Barça : les 5 choses à savoir sur Ernesto Valverde
C'est officiel, Ernesto Valverde est le nouvel entraîneur du FC Barcelone. Le désormais ancien coach de l'Athletic s'est engagé pour 2 années avec la formation catalane. Foot Mercato fait le point sur tout ce qu'il faut savoir sur le nouveau coach du Barça.
Le leader de la "nouvelle école" espagnole avec Guardiola
L'avènement de Pep Guardiola avec le Barça a peut-être été le plus gros symbole de cette "régénération" des bancs de touche en Espagne. Exit la vieille école à base de Joaquin Caparros ou Gregorio Manzano, et place à des entraîneurs comme le Catalan, Ernesto Valverde, Marcelino Garcia Toral, José Luis Mendilibar, Quique Sanchez Flores ou même Michel, bien connu des supporters de l'OM, qui cartonne avec Malaga. Tous ces entraîneurs, qui ont commencé à se faire un nom lors de cette dernière décennie, ont certes des profils différents, mais ont tous beaucoup de points en commun au niveau de leur philosophie de jeu. Parmi les principaux "dogmes" pratiqués, l'obligation de ressortir le ballon au sol, l'implication de l'intégralité du onze dans les tâches défensives et l'importance du milieu de terrain dans l'élaboration du jeu. Ernesto Valverde, du haut de ses 53 ans, incarne parfaitement ce renouveau qui ne l'est plus vraiment. On notera qu'il a été nommé entraîneur de la saison 2015/2016 en Liga par l'UEFA.
Un entraîneur "de Coupe", mais pas que...
Depuis le début de sa carrière, les équipes du Txingurri (la fourmi, en Basque) ont pratiquement toujours eu du succès en Coupe. Pour sa première expérience en pro, avec l'Athletic justement, il a réussi à hisser l'équipe en demi-finales de la Copa del Rey. Avec l'Espanyol, il a disputé une finale de Ligue Europa (2007, finalement remportée par Séville), pendant que lors de son aventure en Grèce, il a remporté la coupe locale avec l'Olympiakos à deux reprises. En 2015, à l'Athletic, il dispute la finale de la Copa del Rey et remporte quelques mois plus tard la Supercoupe d'Espagne face au Barça, le premier titre du club depuis 31 ans, avec un joli 4-0 lors du match aller. En Liga, il a toujours obtenu de bons résultats, ayant terminé ses quatre saisons à Bilbao à la 4e, 7e, 5e et 7e place, dans l'ordre chronologique, et avait notamment signé une superbe remontada avec Valence, terminant à la 5e place après avoir pris l'équipe bien mal en point à l'hiver. Régulier et plutôt bon dans les Coupes, le CV d'Ernesto Valverde est donc plus que convaincant de ce côté là.
Et au niveau du jeu alors, ça donne quoi ?
C'est principalement sur cet aspect que le travail de Valverde au Barça va (rapidement) être jugé. Pendant ces quatre saisons passées au Pays-Basque, Ernesto Valverde a opéré dans la continuité, prenant la relève de Marcelo Bielsa en renforçant l'équipe avec ses propres retouches, apportant de la solidité et de la rigueur aux Leones. L'Espagnol ne laisse rien au hasard et est particulièrement pointilleux sur le plan tactique, ayant même confié suivre les stratégies des grands champions d'échecs et s'en inspirer pour les appliquer au football. Principalement en 4-2-3-1, l'Athletic pratique un jeu assez direct et agressif. On passe beaucoup par les côtés, et les latéraux ont l'habitude de prendre les couloirs pour permettre aux ailiers de repiquer dans l'axe. Chez les Basques, ont le voit avec Balenziaga et De Marcos, qui permettent à Muniain et Williams, qui ne sont pas des ailiers purs, de se hisser vers le centre et apporter un plus à la construction ou à la finition. Une donnée intéressante, sachant que le Barça semble vouloir recruter sur les côtés cet été. Au niveau de la construction, le jeu est toujours propre, et au sol, sauf dans les derniers mètres, où les Basques n'hésitent pas à envoyer des ballons dans la surface à destination d'Aduriz, excellent de la tête, ou de Raul Garcia, qui vient souvent épauler le goleador de Bilbao. La possession n'est pas une fin en soit et n'est pas impérative pour Valverde, elle reste un moyen comme un autre pour mettre en échec l'adversaire. Mais on a déjà vu ses équipes tourner à 65% de possession lorsque la situation le demande, preuve qu'il saura a priori s'adapter au contexte barcelonais.
Entraîné par Cruyff
Même s'il a évolué au Barça pendant sa carrière de joueur, et ce pendant deux saisons, on ne peut pas parler de Valverde comme d'un "homme de la maison", puisqu'il n'est pas formé au club et n'a pas cette étiquette "ADN Barça". En revanche, il était présent au club lorsque Johan Cruyff était l'entraîneur et connaît donc bien les principes de jeu si chers aux dirigeants et aux supporters catalans. Même si son style n'est pas calqué sur le style "traditionnel" du Barça, la direction du club blaugrana le juge compatible. La preuve, Andoni Zubizarreta, à l'époque directeur sportif, souhaitait déjà le faire venir en Catalogne en 2013 pour remplacer Tito Vilanova, mais Valverde avait déjà donné son accord à l'Athletic. Le Barça est revenu à la charge la saison suivante, tout comme le Real Madrid était aussi dessus avant de choisir Benitez, mais dans les deux cas, Valverde avait préféré rester à Bilbao. Il convient donc de préciser que la décision de le nommer est réfléchie depuis longtemps et ne s'est donc pas faite sur un coup de tête, tout comme Valverde n'est pas un choix par défaut.
Les jeunes devraient avoir leur chance
Très rigoureux, discret et intelligent, Ernesto Valverde a dû, la faute aux restrictions liées à la politique sportive de l'Athletic, s'appuyer sur la jeunesse locale. Avec l'équipe première du club, il a notamment lancé et/ou consolidé les deux défenseurs centraux Aymeric Laporte et Yeray Alvarez, le prometteur gardien Kepa Arrizabalaga ou encore Iñaki Williams, qu'on ne présente plus. On parle là de jeunes rapidement devenus des références à leur poste en Espagne. Si du côté de Barcelone il aura des possibilités plus importantes au niveau du mercato, il sait en tout cas comment intégrer des jeunes à une équipe et les faire briller au plus haut niveau, et ce à l'heure où beaucoup de supporters se soucient du nombre faible de joueurs de la Masia promus en équipe première sous Luis Enrique. Carles Aleñá et compagnie peuvent en tout cas déjà se frotter les mains. Il faut aussi signaler que cette jeunesse lui permet de créer un renouvellement permanent dans l'effectif et une concurrence très saine, et dès qu'un joueur, aussi important soit-il n'est pas au niveau, il risque d'aller faire un tour sur le banc le temps de quelques matchs. L'exemple Iker Muniain est frappant, et ce dernier est ensuite revenu à un niveau exceptionnel.
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