Équipe de France : la meilleure attaque, c’est la défense !
Une nouvelle fois impériale sur le plan défensif, l’équipe de France a assuré l’essentiel (2-0) contre l’Irlande, jeudi soir au Parc des Princes. Malgré un manque certain de réalisme offensif, les Bleus peuvent s’en remettre à une défense de fer. Explications.
15 points pris sur 15 possibles. 5 victoires en autant de rencontres. 11 buts marqués et aucun encaissé. Voici le bilan, jusqu’alors, parfait de l’équipe de France dans ces phases qualificatives à l’Euro 2024. Une nouvelle fois appliqués, ce jeudi soir au Parc des Princes, les Bleus de Didier Deschamps - portés par les très belles prestations d’Aurélien Tchouameni, Antoine Griezmann et Théo Hernandez pour ne citer qu’eux - n’ont pas forcé leur talent pour venir à bout (2-0) d’une formation irlandaise très regroupée et globalement décevante. Interrogé en conférence de presse, le sélectionneur tricolore ne cachait d’ailleurs pas sa joie au moment de dresser une première analyse à chaud.
«On a fait tout ce qu’il fallait pour aller la chercher avec une grosse dizaine d’occasions face à une équipe agressive avec un gros bloc défensif. On aurait pu mettre plus de vitesse. On marque deux buts, on n’en prend pas. Il y a aussi deux buteurs différents. C’est bien. Ça nous fait avancer sur l’objectif qui est le nôtre. Le regret est de n’avoir pas plus marqué avec notre nombre de possibilités. Mais globalement, je suis très satisfait et fier de mon équipe. On fait un parcours idéal jusqu’à maintenant. On est très bien parti pour l’objectif». Avec 9 points d’avance sur les Pays-Bas - qui ont deux matches en retard - et la Grèce, les Tricolores se rapprochent, en effet, de l’Allemagne, pays hôte de l’Euro 2024 et qui croisera le chemin des champions du monde 2018, ce mardi.
Un gardien 5 étoiles !
Alors certes, conserver sa cage inviolée face à des Irlandais peu inspirés n’a très certainement rien d’un exploit notable mais, toujours est-il que les Bleus n’ont toujours pas encaissé de but après cinq matches de qualification. Un constat agréable à l’heure de dresser un premier bilan et de se projeter vers la 17e édition de l’Euro. Des statistiques séduisantes traduisant, par ailleurs, la rigueur d’un collectif soudé et animé par l’envie de ne pas subir. «On s’entend tous bien dans l’équipe, on a tous une belle expérience, on joue tous dans des grands clubs donc je pense que c’est plus facile. On se connaît bien, ça aide aussi. Moi par exemple j’ai longtemps joué avec Lucas (Hernandez) au Bayern et je m’entends très bien avec lui et avec les autres. Il y a une superbe ambiance», confiait, à ce titre, Dayot Upamecano en zone mixte.
Première rampe de lancement de cette solidité défensive ? Mike Maignan. Déjà décisif contre les Pays-Bas (penalty arrêté en fin de match) ou encore face à l’Irlande lors du match aller avec plusieurs parades de classe mondiale, le dernier rempart de l’AC Milan s’est, une nouvelle fois, montré à son avantage, jeudi soir, au Parc des Princes. Vigilant pour repousser la tête de Chiedozie Ogbene (52e), le gardien tricolore aux 8 sélections s’est ainsi offert un nouveau clean-sheet. Une performance remarquable, confirmant sa facilité à prendre la succession d’Hugo Lloris dans les cages françaises. Impérial sur sa ligne, solide dans les airs, précis dans ses relances et précieux dans sa communication, le natif de Cayenne apparaît logiquement comme l’un des grands artisans de ce mur tricolore. « Mike Maignan a été super, notamment dans la communication donc tout s’est bien passé et j’espère que ça va continuer comme ça », remarquait en ce sens Upamecano avant d’en dire plus sur cette solidité défensive.
Une animation défensive efficiente !
«Bien sûr c’est très important pour nous. Nous, en tant que défenseur, on n’aime pas prendre de but donc c’est logiquement une grosse victoire pour nous. Ne pas prendre de buts durant toutes les qualifications ? Non c’est pas un défi. Comme je l’ai dit, on se parle avec Mike, avec Lucas, avec Jules. On s’est dit qu’il fallait qu’on défende bien, qu’on fasse circuler le ballon. Après si on ne prend pas de buts, c’est encore mieux. Il faut qu’on continue comme ça. Lucas j’ai joué avec lui au Bayern donc il n’y a pas beaucoup de différences par rapport à mon association avec Ibrahima Konaté, je me sens bien avec les deux. Lucas a fait un grand match et je suis content pour lui». Plus qu’un grand gardien, l’équipe de France s’appuie également sur cette faculté à défendre en avançant. Que ce soit avec Ibrahima Konaté, Benjamin Pavard, Dayot Upamecano, Jules Koundé ou Lucas Hernandez, les Bleus ne laissent que très peu de répit à leurs adversaires. Il suffisait de voir l’impact mis par la charnière centrale Upamecano-Hernandez (14 ballons récupérés à deux) sur les malheureux attaquants irlandais…
Athlétique, impressionnante dans le duel et rapide, cette défense ne se laisse ainsi pas surprendre et peut, par ailleurs, compter sur un milieu de terrain omniprésent. À l’instar d’Aurélien Tchouameni, encore parfait à la récupération du ballon, Adrien Rabiot, lui aussi à son aise, Antoine Griezmann, auteur d’une nouvelle prestation remarquable (notamment dans l’équilibre et sa justesse dans l’entrejeu) ou encore Ousmane Dembélé, rigoureux dans ses replacements, les Bleus défendent ensemble, et ce quel que soit les titulaires. Rappelons, dans cette optique, le match exceptionnel réalisé par Eduardo Camavinga en Irlande, le 27 mars dernier. Interrogé sur ce point en conférence de presse, Didier Deschamps soulignait également cette cohésion de groupe dans l’animation défensive.
«On a eu des sorties de balle avec trois joueurs avec Lucas, Dayot Upamecano et Jules Koundé ce qui peut permettre à Théo de jouer plus haut. Lucas peut verrouiller derrière son frère. Ce côté a été très performant. C’était aussi important d’avoir cette largeur avec Théo et Ousmane Dembélé. On a cette capacité à marquer des buts et mettre en difficulté l’adversaire. Il n’y a pas que le secteur défensif. Tout le monde est concentré à la perte. On ne va pas aussi enlever le mérite à Mike Maignan. Je prends encore ce clean-sheet. Mais je ne leur ai jamais demandé de verrouiller. On a surtout cette capacité à bien défendre ensemble». En attendant de trouver la parfaite alchimie sur le plan offensif, l’équipe de France peut, quoi qu’il en soit, s’appuyer sur une animation défensive de très haut niveau. Une très belle promesse avant de retrouver l’Allemagne ce mardi, puis du 14 juin au 14 juillet 2024…