d’électriser la rencontre en s’embarquant parfois dans des rushs échevelés, il a rarement été escorté par la réussite. Maladroit avec le ballon, c’est lui qui perd le ballon dans son camp sur le but de Cabella (71e). Remplacé par Correa (83e).