Entretien avec… Issa Cissokho : « Une très grande fierté que de goûter à la Ligue 1 à Nantes »

**Foot Mercato : Tout d’abord Issa, quel bilan tirez-vous de votre saison ?

Issa Cissokho :** Je suis déjà très content d'avoir participé grandement à la montée du FC Nantes en Ligue 1. Je suis content aussi d'avoir pu évoluer en tant que titulaire la saison dernière. Tout s'est super bien passé, il y a toujours des hauts et des bas, mais je suis globalement très satisfait de ma saison et de celle de l'équipe.

**FM : Est-ce clairement la saison la plus aboutie de votre carrière ?

IC :** Oui, exactement. C'est ma première saison en tant que titulaire au haut niveau, j'ai donc été agréablement surpris. Le coach et le staff m'ont fait confiance, je ne pense pas avoir déçu.

**FM ! Êtes-vous surpris de vous être autant imposé ?

IC :** Honnêtement non car, pour moi, c'est comme un cadeau d'être à Nantes. Avec le parcours que j'ai eu, ce n'est que du bonheur pour moi. Le fait d'être là aujourd'hui, c'est une grande joie.

**FM : Vous parlez de votre parcours. Pourriez-vous justement nous le raconter ?

IC :** Mon parcours a été assez difficile. J'étais à Guingamp quand j'étais jeune. Ensuite, je suis parti avec beaucoup de regrets, car je suis retombé dans le monde amateur, où c'était particulièrement difficile, parce qu'on n'a pas la même vision du football selon qu'on soit en amateur ou en professionnel. J'ai eu des petites galères, notamment à mon passage à Orléans. Je suis ensuite retourné à Blois, chez mes parents, puis je suis parti à Carquefou sans me poser de questions. J'ai fait la montée en CFA, puis Nantes m'a repéré. Au départ, c'était pour encadrer les jeunes de la CFA 2, et il y a eu des blessés à l'étage au-dessus, je suis donc monté pour faire un match, puis j'ai enchaîné, et j'ai ensuite signé pro. Voilà un peu mon parcours. À 17 ans, je suis aussi passé par Louhans-Cuiseaux.

**FM : Un parcours semé d'embûches, comme celui connu par votre frère Aly. Avoir su rebondir, est-ce aussi l'une de vos forces ?

IC :** Oui. C'est ça qui fait ce que je suis aujourd'hui. Je suis un privilégié, j'ai toujours aimé le football, nos parents nous ont bien éduqué. On a un mental qui fait qu'on a su s'accrocher, qu'on s'est imposé dans ce qu'on voulait faire de nos vies. On a eu des parcours atypiques, chaotiques, mais on est contents de l'un et de l'autre.

**FM : Le fait que vous soyez passés tous les deux par les mêmes étapes vous a-t-il aider à vous relever ?

IC :** Oui, moi personnellement ça m'a permis aussi de me reconstruire. Je voyais tous mes amis passer pros, pendant que moi je galérais à droite à gauche pour faire des essais... C'est ce qui fait qu'aujourd'hui je n'ai peur de rien, que je suis prêt à aller au combat. Comme vous le dîtes, ça nous a forgé un caractère, et c'est avec cette rage qu'on joue.

**FM : Vous allez donc découvrir la Ligue 1 avec Nantes. Une sacrée fierté...

IC :** Ah oui (rires) ! C'est une très grande fierté que de goûter à la Ligue 1, à laquelle je n'ai jamais goûté. C'est un pur rêve, je suis content de retrouver l'élite, surtout avec ce club, huit fois champion de France. Ce n'est que de la joie et du bonheur.

**FM : Quelles seront vos ambitions pour cette saison ?

IC :** Individuellement, c'est de jouer le plus de matches, de faire une saison pleine, et qu'elle soit aboutie. Et j'espère aussi, pourquoi pas, être appelé en équipe du Sénégal. Jouer pour mon pays, ça me tient à cœur, j'espère que ça va se réaliser inch'Allah. À titre collectif, j'espère qu'on va se maintenir. On aura une équipe assez jeune, mais on a tout ce qu'il faut avec l'encadrement et le staff, tout le monde va répondre présent.

**FM : Le mercato nantais est compliqué, le club ne pouvant dans un premier temps pas recruté, avant d'être autorisé à le faire. Comment le vivez-vous ?

IC :** C'est vrai que, pour l'instant, on ne sait pas trop ce qui se passe autour du club, qui va arriver, qui va partir. Mais on va patienter, comme on l'a fait la saison dernière. Il y avait eu un recrutement ciblé, avec Deaux, Cichero, Aristeguieta, Madouni et j'en passe. Il faut faire confiance à nos dirigeants, moi j'ai confiance.

**FM : Espérez-vous et attendez-vous donc des renforts nombreux ?

IC :** Oui, forcément. On a besoin de tauliers pour cette Ligue 1, ce serait bien d'avoir des joueurs cadres, confirmés à ce championnat, ce sera un plus.

**FM : Découvrir la L1, avec Nantes, à la Beaujoire... Quand on porte ce maillot, se sent-on en mission pour permettre au club de se maintenir, voire mieux ?

IC :** Oui, parce que Nantes est un grand club, qui est reconnu partout dans le monde. En portant ces couleurs, il faut avoir un état d'esprit. On a un public exceptionnel, de passionnés. J'espère que les supporters seront derrière nous, et qu'ils vont nous soutenir tout au long de la saison.